Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Chalumeau en main, John LaLiberté, ironworker comme ses ancêtres, sectionne l'acier à la recherche de survivants. Les Twin Towers viennent de s'effondrer sous ses yeux. Depuis le premier rivet porté au rouge dans un brasero, jusqu'à la construction de la Liberty Tower, six générations de Mohawks ont bâti l'Amérique. La légende dit qu'ils n'ont pas le vertige. Peut-on apprendre à maîtriser sa peur ?
Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Entre réalité et fiction, Michel Moutot, à partir du personnage John La Liberté iron Walker ou chapentier du fer, rend hommage aux Mohawks , les meilleurs constructeurs de gratte-ciels dans toute l’Amérique du Nord.
A partir de la destruction des deux tours jumelles en 2001, M.Moutot remonte le temps jusqu’à la fin du 19eme siècle et nous raconte comment ces hommes des tribus Mohawks réputés meilleurs bateliers du Saint Laurent sont passés de l’eau au ciel.
Ce métier un des plus dangereux, ils ont accepté de le pratiquer afin de nourrir leurs familles et ne pas avoir un statut d’assisté. Ce courage et ce sens de l’honneur ont accompagné ces hommes au cours de l’histoire et des tragédies qu’ils ont vécu.
J’ai été très émue par les pages relatives au 11 septembre. J’avais vu comme beaucoup cette journée en direct à la télévision. L’ auteur nous la fait revivre d’une façon poignante ainsi que les mois passés à dégager les décombres, jusqu’à la construction de la freedom tower qui remplace les tours jumelles.
« Nous sommes des dizaines de Mohawks des 6 nations à Ground zéro. Et des centaines se préparent à descendre. Ces tours, nos pères les ont bâties. Nous devons être là aux premiers rangs, pour leurs funérailles ».
Un roman passionnant, émouvant, instructif que je vous recommande.
Emballée ! Un livre riche qui m’a prise aux tripes et qui m’a incité à aller fouiller et creuser sur le net pour vérifier des infos et apprendre plein d’autres choses. Passionnant.
« Un pan de l'histoire américaine très intéressant à découvrir et qui fait regarder les buildings et les ponts sous un tout autre angle. »
A travers plusieurs périodes, l’auteur rend hommage aux ironworkers, ces charpentiers du fer chargés de construire ou démolir les gratte-ciel ou les ponts les plus hauts du monde.
Les chapitres alternent l’histoire de plusieurs personnages de la même famille de Mohawks, tribu indienne du Canada, dont sont issus des générations d’ironworkers.
3 périodes, 3 histoires prenantes.
C’est avec John que démarre le livre. Nous sommes en 2001. Septembre 2001. Le 11.
Un avion survole le chantier où travaille John. Si l’on connait le tragique événement qui s’en est suivi, on sait moins à quel point les secours ont été compliqués, difficiles moralement, physiquement, et ce qu’ils ont entrainé comme dommages collatéraux quant aux maladies diverses qui en ont résulté et qui se poursuivent encore de nos jours sur tous ceux qui ont prêté main forte.
Les ironworkers ont fait parti de ses nombreux secouristes.
C’est eux qui ont déblayé les décombres, découpé l’acier, les milliers de tonnes de poutres tordues et de ferraille entassées à la place des tours pour ouvrir des passages, des accès aux pompiers.
L’auteur nous fait vivre de manière poignante ces journées, ces mois qui ont suivi la catastrophe. Le feu, la chaleur, le danger, l’espoir, la fatigue, la colère, la frustration, la poussière, l’horreur… jusqu’aux chiens qui refusaient de retourner faire les recherches et les stratagèmes mis en place pour les motiver à nouveau.
Si en 2001, John est chargé de démolir les Twin Towers, c’est Jack, son père, qui les avait construites dans les années 70.
Retour en arrière donc avec les chapitres qui nous racontent la construction de ces 2 tours hors du commun à la structure si particulière pour l’époque mais qui malheureusement a contribué, entre autre, à leur effondrement.
On remontera plus loin dans le passé, au début des constructions des grands ponts avec l’histoire de Manish, ancêtre lui aussi de la famille de Jack et John.
