Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Après Rimbaud, Verlaine et Villon, Jean Teulé se devait de se pencher sur la vie et l'oeuvre de Charles Baudelaire. L'oeuvre éblouit, le personnage fascine. Cet homme au caractère épouvantable, qui ne respectait rien, qui méprisait les usages et les êtres humains en général, n'a eu d'autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie. Il a réuni à travers cent poèmes l'ignoble et le sublime et les a jetés à la face de l'humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé à jamais le destin de la poésie française.
Jean Teulé s'est nourri de cette matière pour atteindre ce lieu mystérieux où, telle la lave des volcans, surgit la création.
Baudelaire garçonnet entretien une relation fusionnelle et ambiguë avec sa mère. Mais après le décès de son père et l'arrivée d'un beau père austère la vie du jeune poète dandy va changer. Ce livre nous rapproche de ce poète virtuose et nous livre l'ntimité profonde d'un homme qui aura vécu sa vie sans concession. Un homme tour à tour, dérangeant, arrogant, empreint de folie et de poésie mais toujours avec style du chapeau aux chaussures.
Né dans une famille plutôt aisée, Charles Baudelaire traversera la vie dans la pauvreté. La faute à son addiction aux drogues, à une vie débridée de dandy qui ne compte pas, à une mère qui ne lui fait pas confiance et lui rationne les subsides.
Qu'importe, Baudelaire croit en son talent, n'hésite pas à écrire des vers qui paraissent bien anodins aujourd'hui, mais que le 19ème siècle ne pouvait accepter. Il réussit à les faire publier (Les fleurs du mal) provoquant la ruine de son éditeur...
C'est cette histoire que nous conte Jean Teulé, avec ses mots à lui, mais en n'hésitant pas à se couler dans la personnalité du poète pour provoquer le lecteur.
Quand on lit les critiques de ce roman, on constate que certains ont beaucoup aimé, et d'autres pas du tout ; on est rarement dans la notation intermédiaire. Un texte très clivant donc
L'auteur, récemment décédé, ne pourra pas confirmer mon point de vue, mais je suis certain que c'est ce qu'il cherchait : écrire un roman qui ne puisse pas laisser indifférent, en bien ou en mal. Comme le faisait Baudelaire.
J'ai trouvé cela très réussi. Mais je dois reconnaître que je suis un fan du poète, depuis bientôt 50 ans et la découverte des fleurs du mal au lycée...
Un destin : celui de Charles Baudelaire. Une verve pour nous le conter : celle de Jean Teulé.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2022/12/13/crenom-baudelaire-jean-teule-jai-lu-quel-destin-quelle-verve/
Quand je pense qu’adolescente, j’idolâtrais Charles Baudelaire, l’homme et la poésie.… Je le percevais comme un poète romantique maudit et passais complètement à côté de certains de ses poèmes.
Merci à Jean Teulé pour cet excellent roman biographique sur la vie de Baudelaire, mais aussi – et c’est toute la force de cet ouvrage – sur son œuvre.
Charles Baudelaire est un petit garçon amoureux de sa mère et il perd tout quand elle se remarie. « Un intrus a pris sa place. (…) le second mariage de sa mère impose au petit garçon sensible, la pire des épreuves. Un chaos roule en son intelligence. Il lui semble qu’il reçoit un coup de pioche dans l’estomac. »
Cette blessure demeurera toujours béante.
Sa courte vie durant, il recherchera sans cesse la provocation, la rébellion, la recherche du plaisir et de la débauche sans contrainte ni tabou d’aucune sorte.
Baudelaire est profondément misogyne et perçoit toutes les femmes – y compris sa mère – comme des gaupes (des prostituées). A propos de Georges Sand, il écrira : « Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde. Que quelques-uns aient pu s’amouracher de cette latrine, c’est bien la preuve de l’abaissement des hommes de ce siècle. »
Pour mieux comprendre son œuvre, il suffit de citer Delacroix quand il dit à Baudelaire ( et c’est la clef d’accès à toute son œuvre ) : « Dans la trame de ce que vous rimez, vous mêlez des fils de soie et d’or à des fils de chanvre rudes et forts comme en ces étoffes d’Orient à la fois splendides et grossières, où les plus délicats ornements courent avec de charmants caprices sur un poil de chameau ou sur une toile âpre au toucher comme la voile d’une barque. »
La charogne enchâssée de fils d’or et de perles…
Baudelaire est également très lucide quant à la construction de ses poèmes : « la recherche de la perfection de la forme et de la violence du propos m’aura coûté vingt années de soirs malsains et de nuits fiévreuses. »
Dans cette quête exigeante, il perdra la santé et la vie.
