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La ville de Holt a confié à Jack Burdette la gestion de la plus importante de ses entreprises : la coopérative agricole, dont il s'empresse de détourner l'argent. Puis ce grand charmeur disparaît subitement, abandonnant sa femme, Jessie, enceinte, et ses deux enfants. La vengeance des habitants s'abat alors sur Jessie, qui a tout pour déplaire. Chaque samedi soir, après avoir enfilé une robe rouge qui moule ses formes parfaites, elle s'installe au pub et danse avec les hommes de Holt. Huit ans plus tard, l'enfant terrible a tout perdu et revient, décidé à regagner le coeur de sa femme...
Kent Haruf explore avec sobriété et pudeur les passions humaines ; son écriture, tout en délicatesse, est la marque d'un rare talent d'écrivain.
Quelle belle découverte que ce roman, acheté au hasard mais cela aurait été dommage de passer à côté.
Le narrateur raconte son histoire à travers celle d'un copain d'enfance, Jack Burdette, enfant chéri du pays avant de devenir, beaucoup plus tard, ennemi public numéro 1 lorsqu'il a escroqué les commerçants de la ville (imaginaire) de Holt avant de prendre la poudre d'escampette, non sans avoir détourné auparavant les fonds de la coopérative agricole, l'entreprise la plus importante de la ville, dont on lui avait confié la gestion. À son retour, 8 ans plus tard, il n'est plus le bienvenu mais lui est déterminé à retrouver sa place, notamment auprès de sa femme et de ses enfants qu'il avait laissés derrière lui.
La plume de Kent Haruf est fluide, agréable et on lit ce roman comme la chronique d'un salaud ordinaire dans une petite bourgade ordinaire. Car là se trouve l'essentiel selon moi, donner la parole aux habitants, que beaucoup nommeraient péquenauds, de ces petites communes rurales de l'Amérique. Et il y arrive formidablement bien. Je me suis imaginé assise sur une de ces balancelles que l'on trouve à l'avant de ces maisons, un verre d'orangeade à la main, contemplant la beauté des paysages et écoutant les commérages des voisins. Je m'y suis vue et j'y ai cru.
Un livre que je recommande.
Que vais-je bien pouvoir dire de plus sur la plume de Kent Haruf que je n'ai déjà écrit après mes lectures de «Nos âmes la nuit » et « Le chant des plaines »? Sans doute rien de nouveau...
Ce livre n'a fait que renforcer mon admiration pour cet auteur.
« Colorado Blues », se déroule encore à Holt, petite ville (imaginaire) paumée où l'on s'ennuie sévère.
Jack Burdette enfant terrible du pays, revient après s'être tiré huit ans plus tôt avec la caisse de la coopérative agricole. Il a arnaqué tout le monde, abandonné femme et enfants, laissé des dettes chez les commerçants mais aujourd'hui il revient...au volant d'une Cadillac rouge.
Le narrateur, journaliste dans l'hebdomadaire local, nous raconte la jeunesse de Jack, son absence, les rancoeurs des habitants, les mesquineries que devra subir sa femme et son retour à Holt.
Plus sombre que les deux livres que j'avais lu, « Colorado Blues » n'en est pas moins brillant.
Encore une fois, les personnages de Kent Haruf sont des gens simples. Leurs vies ressemblent sans doute à la vie de nombre d'américains qui vivent dans des coins reculés. Il ne se passe rien ou pas grand chose dans leur patelin. Mais ce rien est d'une poésie rare car les passions humaines et les douleurs de la vie sont comme toujours chez Kent Haruf racontées avec sobriété, avec pudeur.
Une écriture que l'on peut trouver sèche, dépouillée mais d'une profondeur rare et d'une délicatesse infinie.
Il ne me reste malheureusement plus qu'un seul livre de cet auteur à découvrir, « Les gens de Holt Country ». Je vais me le garder bien au chaud, comme une denrée rare, un petit trésor.
Il ne se passe rien à Holt, Colorado, USA. Une petite ville tranquille pas loin de Denver où à part les matches de foot et les virées du samedi soir à la taverne, rien absolument rien, ne vient perturber la lente succession des saisons.
Sauf la présence de Jack Burdette, phénomène local, réfractaire à l'école mais si costaud qu'il devient une légende et qu'on lui a confié, yeux fermés, la gestion de la coop agricole. Sympa, le gars ! Jusqu'au jour où il se barre avec le pognon qu'il a réussi à détourner de la compta, plantant là femme enceinte et deux gamins.
Le narrateur, journaliste local, ancien camarade de Jack, devenu amant de sa femme, raconte. L'absence du type haï et surtout, son retour !
C'est le roman de l'américain moyen, dans une bourgade ordinaire : une église, une école, des copains qui se retrouvent le samedi soir autour d'un bière, qui lorgne (ou pas du tout !) sur la femme du voisin, qui attendent l'ouverture de la chasse et observent.
L'écriture est simple, pourtant elle touche au cœur, chemine doucement par mille chemins, explore ce microcosme, dessine des portraits réussis de ces gens ni bouseux ni citadins, leurs combats ordinaires et leurs pauvres rêves..
J'en avais beaucoup entendu parler, j'hésitais..et finalement j'ai aimé, pour l'ambiance, pour cette narration sobre mais évocatrice.
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