"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1936, commence l'une des purges staliniennes les plus sanglantes de l'histoire bolchévique. C'est le moment que choisit Serge Prokofiev pour revenir en URSS et s'y installer avec sa famille. C'est le moment aussi où il écrit et compose Pierre et le Loup, son célèbre conte musical pour enfants. Le Mozart russe s'est jeté « dans la gueule du loup ». Il n'en sortira plus jamais jusqu'à sa mort.
Dans ce roman drôle et cruel, l'auteur imagine les circonstances et les conséquences tragiques de cette décision. À travers le destin d'un homme, c'est l'histoire de la première moitié du XXe siècle que nous revivons. Le Paris brillant et cosmopolite, la guerre, l'im¬placable machine soviétique. C'est aussi le portrait saisissant d'un compositeur de génie qui traverse les flammes de l'enfer pour tutoyer le divin. Et celui d'une femme libre qui paiera cher le prix de son amour absolu. C'est enfin le chemin de croix que parcourt tout artiste entre le Bien et le Mal.
J’ai eu la chance d’avoir l’ouvrage « dans la gueule du loup » d’Olivier Bellamy avant sa sortie . je viens d’en achever la lecture.. Il s’agit de la vie du compositeur russe Prokofiev, ou plus exactement de ses années de retour en Russie communiste..Ce roman se lit vite, il donne plus l’impression d’une pièce de théâtre.. L auteur nous peint un homme déjà fort célèbre, vivant luxueusement à Paris avec femme et enfants dans les années 30. Il compose son célèbre « Pierre et le Loup « C’est à ce moment qu’il décide de retourner sur sa terre natale pourtant sous le joug de Staline qu’il déteste… » il clame sur un ton déterminé à son ami Francis Poulenc « vous verrez, ils ont besoin de moi, de ma réputation, de mon prestige.. pour faire croire au monde entier que le communisme crée des génie bien plus que le capitalisme «
il n’imagine pas à quel point le peuple russe souffre des purges staliniennes, du goulag.. il dit à ses amis : « le communisme ne tiendra qu’un temps.. tant qu’il y aura des gens assez bêtes pour y croire, alors que ma musique est faite pour durer »
Prokofiev ne cherche pas à paraitre sympathique, c’ est un génie autoritaire qui ne vit que pour sa musique, sans compassion pour sa famille , méprisant envers les autres compositeurs… mais qui à aucun moment ne montrera le moindre signe de faiblesse, il ne veut pas perdre sa liberté de créateur, il ne craint pas le régime politique russe, et.. pourtant lui aussi sera sur la liste noire, il ne pourra plus jamais repartir , sa femme , cantatrice exubérante sera arrêtée comme espionne pour haute trahison …..
Ce livre est une peinture des terribles années staliniennes, on est emporté dans le monde des intellectuels surveillés par la police, des musiciens qui comme Maïakovski se suicide ou d’autres qui sont emprisonnés
le roman se lit d’un trait, j’ai aimé l’écriture limpide, on y trouve de jolies métaphores ; « elle fait quelques pas en arrière…… comme un amateur de peinture devant Guernica afin de saisir d’un seul coup d’œil les multiples détails de l’horreur… »
j’ai passé un bon moment mais j’aurai aimé avoir plus de détails sur la société russe de cette époque.
Nathalie Bullat Ver sur m
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