Deux bémols : Teulé fait quelquefois parler Baudelaire de façon trop moderne. Par exemple, je ne suis pas sûre que l’expression « j’ me casse » (page 50) soit connue et utilisée au 19ème siècle. Idem pour le « cocktail dinatoire » qu’organise la mère de Baudelaire…
Les commentaires personnels et fréquents de Jean Teulé à propos de l’action qu’il raconte, n’apportent rien. Au contraire, ils font sortir le lecteur du contexte.
Exemple, le beau-père parle de Charles : « Encore un simulacre destiné à ajouter une ligne romantique à sa légende ! commente le beau-père en tenue de général (décidément, il ne cesse de monter en grade celui-là). »
Hormis ces deux remarques, ce livre a le mérite de rattacher sans cesse l’œuvre à sa personnalité et sa vie. Un éclairage très bien documenté sur l’auteur des Fleurs du mal.
Merci à « lecteurs.com » et aux éditions Mialet-Barrault de m’avoir permis de mieux comprendre cet auteur incontournable du 19éme siècle.
Désormais, j’apprécie davantage ses poèmes, son génie, la perfection de certains vers, tout en restant lucide sur le personnage.
J'ai beaucoup aimé cette biographie de Jean Teulé que je ne connaissais que pour avoir lu "Le magasin des suicides" que j'avais moyennement apprécié. J'aime bien lire des biographies de temps en temps et celle-ci qui se lit facilement par son écriture avec un brin d'humour et de légèreté, est agréable et instructive. J'ai aussi trouvé intéressant que l'œuvre soit replacée dans son contexte historique, littéraire et artistique de l'époque. Cela m'a donné envie de découvrir d'autres livres de cet auteur.
Une biographie de Charles Baudelaire racontée avec toute la verve de Jean Teulé et lue avec panache par Dominique Pinon.
Alors que je connais l'oeuvre de Baudelaire j'avoue ne jamais m'être vraiment intéressée au personnage et quel personnage ! Sans faire d'humour on pourrait dire tout un poème.
Un homme qui n'a jamais su se plier aux usages, n'en a toujours fait qu'à sa tête, imbu de sa personne et de son talent, il en fera voir à son entourage et à sa mère en particulier jusqu'à la fin de ses jours.
J'aime le ton de Jean Teulé, il n'a pas dérogé à ses règles d'écriture avec un roman dynamique et imaginé sans langue de bois. J'ai aimé retrouvé quelques poèmes de Baudelaire intercalé de temps en temps au chapitre, ce qui m'a donné envie de relire "les fleurs du mal"
La lecture de Dominique Pinon soutient ce dynamisme et on ne s'ennuie pas une seconde au cours de cette lecture de plus de 8h.
De son enfance de petit garçon amoureux de sa mère à sa mort à 46 ans dans un état de décrépitude physique et mental total, la vie de Baudelaire n’aura été qu’excès et turpitudes. Boursouflé d’orgueil, il n’aura eu dans sa vie qu’une seule et unique ambition : révolutionner la poésie française, rien que çà… Son recueil « Les Fleurs du mal », aujourd’hui connu du monde entier, ne lui aura quasiment rien rapporté de son vivant, si ce n‘est un retentissant procès pour « outrage aux bonnes mœurs ».
