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« - Emmène-moi à New York !- Tu sais, petit, New York, c'est trois meurtres par jour et une personne sur cinq dans la misère.- Et alors ! Moi, je ne veux pas rester ici. J'ai peur. J'ai peur de Belito. J'ai peur d'avoir douze ans,j'ai peur d'aller à la ferraille.Barcelone, quartier populaire de Poble Sec. Août. Chaleur.- Tu ne parles pas sérieusement, Chucho.Sur le trottoir, la plus belle journée de sa vie commence enfin. La ville est libre, lumineuse. Unfrisson monte dans le corps du gamin. Le monde, le temps s'arrêtent. Et le matin, qui toujours a ditbonjour, aujourd'hui dit adieu.- Si. Emmène-moi à New York ».Vingt-quatre heures dans la vie d'un gamin. Vingt-quatre heures de bagarre entre un rêve et uneréalité. Et une petite histoire du monde.
Court roman, atypique parce que Grégoire Polet écrit en utilisant plusieurs styles : dialogues, phrases courtes en alternance avec des phrases très longues, style très descriptif entrecoupé de passages très poétiques.
On a l'habitude de parler de personnages attachants dans les romans que l'on lit, mais s'il en est réellement un pour qui le terme n'est pas galvaudé, c'est bien Chucho. On aimerait tellement que ses rêves se réalisent, sans tombrer cependant dans un sentimentalisme facile.
Malgré quelques passages que j'ai trouvés longs, c'est un roman qui me laisse le sentiment d'avoir déambulé dans les rues mal famées de Barcelone en compagnie d'un gamin déluré, curieux et éminemment sympathique et touchant.
J’ai lu Chucho comme un enfant lit (ou se fait lire) un conte et j’ai songé que le texte puisse s’accompagner de grands dessins colorés qui montrent Barcelone côté ville et côté oublié, Chucho, l'enfant, et son petit monde pittoresque - sordide en réalité mais la grâce de l’écriture le tire vers le pittoresque : sa vraie fausse famille, Dumbre la tendre et Belito le dur, les copains Toni et Baltasar, les filles, des prostituées sous le joug de Belito… Le roman fait le récit de deux jours de la vie de Chucho, deux jours d’aller et retour entre sa misère et le rêve entrevu de partir à New-York pour lui échapper. Mais les hommes sont sans pitié : quand ils ne mentent pas, ils contraignent, trafiquent, punissent, blessent, tuent… S’il reste une lueur d’humanité, c’est dans le cœur des femmes, soumises elles aussi à la domination barbare.
Des adultes et un enfant ! Chucho a onze ans, il a gardé son âme d’enfant, d’enfant des rues : il se débrouille, il chaparde, il traficote mais son cœur est pur, sa gentillesse intacte, son intelligence pétillante, des rêves, des rêves de s’en sortir plein la tête, un amour de gosse. Ainsi va l’enfance de tous les enfants du monde, ainsi va la nostalgie que l’on en a, ainsi est le regard d'envie sur ce temps de la tendresse, de l’innocence et du naturel. Un adulte est « un enfant qui a des dettes », Chucho n’a pas de dette, pas encore.
Grégoire Polet fait montre d’un joli talent pour dire avec légèreté, précision, élégance (notamment à la chute du récit… lumineuse !) quelques unes des dures lois du monde que des siècles de civilisation tardent à effacer, à Barcelone et partout ailleurs. Cruel et merveilleux... un vrai conte. A la gloire de Jean-Jacques Rousseau!
Vingt-quatre heures de la vie d’un enfant de la rue. Enfant de la rue au sens propre : de sa mère prostituée, Chucho ne sait rien et ce sont les pavés qui l’ont vu grandir. L’ambiance est crasseuse dans la baraque où il vit, pris en charge plus qu’élevé par un maquereau brusque et une très vieille fille... Sous la plume sèche et poétique de Grégoire Polet , le jeune Chucho va se mettre à rêver d’évasion. L’écriture est directe, cinématographique parfois : les décors sont vite tracés, les personnages vite placés en début de chapitre. L’essentiel est ailleurs : dans cette quête pleine d’espoir d’un garçon de neuf ans, innocent malgré tout, en rage contre le monde qui l’a laissé sur le bord du chemin. Livré à lui-même, il construit son espérance. C’est un récit intense, émouvant ou drôle parfois, celui d’une existence qui se profile comme une impasse. Capture d’un parcours initiatique désenchanté, ce roman livre de superbes passages sur le rêve lorsqu’il saisit le réel, brefs moments d’évasion d’un enfant enchainé malgré lui à sa condition.
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