"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une famille unie peut-elle surmonter l'impardonnable ?
Catherine est l'épouse comblée de Marc.
La mère épanouie d'Anaïs et Florian.
La fille aimante de Josette.
La soeur complice de Nathalie.
Catherine est une femme bien, comme il faut.
C'est du moins ce que tous pensaient, jusqu'à ce que la police vienne l'arrêter.
Commencent alors pour ses proches l'attente et les doutes...
Passée la première partie, sur le crime d'une femme et son arrestation, je me suis dit que j'allais m'ennuyer dans cette enquête, entre le mari et son avocat et les allers et retours avec la belle-mère et même écouter le journal d'une gamine, aux réactions classiques d'une ado de son temps.
C'était sans compter le point de vue pris de l'auteure non pas celles des victimes du meurtre mais celle de la famille victime, pris en otage, trahi par l'un des leurs.
A partir du procès, j'ai trouvé intéressantes les réactions de chaque membre de la famille dans un roman choral qui donne un point de vue différent.
Un long chemin attend les personnages et plus les enfants grandissent plus les caractères se forgent et les vrais sentiments s"expriment, et c’est là où on s’arrache à eux. (Notamment Florian qui au début est trop petit pour avoir un avis)
Je pense que l’auteure aurait pu aller plus loin dans le ressenti, les conséquences psychologiques, liées à la trahison de Catherine et son acte criminel et nous éviter quelques clichés, comme par ex, l’ado rebelle mais brillante qui aime le théâtre, la poésie et le slam Toutefois on s’attache à Anais et à son père, qui a plusieurs fois des remarques pertinentes :
Marc « Il n’y avait jamais de raison valable pour ôter la vie de quelqu’un »
Les parties concernant, Nathalie, la sœur, la confidente, la plus proche de la meurtrière aurait pu être plus étoffées.
Mais l’ensemble est réussi jusqu’à une fin touchante et le roman de Laure Manel passe très bien en audio.
Les voix ont le ton juste et agréables à écouter.
Catherine femme au foyer, dévouée à sa famille, est un jour accusée de meurtre. Nous allons suivre tour à tour, tout le processus de l'arrestation au proces et encore après, ce qui se passe dans la tête de chacun des membres de son entourage : Ses 2 enfants, son mari, sa mère et sa soeur.
J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman que je trouvais un peu trop larmoyant au début puis je me suis attachée à ses personnages, j'ai aimé en suivre l'évolution autant psychologique dans dans la vie.
J'ai aimé l'invitation de l'autrice de se placer non du coté de l'entourage de la victime comme c'est souvent le cas, mais du coté de celui de l'accusé. J'ai trouvé intéressant d'ouvrir le regard et le coeur sur cette famille détruite elle aussi par le geste d'un de ces membres.
C'est bien écrit, sans aucun doute très documenté et au fil de l'écoute j'ai pris de plus en plus de plaisir à suivre cette famille.
Laure Manel nous propose un roman différent des précédents et avec celui-ci, elle confirme son talent littéraire.
Cinq cœurs en sursis est un roman choral où chaque membre prend la parole à tour de rôle et au fil du temps. Ce récit est parfaitement bien construit. Les chapitres sont courts et rythmés. Le lecteur ressent toute la destruction mentale, psychologique et physique de cette famille qui vole en éclats. Une situation inconfortable pour tout le monde.
Laure Manel maîtrise d’une main de maître la psychologie des personnages.
L’autrice nous pousse à la réflexion et durant une bonne partie de ma lecture, je me disais, mais toi Julie comment réagirais-tu à leur place ?
Quant à la plume, Laure excelle et me surprend toujours autant. La plume est d’une telle fluidité et d’une telle finesse que vous vous laissez envoûter jusqu’à la dernière page.
Un roman réussi que je ne peux que vous recommander.
C’est puissant, poignant et bouleversant !
Début des années 2000, Anaïs Dupuis est une adolescente comme les autres qui vit avec ses deux parents et son petit frère dans une maison résidentielle. Comme de nombreuses adolescentes, elle décide de commencer la rédaction d'un journal intime mais elle ne trouve pas grand chose à raconter jusqu'au jour qui impactera toute sa vie: celui où la police est venue arrêter sa mère, accusée de meurtre.
Impossible, impensable, il ne peut que s'agir d'une erreur judiciaire pour la jeune fille. Quoi qu'il en soit, c'est la vie de cinq autres personnes qui en subit les conséquences : les deux enfants, le mari, la mère et la sœur.
C'est donc leurs voix qui n'ont habituellement pas voix au chapitre que Laure Manel nous propose d'écouter dans un roman choral rythmé par les phases du procès et le quotidien bouleversé des membres de cette famille.
Une famille unie et heureuse, en apparence, explose après que Catherine, la mère de famille ait commis l'irréparable. Chacun réagit différemment à l'impensable : la mère de Catherine la soutient et la défend sans faillir ainsi que son fils, Florian, 7 ans au moment du drame. Son mari, Marc, finira par lâcher prise quand il découvrira les mensonges de Catherine et son forfait. Sa fille, 13 ans au moment des faits, est dévorée de colère et la rejette. Sa sœur, Nathalie, dont elle était très proche, essaye de maintenir ce lien avec difficulté.
Nous suivons cette famille éprouvée de 2001, année de l'horreur jusqu'en 2023. L'auteure donne la parole alternativement à chacun des cinq cœurs en sursis, en de très courts chapitres ce qui donne du rythme au texte. Elle a choisi également des moyens d'expression différents : la prise de parole à la première personne pour les adultes, le journal intime pour Anaïs et les lettres que Florian envoie à sa mère. On peut suivre non seulement la vie de ces cinq personnages mais aussi les sentiments par lesquels ils passent : déni, doute, sidération, honte, colère...Catherine, physiquement absente, dès le début du roman, est pourtant le personnage pivot autour duquel se construisent/se détruisent/se cherchent les cinq autres membres de la famille. Nous ne faisons sa connaissance qu'à travers les autres. Nous n'entendrons sa voix que dans le dernier chapitre. La question centrale de ce roman est : connaît-on vraiment ceux qu'on aime? La réponse peut être vertigineuse comme l'illustre ce roman.
L'auteure nous fait découvrir, à travers les yeux de la famille de Catherine, la cour d'Assises et la prison. Elle choisit également de ne pas se focaliser sur le point de vue de la famille de la victime mais sur celle d'en face dont on a tendance à minimiser la douleur.
J'ai eu la chance d'être exceptionnellement à Paris pour participer à une rencontre littéraire avec Laure Manel. Je m'étais portée candidate car je n'avais rien lu de l'auteure, dont la plupart des romans étaient catégorisés feel-good, genre littéraire qui m'attire peu. Mais j'ai voulu en savoir un peu plus. J'ai découvert une auteure spontanée, enthousiaste, répondant sans fard à toutes les questions. Et c'est donc avec curiosité que je me suis lancée dans la lecture de ce roman qui, selon ses propres termes, est plus âpre que les autres; je confirme que nous ne sommes pas du tout dans un feel-good; la description de cette famille démolie est poignante; on ne peut que ressentir de l'empathie pour ces vies chamboulées, une enfance tronquée et le combat pour se tenir debout puis avancer.
Nul doute que je lirai d'autre livres de cette auteure.
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