Après avoir passé à la moulinette Paul Verlaine « (« O Verlaine »), François Villon (« Je, François Villon ») et Arthur Rimbaud (« Rainbow pour Rimbaud »), Jean Teulé s’attaque, presque au sens littéral du terme, à Charles Baudelaire. Sous la plume trempée d’acide et d’humour noir de l’auteur se dessine le portrait d’un homme détestable du premier jour de sa vie (ou presque) à son dernier souffle à 46 ans. L’auteur des « Fleurs du Mal », enseigné avec vénération dans tous les lycées de France, y est décrit comme un jouisseur (il a été mis sous tutelle toute sa vie pour l’empêcher, en vain, de dilapider son héritage ), syphilitique et drogué jusqu’à l’os (l’un ayant entraîné l’autre), cruel, hautain et méprisant avec sa mère, ses compagnes, ses amis , tyrannique avec son éditeur, imbus de lui-même, dispendieux, odieux, menteur quasi pathologique et pédant au possible. En résumé, c’est le portrait d’un type parfaitement imbuvable, mort dans la déchéance la plus complète et rendu sénile à 46 ans par la syphilis. A la fin de sa vie, hémiplégique, il ne prononçait plus qu’un seul mot « Crénom ! », pour un poète les plus lus au monde, c’est ballot ! J’avoue qu’indépendamment du personnage qu’il est difficile de trouver sympathique, « Crénom, Baudelaire ! » n’est pas le roman le plus accessible et facile à lire de Jean Teulé. Même émaillé de poèmes, de quelques illustrations, de quelques fac-similés, il est parfois difficile à appréhender, limite ennuyeux par moment. Paradoxalement, j’avais été plus emballée par « Je, François Villon » qui dépeignait également un homme peu fréquentable mais l’époque était différente, plus violente et plus enthousiasmante. Il y a des passages très réussis comme son voyage sur le bateau bien mal nommé « Princesses des Mers du Sud » ou tous les échanges entre lui, pinailleur et insupportable et les très excédés et portant très patients typographes. Mais il y a aussi des passages moins passionnants, dans les salons parisiens entouré de Delacroix, Flaubert ou Courbet, un peu trop verbeux à mon goût. Le style de Teulé, cru et trempé d’acide, est toujours aussi savoureux et c’est cela qui sauve le roman sur certains chapitres. Pour le résumer je dirais que si on veut entrer dans le monde de Jean Teulé, mieux vaut commencer par un autre roman plus accessible. En revanche, si on a sué sang et eaux sur Baudelaire au lycée, lire « Crénom, Baudelaire ! » peut faire office de petite vengeance !
Pourtant j'aime bien les romans de Jean Teulé mais là ce que je me suis ennuyée.
Certes, il prend des libertés avec la réalité mais c'est une fiction alors pourquoi pas.
Baudelaire est détestable, drogué, violent et le roman l'illustre très bien ; là encore pas de problème.
Mais la lecture a été laborieuse.
Un vocabulaire cru voire vulgaire ne me gène pas quand cela sert l'histoire mais là franchement c'est outrancier et rend parfois les dialogues et les situations grotesques.
Le style manque de rythme et n'a pas retenu mon intérêt ; c'est dommage pour un tel poète.
Ah si, j'ai bien aimé les aller retour "des fleurs du mal" entre Baudelaire et les imprimeurs. Cela justifie les 2 étoiles.
Pour autant, cette mauvaise expérience ne m'empêchera pas de relire à nouveau Monsieur Teulé qui nous donne toujours envie de le lire quand il défend ses romans à la radio ou télévision : c'est un sacré conteur.
Baudelaire… tout le monde a entendu parler de Charles Baudelaire, si ce n’est pour son œuvre, au moins pour sa renommée ! Mais qui connait vraiment la vie du célèbre poète ? Jean Teulé se propose dans ce roman de revenir sur ce destin unique, aux péripéties incroyables.
Il nous entraine dans le Paris du XIXème siècle à la rencontre des artistes de l’époque. Et au milieu de ce petit monde plein de convenance, il y a Charles Baudelaire. Ce personnage déluré, qui s’habille, se coiffe et vit de manière extrêmement marginale pour l’époque, débarque comme un chien dans un jeu de quilles. Il dérange, il choque et en plus de son comportement excentrique, il cumule un certain nombre de vices. Il a une trop grande estime de lui-même et le fait savoir. Il est manipulateur et n’a aucun à escroquer ses amis et sa famille. Il est donc en tous points détestable et personne ne l’apprécie. De ce mépris général, l’artiste ne va récolter qu’échecs et déchéance. Il connaitra une destinée tourmentée par la misère, la maladie et sans véritable reconnaissance.
L’écriture de Jean Teulé sied à merveille à la biographie de ce personnage fantasque. Sa langue enlevée avec ses pointes de vulgarité et ses dialogues surréalistes est un régal de divertissement. Tout le texte haut en couleurs apporte du relief à cette histoire déjà rocambolesque.
Personnellement, je ne connaissais ce poète maudit que de nom. Maintenant je sais qu’il a vécu une existence pour le moins étonnante qui méritait bien un roman de ce calibre. Ce portrait au vitriol pourrait parfaitement relancer le débat sur la différenciation entre un auteur et son œuvre. Mais là n’est pas l’objectif de l’auteur. Il veut juste nous montrer le Grand Beaudelaire, sans filtre, et ça déménage déjà pas mal !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/12/02/713-jean-teule-crenom-baudelaire/
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