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J'aime bcp cet auteur.
Autrefois, Zem Sparak fut, dans sa Grèce natale, un étudiant engagé, un militant de la liberté. Mais le pays, en faillite, a fini par être vendu au plus offrant, malgré l'insurrection. Et dans le sang de la répression massive qui s'est abattue sur le peuple révolté, Zem Sparak, fidèle à la promesse de toujours faire passer la vie avant la politique, a trahi. Au prix de sa honte et d'un adieu à sa nation, il s'est engagé comme supplétif à la sécurité dans la mégalopole du futur. Désormais il y est «chien» -c'est-à-dire flic - et il opère dans la zone 3, la plus misérable, la plus polluée de cette Cité régie par GoldTex, fleuron d'un post-libéralisme hyperconnecté et coercitif. Mais au détour d'une enquête le passé va venir à sa rencontre.
Avec "Chien 51", Laurent Gaudé s'aventure dans le "futur" ; à la fois lyrique, philosophique et tragique, politique aussi, c'est toujours l'homme qu'il questionne.
Un polar dans un univers SF dystopique, Laurent Gaudé maîtrise l’écriture de cette intrigue pour faire fonctionner notre imaginaire, qui fait l’echo du monde menacé par les crises financières, climatique, et rappelez vous l’Europe à du faire face avant le covid à une grave crise financière en Grèce et en Italie qui menacé l’équilibre économique et cette été les méga feux. Zem un anti-héro sombre, solitaire, humilié et Salia une femme inaccessible, intolérante. Une lutte de pouvoir dans un monde futuriste rappelant du Damasio. Un polar qui débouche sur une réflexion sociale. Une pépite de la rentrée littéraire 2022.
"Des sales gueules, il y en a partout, y qu’à se pencher. Moi, elles ne m’empêchent pas de dormir. Le problème, c’est que je suis ta sale gueule, et toi la mienne et que ça nous énerve de nous voir comme ça. Alors, prends pas tes grands airs avec moi. On a la même crasse au fond du cœur"
Chien 51 – Laurent Gaudé
Nouvelle dimension !
Athènes n’existe plus. Elle a été rachetée par GoldTex il y a fort longtemps et les salariés sont devenus des cilariés, des citoyens-salariés dans la zone 2.
Pamouk Malek a été le vainqueur d’un tirage au sort pour vivre de la zone 3 (zone de dernier rang) à la zone 2 ; son ventre ouvert de haut en bas, va entraîner Zem, un flic de la zone 3 à rechercher avec l’aide de Salia, policière de la zone 2, le coupable.
Laurent Gaudé change de style. Pas un livre lu ne se ressemble. Celui-ci est plus futuriste ; un autre côté de l’auteur que l’on peut saluer.
Il a inventé dans ce roman Okios, une technologie addictive qui à l’instar de l’opium doit permettre à l’être humain de revenir l’utiliser ; la greffe l’Eternytox, une technologie de pointe ultra-sophistiquée qui permet de vivre ; le LOve Day, dois-je l’expliquer !?
On devine comment l’imaginaire de l’auteur a pu se matérialiser dans ce roman avec le problème économique qu’a traversé la Grèce ; les nouvelles technologies ; la durée de vie qui s’allonge ; un climat changeant et bien entendu toujours les pauvres et les riches sans oublier l’oligarchie toujours bien présente.
On y retrouvera probablement un semblant de copie avec une espèce de dôme pour la zone 2 (Under the Dome ?) ; le LOve Day que l’on retrouve aussi dans le livre « Le quatuor d’Alexandrie », mais sur la trois jours…
Un roman non classé dans la catégorie polar bien qu’il aurait pu y être répertorié. Petit bémol, il manque selon moi des passages plus explicites.
Quelle tristesse dans ce roman ; c'est le propre d'une dystopie me direz-vous.
C'est une enquête menée par une homme et une femme dans un monde en perdition.
La première vient de la zone 2, espace protégé par le dôme climatique, riche et insouciant. Le second vit dans la zone 3, zone pauvre, miséreuse et abandonnée par les puissants.
L'ambiance est pesante, empreinte de nostalgie et la noirceur prévaut.
L'écriture toujours aussi élégante et acérée de Laurent Gaudé permet de ressentir cette atmosphère sombre.
Après la chaleur, la moiteur du "Soleil des Scorta", nous ressentons ici l'acidité de la pluie, la puanteur des caniveaux, l'étourdissement de la Love Day et les méandres de la drogue.
Un polar noir, un peu étouffant mais qui est servi par une belle plume.
Après la faillite de la Grèce, Sparak se retrouve "chien" (policier déclassé) en zone 3 de la Magnapole sur laquelle règne la société GoldTex. Les nantis vivent entre eux dans la zone 1 et dirigent ce "monde", en zone 2 se retrouvent les cilariés (citoyens et salariés de Grodtex) voilà pour le cadre. Un jour est retrouvé en zone 3 un cadavre, Zep Sparak va mener l'enquête avec Salia une inspectrice de la zone 2.
J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman, du mal à comprendre ce monde d'autant que le narrateur revient sur sa vie au temps de la Grèce ! C'est donc vous l'avez compris tout un univers assez particulier auquel Laurent Gaudé ne nous avait pas habitué.
Une fois la surprise passée nous suivons l'enquête menée par nos 2 protagonistes, enquête qui n'a pas grand chose d'original où manipulation, chantage, abus de pouvoir, trahison font loi.
Très beau roman passionnant et singulièrement construit. Des univers glaciales qui effraie. J'ai vraiment adoré la construction Très bien écrite qui fait monter la crainte. Une drôle de résonance qui interroge.