Nous sommes projetés dans les années 1884, au siège de Karthoum en Egypte, épisode dramatique de la guerre coloniale britannique où de nombreuses tribus telles que les Iroquois et les Mohawks, excellents navigateurs, furent sollicités pour remonter le Nil pour réapprovisionner les troupes en nourriture et armement.
Puis nous sommes transportés en 1907 lors de la construction du formidable pont de Québec qui connaitra une tragédie d’envergure lui aussi.
Une centaine d’ouvriers sur le pont le jour de la catastrophe, 76 morts, dont 33 des 38 Mohawks qui y travaillaient. Un drame pour la tribu des Mohawks qui leur fera prendre une décision capitale: jamais plus d’une équipe sur un même chantier afin que jamais plus il n’y ait de tombes collectives et autant de veuves et d’orphelins en même temps.
Manish qui fera parti des rescapés sera injustement banni de Kahnawake, la réserve où vivent les Mohawks, jetant l’opprobre sur ses descendants.
Toujours avec John, nous poursuivons la route jusqu’en 2011 et la construction de la One World Trade Center. « Le plus haut bâtiment de l’hémisphère Nord. »
Un bel hommage à ces skywalkers, les marcheurs du ciel, issus de la tribu des Mohawks réputés pour ne pas avoir le vertige alors que ce n'est que pure légende.
Un hymne magnifique et émouvant dédié aux « ironworkers » mohawks qui, de la fin du XIXème siècle à nos jours, ont assemblé et fixé les structures d’acier des ponts, viaducs et gratte-ciels de l’Amérique triomphante. Derrière le mythe de l’indien qui ne connait pas le vertige, il y a des hommes fiers, courageux et travailleurs qui, après avoir dominé leur peur, ont gagné le respect puis l’admiration de leurs employeurs. Du premier pont jeté sur le Saint Laurent en face de leur réserve de Kahnawake, en passant par Quebec, New York et l’ensemble du continent , la saga de la famille LaLiberté défile sur six générations ; jusqu’à John, dont le père Jack est mort frappé par la foudre sur le chantier de la construction des tours jumelles du World Trade Center. Il avait douze ans le jour où son père lui avait permis de passer une journée avec lui au sommet de la tour Nord et de comprendre que lui aussi allait devenir un « skywalker », marchant et travaillant sur des poutres d’acier de trente centimètres de large au-dessus du vide. Après avoir contribué comme volontaire aux recherches de rescapés puis à la démolition des tours martyrisées le 11 septembre 2001, il aura la joie de participer à la construction de leur remplaçante la Freedom Tower.
C’est aussi un très bel hommage adressé aux cols bleus de l’Amérique, ces ouvriers qui n’ont pas peur de dire qu’ils le sont et qui en sont fiers : qu’ils travaillent tout en haut des gratte-ciels ou sur leurs flancs comme ce laveur de carreaux polonais qui au matin du 11 septembre 2001 se conduisit en héros pour permettre à six personnes d’échapper à la mort.
Une très belle lecture !
J'ai lu ce roman en tant que juré du Prix du Meilleur Roman des Lecteurs Points 2016.
C'est assez amusant les télescopages littéraires. Il y a peu je n'avais jamais entendu parler des indiens Mohawks. mais il y a un mois environ, j'ai lu l'excellent Anima de Wajdi Mouawad dont une grande partie de l'intrigue est liée au Mohawks. Alors quand j'ai reçu Ciel d'Acier, dans le cadre du Prix du Meilleur Roman, j'ai été très heureux de retourner dans cette ethnie et d'en découvrir plus sur eux.
Nous avons souvent entendu parler de ces « indiens » qui construisent les gratte-ciels car ils n'éprouvent pas de vertige (est-ce si vrai d'ailleurs ?). Mais, peu de gens connaissent leurs us et coutumes et savent comment ils en sont arrivés là.
