"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lucile a un secret. Ou plutôt : mille. Mille petits secrets accumulés au fil des ans : non, elle n'est pas la fille d'un riche diplomate parti en croisière, non, elle n'habite pas au deuxième étage de ce luxueux immeuble haussmannien, non, ce n'est pas du Moët & Chandon dans la bouteille, et non, sa robe n'est pas de haute couture. Mais Lucile s'en fiche, car elle maîtrise l'art de l'esbrouffe, s'en délecte, s'en repaît : aujourd'hui elle a décidé de fêter ses quinze ans avec tous ses amis riches du lycée, qui boivent ses mensonges comme du petit lait, dans la mise en scène du siècle, l'apogée de son art du mensonge. Ce soir, elle sera la star. Ce soir, tout sera parfait.
Destiné aux adolescents, C’est beau de mentir est un roman qui met en scène Lucile, une jeune fille de 15 ans qui ment comme elle respire. Avec elle, cette expression prend vraiment tout son sens car elle est tout sauf une menteuse occasionnelle : le mensonge est son quotidien et lui est vital. En s’inventant une vie qui n’est pas la sienne et en taisant certains aspects de sa réalité, elle espère se fondre dans la masse et s’attirer l’amitié de ses camarades de classe, bien plus aisés qu’elle. Le jour de son anniversaire, alors qu’elle les a invités dans un appartement qui n’est pas le sien, Lucile se retrouve coincée dans l’ascenseur de l’immeuble. Les techniciens mettent du temps à intervenir et c’est l’occasion pour elle de se livrer à une introspection au cours de laquelle le lecteur comprend que la jeune fille cherche moins à impressionner les autres qu’à se protéger elle-même…
Catherine Grive signe ici un roman d’environ 170 pages et il n’en aurait pas fallu plus : la très grande majorité de l’histoire est en effet consacrée à l’attente du personnage principal dans l’ascenseur. L’ensemble se lit rapidement et avec plaisir car le personnage de Lucile est sympathique et attachant, c’est néanmoins le seul qui ait une épaisseur dans le roman, les autres personnages n’étant présentés qu’à travers son point de vue. C’est un texte bien écrit et qui aborde d’une manière plutôt originale la question de la famille et du bonheur. Cependant, je reste un peu mitigée concernant la fin du roman qui, à mon sens, s’essouffle un peu et je ne suis pas certaine de me rappeler longtemps de l’histoire…
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