Ce roman de Laurent Gaudé ne ressemble pas à ses autres écrits, c’est un polar plein de poésie.
Mais cela va plus loin encore.
Dans un monde futur, la Grèce, en faillite, a été vendue à un puissant consortium. Lors de l’insurrection qui a suivi, Zem Sparak s’est battu pour la liberté puis il a été forcé à trahir. On le retrouve trente ans plus tard, il est devenu « chien » c’est à dire policier.
L’enquête suite à un meurtre se déroule dans un monde inquiétant, un monde de coercition, hyper connecté, « une dissolution totale de l’individu dans le grand projet commun ». Les citoyens-salariés sont devenus des cilariés surveillés par des drones. Tout désir de liberté a été maté. Les séquences effort obligatoires ont permis de construire des dômes comme protection contre les cyclones de plus en plus violents. Mais sur ces chantiers les hommes travaillaient comme des esclaves alors que les nantis restaient à l’abri.
Pour échapper à cette réalité abjecte Zem se réfugie dans les images que lui procure la drogue Okios, des images du passé où il retrouve l’Athènes de sa jeunesse, le ciel bleu, la mer, les plages car il est devenu l’un des derniers gardiens des souvenirs.
Le dernier châpitre de ce livre s’appelle Ithaque… L’odyssée d’Ulysse s’est terminée quand il a pu regagner son île, Zem choisit de partir pour rejoindre ses souvenirs.
C’est un récit très fort, empli d’humanité, inquiétant et bouleversant à la fois.
Laurent Gaudé est un menteur. Voilà des années qu’il nous fait croire qu’il écrit de la littérature « blanche » et du théâtre. Avec Chien 51, on découvre qu’il est un brillant auteur de polar et de dystopie. Il fait dans la littérature de genre et il le fait très bien. Rassurez-vous ça reste du Gaudé avec son écriture subtile et son humanisme, avec certains de ses thèmes récurrents.
En partant d’une réalité (la dette grecque) l’auteur invente un monde où la Grèce n’existe plus, elle a été démantelée et rachetée par GoldTex. Elle a été la première d’une longue liste. Aujourd’hui le monde est privatisé, il n’y a plus de nationalité. Son héros, Zem Sparak a quitté Athènes il y a 30 ans au moment de l’effondrement et comme nombre de ses concitoyens, il est parti vivre à Magnapole, la cité de GoldTex. Là, il habite et travaille comme flic en zone 3, la zone des laisser pour compte avec au fond de lui la nostalgie brulante de son pays. La découverte d’un corps va l’obliger à travailler en tandem avec la jeune inspectrice Salia Malberg de la zone 2.
La trame policière est totalement addictive. L’univers futuriste est particulièrement fascinant et effrayant. Mais au-delà de tout ça, il va être question de trahison et surtout de mémoire. La mémoire, la verticalité du temps, l’identité, le moderne et l’antique, le mythique, la transmission, l’humanité en souffrance… pas de doute c’est bien Gaudé. Le décor change mais le fond est le même.
Je n’ai pas envie de vous en dire plus parce qu’il faut vraiment découvrir par soi-même toutes les spécificités de ce monde et il serait dommage de spoiler les ramifications de l’enquête. J’ai pris un immense plaisir à la lecture de ce texte. J’en avais retardé la lecture depuis septembre parce que le résumé me laissait un peu froide. C’était une erreur.
Quelle a été l’idée de départ de ce roman pour l’auteur : le projet de construire une bulle autour de l’Acropole pour la protéger de la pollution ? (bulle toujours pas construite) – l’effondrement monétaire de la Grèce au sein de l’UE il y a quelques années ? – les révoltes des gilets jaunes ? – certaines grandes entreprises qui rachètent tout pour avoir le monopole ?
Peu importe, finalement, la réponse à cette question.
Moi qui ne suis pas fan de SF, j’ai aimé cette dystopie qui se déroule après le rachat de la Grèce par GoldTex.
J’ai aimé certains noms : Sparak qui m’a fait penser à Spartakus – Ira la prostituée comme la colère – l’immeuble Seznec comme le condamné à tord – Kanaka comme le peuple Kanak qui souhaite son indépendance, et j’en oublie certainement.
J’ai eu de la peine pour Zem qui ne se rappelle plus de son vrai prénom.
J’ai compris sa mélancolie d’une Athènes pleine de couleurs et d’odeurs et de bruits face au monde nouveau aseptisé dans lequel il vit.
J’ai aimé l’enquête (on ne se refait pas), même si les conclusions étaient devinables d’avance.
J’ai été écœurée des paroles de Salia après son agression : ses agresseurs lui ont implanté des images de viols et de meurtres et qui laissent une sale empreinte dans sa tête.
Enfin, j’ai encore une fois aimé la langue de l’auteur.
Quelques citations :
Parce que si on oublie de vivre, le combat n’a plus de sens.
Il ne faut pas oublier Delphes. Ils pensent pouvoir acheter ce qu’ils veulent, tout détruire, tout salir. Mais il faut bien qu’un d’entre nous aille là-bas. Sinon, qui va prévenir Delphes de ce qui arrive au monde ? C’est un honneur de veiller sur la beauté immobile, un honneur de se laisser traverser par le temps. Rien ne nous appartient. C’est cela, au fond, que je suis : le gardien de ce qui ne nous appartient pas.
L’image que je retiendrai :
Celle du pont de l’avenue VIII qui s’écroula lors des émeutes sans tuer de policiers.
https://alexmotamots.fr/chien-51-laurent-gaude/
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