A travers 3 époques et 3 indiens Mohawks issus de la même lignée, Michel MOUTOT nous raconte la vie de ces ironworkers qui construisent et déconstruisent ces énormes ponts et buildings en Amérique du Nord (et ailleurs également). Depuis les premiers ponts en fer qui traversent le Saint-Laurent en toute fin du XIXème siècle à la construction du « One World Trade Center », nous partagerons le destin de ces indiens Mohawks et apprendront à connaître leur métier ainsi que leurs moeurs.
Grâce à de nombreux artifices narratifs bien intégrés au roman, Michel MOUTOT nous fait découvrir tous les aspects de ce métier d'ironworker et surtout le déroulement du chantier de « nettoyage » des restes du World Trade Center après les attaques du 11 septembre 2011.
Dis comme ça, on pourrait s'inquiéter d'avoir un livre un peu trop didactique mais ce n'est pas le cas car les très nombreuses informations sont bien intégrées à une trame romanesque bien réussie. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à lâcher ce livre et l'ai lu très rapidement.
Au final, le seul reproche que je pourrais faire à Ciel d'Acier concernerait l'écriture que j'ai trouvée assez basique, surtout dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points 2016.
D'un point de vue littéraire, le livre est beaucoup moins intéressant mais est-ce si important dans le cadre d'un docu-fiction ?
Michel MOUTOT signe avec Ciel d'Acier une magnifique saga et nous fait redécouvrir des pans de l'Histoire américaine sous un angle différent. Un docu-fiction très réussi
Parce que certains évènements sont à jamais gravés dans nos mémoires, je suis certaine que si je vous demandais de me dire ce que vous faisiez le 11 septembre 2001, de suite vous sauriez me répondre. Michel Moutot, reporter à l'Agence France Presse a couvert les attentats du 11 septembre. Avec Ciel d'acier, son premier roman, il nous livre l'histoire fascinante des Indiens Mohawks, les bâtisseurs de l'Amérique, les ironworkers ou les skywalkers, ces ouvriers qui construisent les gratte-ciels et autres ponts et structures métalliques. Ces hommes ont été rendus visibles grâce à la célèbre photo "Lunch atop a Skycraper".
Ciel d'acier s'ouvre le 12 septembre 2001 par une narration très journalistique du déblaiement des Twin Towers écroulées. John LaLiberté dit Cat, a grandi bercé par l'histoire de l'édification des tours jumelles, la signature, la fierté d'une génération d'ironworkers. Tout comme ses ancêtres Mohawks, Cat est skywalker. Il travaillait sur un chantier à NYC lorsque les tours se sont effondrées. Sous le choc, Cat se rend spontanément à Ground Zero, propose son aide aux sauveteurs. Afin de rendre accessible les décombres, il est chargé avec quelques autres de couper les poutres métalliques qui forment au lendemain de cet innommable attentat un gigantesque mikado d'acier.
"Dedans" c'est dur, épuisant, effrayant, dangereux, mais nous nous sentons plus qu'utiles : indispensables, admirés, investis d'une mission patriotique, sacrée, presque divine !. "Dehors", une fois passée la joie de retrouver les siens, la vie ordinaire semble fade, mièvre, médiocre, sans importance. "Ils ne savent pas, ne peuvent pas comprendre. Il faut avoir vu." (p. 224)
Nous voici propulsés au cœur de ce New York meurtri, blanchi par les cendres, à la recherche d'éventuels survivants. Nous suffoquons avec ces hommes dont l'air est devenu irrespirable, nos semelles fondent de marcher sur ces ruines brûlantes, nous sommes embarqués dans un univers apocalyptique. Mais au-delà de ce drame particulièrement bien narré et extrêmement documenté, nous voici embarqués à la découverte de l'univers de ces bâtisseurs que sont les Mohawks dont la (fausse) légende veut qu'ils ne connaissent pas le vertige. Plus d'un siècle avec ces indiens. D’un chapitre à l’autre, on va et vient tout au long de cette dynastie de constructeurs. L'industrialisation, l'apparition de l'automobile et l'augmentation du trafic vont modifier les déplacements. De nouvelles voies sont à ouvrir pour relier les grands lacs canadiens et américains à la côte atlantique. La construction de nouveaux ponts s'impose. D'abord en bois, puis en acier. Des ponts aux gratte-ciels, les Mohawks ont su se rendre indispensables grâce à leur expertise. Il ont su s'intégrer et évoluer tout en préservant leur culture. De père en fils, de génération en génération ce savoir-faire se perpétue. Les personnages, aux destins étalés sur plus d'un siècle, prennent vie à travers Jack LaLiberté, mort en construisant les tours jumelles, son fils Cat, qui les verra s'écrouler, tout comme Manish Rochelle, le riveteur a vu le pont du Québec s'effondrer en 1907 et les siens périr.
