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Richard est un viandard, un vrai. Initié très tôt au plaisir des apéritifs au saucisson avec son père, amateur de barbecue entre amis… Pour lui, la viande n’a pas seulement une valeur gustative : elle porte également le goût des souvenirs et de la convivialité. Aussi, l’engagement de Camille, sa filleule de 13 ans, devenue végétarienne, lui paraît d’abord incompréhensible.
Pourquoi diable renoncer aux plaisirs offerts par la bonne chère ?!
Pourtant, au fil des pages, Richard s’intéresse à la chose et s’interroge. Il est même confronté à ses propres contradictions : pourquoi manger un steak de vache lui paraît moins répugnant que de manger Violette, sa petite chienne adorée ?
Quelles sont les conditions d’élevage des animaux qui finissent dans nos assiettes ?
Quelles considérations porter à la souffrance animale ?
Quel prix accorder à une société où l’homme a rompu tout contact avec la nature, et où des milliards d’animaux sont tués chaque année en batteries, sans que le gaspillage alimentaire ne soit pose problème aux industries ?
Autant d’interrogations avec lesquelles Richard se débat, sans nécessairement trouver de réponse absolue…
Pour lui, la question n’est alors plus seulement : « pourquoi renoncer à la viande ? », mais aussi « comment y renoncer ? ». En effet, alors même que certains de ses amis le chambrent quant à sa décision de devenir végétarien à son tour, et que d’autres font l’amalgame entre végétarisme et nazisme, la résolution de Richard est loin d’être aisée…
D’autant que Richard est aussi acteur : une profession qui l’amène à sillonner la France et ainsi à faire des dégustations successives des spécialités culinaires nationales à base de viande.
Dans un pays où la gastronomie se caractérise par l’appréciation de la bonne chère et de la bonne bouffe, il est pour le moins difficile de surpasser le poids de la culture et des habitudes pour s’en tenir à un végétarisme pur et dur.
À travers ces quelques pages, drôles, ludiques et touchantes, Cédric Talling nous place face à nos contradictions et nous pousse à interroger notre rapport au monde, à la vie, à l’alimentation. Le dessin est loin d'être incroyable, mais se révèle suffisamment efficace pour porter le propos.
"Comme une bête (ou comment je suis devenu végétarien)" est une œuvre morale mais jamais moralisatrice, et fait montre d’un regard intéressant sur la société dans laquelle nous vivons.
À défaut d'être révolutionnaire, cet album n'en demeure pas moins sympathique à lire, et peut contribuer à planter les premières graines d'une réflexion bienvenue sur nos rapports à la nourriture.
Nous ne voulons plus manger d'animal....
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Il était une fois un homme quarantenaire, sûr de ses convictions alimentaires, mangeant avec grand appétit ce que la communauté pouvait lui proposer.
Cet homme, c'est un peu nous. Ou comment déconstruire ce qu'on nous a enseigné en terme d'alimentation carnée.
Moi-même je me suis beaucoup interrogée personnellement quant à ma consommation de viande. J'ai même été végétarienne quelques années. Ma fille en prend le chemin aussi.
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Ce roman graphique interroge sur notre implication dans le mode de vie du végétarisme. L'engagement n'est pas toujours facile. Les questionnements de l'entourage, le changement de nos habitudes...
Cet opus nous permet donc la découverte, une entrée en matière dans le monde du végétarisme et ses problématiques : intensification de l'élevage de la viande, son impact écologique, la maltraitance des animaux.
Notre héros va s'éveiller au contact de sa jeune nièce. Il va peu à peu se rendre compte d'une vision du monde étriquée dans lequel il était embourbé et renaître d'une autre manière (place au Vivant !).
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Parlons du trait graphique. Le style du crayon est très moderne, dans le format des strips (cases) jusqu'à la palette de couleurs chaudes (vintage).
Le dessin est agréable à visualiser, fluide et non linéaire. Variété de "prises de vues" originales et "tape à l'oeil".
