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Un quartier populaire d'une petite ville ouvrière de l'État de New York, dans les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger de toutes les humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfi re. « Foxfi re » désigne en eff et les jolies fi lles, mais également le feu follet. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage. Après un séjour en maison de correction, Legs, leur chef adulée, revient avec un rêve : pouvoir habiter, toutes ensemble, dans une ferme, et vivre selon leurs propres lois. Mais leur sulfureuse réputation leur créera plus d'un ennemi. Vols de voitures, menaces à main armée, entôlage et, pour fi nir, kidnapping... Tout cela fi nira très mal. Joyce Carol Oates élabore une narration puissante : l'une de nos héroïnes, « Maddy-Monkey », semble feuilleter ses carnets afin de livrer un témoignage sincère sur l'histoire de leur « association » mais, à diff érentes reprises, sa voix est comme assourdie par le point de vue de la société. La passion de ce personnage révolté s'eff ace alors pour laisser place à une tonalité plus froide. Dans une langue crue, précise et concrète, sans misérabilisme, Joyce Carol Oates dépeint la rage de vivre de cette bande de filles mises au ban de la société dès leur plus jeune âge. Elle restitue cette ambiance « fureur de vivre » sans oublier les moments de tendresse entre nos cinq inséparables et leurs accès de générosité envers d'autres déshérités. Comme toujours chez Joyce Carol Oates, le Mal est d'autant plus vraisemblable qu'il nous ressemble...
Ce roman de Joyce Carol Oates ne sera pas mon préféré de l’autrice mais il fonctionne bien lauré tout. C’est précis, concret, très axé sur la volonté de s’en sortir et de mettre en place solidarité et sororité.
On est dans les années 50, un gang de filles se crée et ça va partir en quenouille. Le choix fait pour raconter cette histoire est une écriture a posteriori avec comme narratrice l’une des membres fondatrices du gang. Elle tente de raconter la « vérité vraie » pour rétablir le déroulement des événements et s’éloigner de la légende qui s’est créée autour de leur épopée. Comme toujours chez cette autrice, c’est cru, intéressant et le coeur du récit est une dénonciation avec une écriture fine.
On s’attache vite à ces gamines qui se retrouvent à former un gang non par volonté de nuir mais uniquement parce qu’en tant que filles elles subissent des choses qu’elles ne veulent pas/plus subir. C’est le seul moyen qu’elles ont trouvé pour s’en sortir : l’entraide. Chaque membre du gang est une fille paumée avec une famille au mieux absente mais la plupart du temps disfonctionnelle. Pour survivre, elles se créent leur famille mais hélas pour y arriver, pour pouvoir s’entraider et se défendre en cas d’abus, il faut de l’argent et ça va les emmener loin, surement trop loin. C’est une bonne lecture qui change, tout en nuance mais sans langue de bois où l’aspect humain est très bien traité et développé.
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