Avec Ciel d'acier Michel Moutot nous raconte la passion de ces Mohawks qui ont participé à la construction de l'Amérique. Son roman fourmille de détails techniques et historiques. Information et fiction, rigueur et romanesque se marient à merveille.
Ciel d'acier est tout simplement vertigineux ! C'est une fresque épique à découvrir de toute urgence.
Un vrai plaisir de lecture !
Cette «épopée familiale quasi légendaire se déroulant sur plusieurs générations», pour reprendre la définition du mot saga, est d’abord un formidable roman, avec tous les ingrédients susceptibles de nous envoûter : du sang et des larmes, de l’amour et de la rivalité, de l’injustice et de la rédemption, de l’étrange et du factuel. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !
Michel Moutot a choisi le 11 septembre 2001 comme point de départ de cette histoire séculaire. Le narrateur, John LaLiberté, est monteur d’acier. Quand il aperçoit ce matin là les avions s’encastrer dans les tours jumelles, il comprend immédiatement ce qu’on attend de lui : «Le World Trade Center, c’était un squelette de milliers de tonnes de métal. Je ne sais pas ce qu’il en reste, mais je sais que, pour avancer dans les décombres à la recherche des survivants, pompiers et secouristes vont avoir besoin de nous. Car, si depuis un siècle nous éditions ponts et gratte-ciel, nous construisons l’Amérique, c’est aussi nous qui les démontons, les découpons. Quand il doivent disparaître pour faire place à autre chose dans une ville et un pays qui se réinventent sans cesse, les règlements prescrivent que c’est à nous, monteurs d’acier, qu’il faut faire appel. »
En expliquant les raisons qui ont conduit la tribu des Mohawk à devenir le peuple des monteurs d’acier, en détaillant le rôle que ces «ironworkers» ont joué dans la construction des infrastructures qui ont permis le développement économique du Canada et des Etats-Unis, en montrant le tribut qu’ils ont dû payer au fil des ans, l’auteur réussit le tour de force de donner de la chair à ces ponts et à ces gratte-ciel.
Avec John LaLiberté et ses compagnons, le lecteur est convié à vivre des épopées et des drames, des combats et des trahisons, des histoires d’amour et de mort. Dès lors, le plaisir de la lecture et de la découverte ne la lâchera plus tout au long des quelque 500 pages du livre.
C’est très solidement documenté, superbement bien écrit – sans pathos et sans fioritures inutiles – et formidablement bien construit. On découvrira par exemple que les sauveteurs n’étaient pas seuls à fouiller les décombres et que la recherche des survivants n’était pas le seul motif pour atteindre au plus vite les étages inférieurs. Ou encore qu’un tel chantier doit aussi apprendre à se structurer et que certaines décisions trop hâtives ont sûrement entrainé la destruction de preuves, voire d’ADN. On saura enfin quels rites et quelles croyances – les Indiens n’ont pas le vertige – ont construit la légende des Mohawks (les plus anciens se rappellerons à ce propos de John l’Enfer de Didier Decoin, Prix Goncourt 1977). Gageons que vous ne regarderez plus les gratte-ciel de New York de la même manière après avoir refermé ce superbe roman.
Résonances
Ajoutons que si je tiens ce roman en si haute estime, c’est aussi parce qu’il vient conforter mon travail sur le 11 septembre, la documentation que j’ai amassée et les témoignages que j’ai recueillis. Dans mon premier roman, le 11 septembre joue un rôle non négligeable puisqu’il cristallise les ambitions de Fabrice Le Guen, jeune journaliste-animateur qui part à New York pour réaliser plusieurs émissions spéciales commémorant le premier anniversaire des attentats.