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J'émets tout de même un petit bémol quant à la narration. Le héros se réfugie dans des digressions qui ne servent pas forcément le récit. (notamment la scène psychédélique sous l'influence de la drogue).
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Pour conclure, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce récit de "déconstruction de nos habitudes alimentaires" mais je connaissais déjà les tenants et aboutissants. Néanmoins, il est parfait pour un novice en la matière.
Frais, didactique et bourré d'humour.
Il s’agit de la deuxième bande dessinée de Cédric Taling. Dans son ouvrage précédent « Thoreau et moi », publié également aux éditions de l’échiquier, il abordait déjà le rapport complexe du citadin au monde qui l’entoure en se mettant en scène dans un dialogue imaginaire avec le philosophe américain de la décroissance Thoreau. L’auteur de Walden apparaissait tel un Jiminy Cricket et accompagnait Cédric dans son cheminement. Le bédéaste poursuit sa réflexion en abordant dans ce deuxième opus le végétarisme. Ce n’est sans doute pas un hasard si son protagoniste, Richard, est un acteur : cela permet à l’auteur sous le travestissement de se livrer.
Ce dernier, déstabilisé par l’engagement végétarien de sa jeune filleule de 13 ans va s’interroger sur ses habitudes alimentaires et son mode de vie. On a donc un récit d’apprentissage de « déconstruction » des réflexes carnassiers. L’ensemble est assez drôle : avec un comique de répétition. Le personnage, acteur de seconde zone, travaille surtout dans des courts métrages publicitaires visant à vanter la beauté des régions et se voit souvent récompensé par un repas à base de spécialités régionales (saucisses de Strasbourg, rillettes du mans, tripes à al mode de Caen) ! De même, sa madeleine de Proust a la forme de tranches de saucisson des vendredis soir de son enfance et Richard a du mal à résister à la tentation ! Mis à part ce fil rouge, la BD est une succession de séquences indépendantes et de tranches de vie (et plus de saucisson !) assez anecdotiques.
Elle prend la forme d’une discussion entre amis et n’évite pas les stéréotypes en parlant de l’abattoir, du spécisme, de l’industrialisation de l’élevage etc… Même si Taling est désormais contributeur du magazine sur l’écologie Up le Mag, on a un peu l’impression qu’il enfonce ici des portes ouvertes et que son refus du dogmatisme rend finalement l’exercice est un peu vain.
Le mérite de cette bande dessinée réside principalement dans la variété des styles graphiques proposés pour les saynètes. Formé à l’Ecole Boulle et à l'Ecole de graphisme de Valencienne, l’auteur est aussi un peintre reconnu. Il nous offre de très beaux paysages à l’aquarelle et des délires proches du manga. Il s’inspire aussi du Pop Art et mélange les techniques. Ces ruptures graphiques montrent que l’on quitte le quotidien pour entrer dans la réflexion du personnage (voire dans des rêves ou même des trips). On a ainsi de véritables fonds peints et une technique de collage avec des caricatures en premier plan ou encore d’autres très scènes très psychédéliques et seventies.
L’ensemble est plaisant, frais, mais nullement révolutionnaire …
J'ai apprécié ce livre où le message est efficace et la lecture facile. Il remplit bien sa "fonction" mais je n'ai pas l'impression qu'il apporte beaucoup plus que les nombreux autres livres ou documentaires sur le végétarisme et l'industrie de la viande. Je pense néanmoins que c'est une bonne entrée en matière, simple et efficace, pour les personnes qui ne sont absolument pas sensibilisées au sujet. De plus, le ton et les quelques traits d'humour empêche le tout de devenir trop accablant. Cependant, je reste mitigée concernant le style graphique. J'ai bien aimé les couleurs et la composition des planches, souvent originales, mais j'ai trouvé le trait très hésitant, ce qui sort un peu du propos par moment.
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