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À la suite d'À bord de l'Aquarius, Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso se sont rendus en Calabre pour témoigner de l'accueil fait aux migrants en Italie. La Calabre est l'une des régions italiennes les plus touchées par le chômage mais également l'une des plus hospitalières pour les réfugiés.
Les auteurs ont rencontré les humanitaires, les autochtones et les réfugiés. Ils racontent les tragédies liées à ces situations dramatiques, les cauchemars bureaucratiques et les horreurs quotidiennes.
Ils témoignent aussi du succès de certaines politiques privilégiant un accueil digne et une volonté d'intégration de ces migrants. Une situation italienne qui fait écho à celle de la France.
La bande dessinée commence par planter le décor, un paysage plus urbain que naturel surplombé par une certaine grisaille. Ce croquis de voyages, cartes postales impressionnistes, sont habillées de plusieurs couleurs. Quand les auteurs commencent leurs entretiens, alors la mise en scène est plus épurée, les traits de crayon s’estompent pour des images plus lisses, avec seulement deux couleurs, l’une pour le témoignage et l’autre pour les flash backs. La bande dessinée est basée sur le dialogue, sur la confrontation et la découverte entre des artistes venues avec des questions et des habitants de Calabre munis de leur seul parcours.
Les deux auteurs se mettent en situation, montrant leurs outils de travail, leur manière de capter ces moment de réalité et ouvrant des moments plus légers, notamment un running gag sur la représentation de deux hommes aux physiques assez proches. Marco Bizzo et Lelio Bonnacorso laissent de la place aux émotions. La colère, la pudeur, la tristesse, l’amour font partie de ce récit sans être utilisés lourdement. La narration est emphatique mais jamais ne tombe dans l’émotionnel. Les deux auteurs se montrent à l’écoute, questionnant les parcours et les envies, et pointent l’impossibilité de toujours tout comprendre. Ils ne font pas de généralité ni de raccourcis. Mais il reste l’empathie et la résilience. Cet espoir de changer le monde, au-delà de la nécessité altruiste de le faire, apporte une énergie à la narration composée autour de nombreuses données. Les auteurs nourrissent la réflexion, proposant un écho à la politique française, rappelant l’écart entre les parcours individuels, le pouvoir de l’État et les moyens des collectivités.
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