Si ce «Valmont» d’aujourd’hui se sert de l’événement pour impressionner, il n’en effectue pas moins des repérages et cherche lui aussi à rendre compte de ce qu’à pu être ce traumatisme pour toute une ville, un pays, voire par toute la planète.
Formidable roman bien qu'un peu long qui mêle l'histoire réelle des Indiens mohawks à la fiction des personnages créés par l'auteur. On suit simultanément trois chantiers, celui du Pont de Québec qui s'écroula en 1907 et qui vit s'installer la légende des Mohawks qui se jouent du vide et du vertige. Manish Rochelle est l'un deux qui tente de dénoncer la qualité de la construction et paiera cher pour cela. Puis, la construction des tour jumelles en 1968 sur lesquelles travaille Jack LaLiberté, dit Tool, qui sera le seul ouvrier mort sur ce chantier en 1970. Puis, 2001, et John LaLiberté travaille sur les décombres de ce que construisit son père, cherchant des survivants. Il faut ajouter à cela, la vie des Indiens, leurs habitudes, leurs coutumes, les vies sentimentales de Manish et de John compliquées parce qu'en dehors des codes indiens -surtout pour Manish, en 1907. Vous obtenez un roman dense, absolument captivant, le genre de livre que vous ne lâchez plus, que vous trimballez partout avec vous, même si son volume et son poids peuvent dissuader de le mettre dans un petit sac à main (523 pages, un peu plus de 4 centimètres d'épaisseur, j'ai mesuré, c'est d'ailleurs mon seul bémol, des longueurs, des répétitions et beaucoup trop de détails techniques parfois encombrants et inutiles).
Ce qui est formidable, c'est que tout s'emboîte parfaitement dans la construction du roman, à savoir comment l'érection et l'effondrement du pont de Québec amèneront d'autres constructions dans lesquelles les Mohawks prendront une grande part, notamment les tours jumelles qui s'effondreront elles aussi. Ce serait un peu facile de dire que Michel Moutot bâtit son livre comme on construit un bâtiment, alors, évidemment, je ne le dis pas.
J'ai aimé la manière dont s'imbriquent les différentes histoires réelles et fictives donnant un évident air épique à ce roman. C'est quasiment un roman d'aventures dans lequel les Mohawks racontent leur fierté d'appartenir à un peuple de bâtisseurs, reconnu comme tel. Je suis persuadé que la fiction est un formidable moyen de faire passer des idées, des informations, et Michel Moutot ne s'en prive pas : la vie des Mohawks, l'enfer de l'effondrement des tours jumelles et celui du déblaiement qui occasionnera beaucoup de maladies voire des morts parce que les sauveteurs n'étaient pas suffisamment informés et protégés contre la pollution, les émanations des matériaux de construction pas toujours sains et la propagation des divers produits entreposés dans les sous-sols ou les étages, ... mais aussi la solidarité rapide des Etats-uniens qui se mobilisent pour aider, offrir à manger, à boire, des vêtements, ou encore les malfrats qui profitent des conditions terribles pour piller.
Michel Moutot est journaliste à l'AFP, lauréat du Prix Hachette en 2001 pour sa couverture des attentats du 11 septembre 2001 ; il ose ici un roman pas facile basé sur une tragédie encore en mémoire, et finement, subtilement il réussit son pari, celui d'écrire le roman du post-11-septembre vécu par les gens ordinaires, les habitants de New York, ceux qui ont été tous les jours confrontés au vide laissé l'effondrement des tours et ceux qui ont dû continuer à vivre en ayant perdu l'un ou plusieurs des leurs, des amis, des collègues.
Comment cet auteur est-il parvenu à me passionner avec plus de 500 pages sur des histoires de ponts et de building ? Parce que c'est bien plus que ça...l'histoire d'un peuple, l'histoire de gens, tout simplement. Avec une écriture romanesque très agréable, il nous livre un récit très documenté racontant le destin d'une famille Mohwak sur plusieurs générations. Un voyage passionnant...avec aussi des ponts et des building.
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