"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Destiné aux adolescents, C’est beau de mentir est un roman qui met en scène Lucile, une jeune fille de 15 ans qui ment comme elle respire. Avec elle, cette expression prend vraiment tout son sens car elle est tout sauf une menteuse occasionnelle : le mensonge est son quotidien et lui est vital. En s’inventant une vie qui n’est pas la sienne et en taisant certains aspects de sa réalité, elle espère se fondre dans la masse et s’attirer l’amitié de ses camarades de classe, bien plus aisés qu’elle. Le jour de son anniversaire, alors qu’elle les a invités dans un appartement qui n’est pas le sien, Lucile se retrouve coincée dans l’ascenseur de l’immeuble. Les techniciens mettent du temps à intervenir et c’est l’occasion pour elle de se livrer à une introspection au cours de laquelle le lecteur comprend que la jeune fille cherche moins à impressionner les autres qu’à se protéger elle-même…
Catherine Grive signe ici un roman d’environ 170 pages et il n’en aurait pas fallu plus : la très grande majorité de l’histoire est en effet consacrée à l’attente du personnage principal dans l’ascenseur. L’ensemble se lit rapidement et avec plaisir car le personnage de Lucile est sympathique et attachant, c’est néanmoins le seul qui ait une épaisseur dans le roman, les autres personnages n’étant présentés qu’à travers son point de vue. C’est un texte bien écrit et qui aborde d’une manière plutôt originale la question de la famille et du bonheur. Cependant, je reste un peu mitigée concernant la fin du roman qui, à mon sens, s’essouffle un peu et je ne suis pas certaine de me rappeler longtemps de l’histoire…
Lors de la Première Guerre mondiale, plus de 116 000 soldats périrent en France. Une moitié d’entre eux y a été inhumée. Entre 1930 et 1933 le Congrès américain a organisé des pèlerinages pour que les mères et épouses de soldats puissent se recueillir sur leurs tombes. Mrs Smith, accompagnée de sa fille Jane embarque pour la France le 7 mai 1930. La traversée va durer sept jours pendant lesquels elles rencontreront d’autres femmes en deuil.
Cette BD montre des portraits variés de femmes qui, bien qu’en deuil, continuent à vivre et à rire. Le récit montre l’après-guerre vu du point de vue des femmes avec réalisme et délicatesse. Un bon moment de lecture et un rappel indispensable.
Un moment historique est relaté dans ces pages celui des pèlerinages organisés par le gouvernement américain dans les années 30 pour les mères et femmes de soldats tombés lors de la première guerre mondiale en Europe. Ce sont donc des femmes de tous âges qui embarquent à bord de ce grand paquebot direction la France et ses champs de bataille, pendant la traversée des liens vont se nouer et serviront notamment à faire face à ce qui les attend. La rencontre avec la tombe de leur défunt ne sera pas facile mais la découverte de la France restera malgré tout un beau souvenir.
Cette BD retrace donc ce voyage par chapitre et raconté principalement par un personnage: Anna Smith qui accompagne sa mère sur la tombe de son frère Alan. La rencontre et le spoint de vue d'Anna sur les autres passagères est intéressante puisque toutes les personnalités sont représentées: la mère résignée ou l'épouse éplorée, différentes catégories sociales se mélangent contre la même souffrance. Je ne peux pas dire avoir été époustouflée par cet album mais le sujet est très instructif puisque j'ignorais tout de ce beau projet. Le scénario se borde à raconter de manière succinct ce voyage avec des illustrations simples faites aux crayons.
En fin d'ouvrage on peut trouver de petites biographies des personnages du récit dans le genre "que sont-elles devenu" que je trouve parfait pour finir sur une pointe de bonheur.
Un livre qui m'a profondément touché, on sent la détresse de cette mère, Catherine, qui a perdu son fils dans les premiers jours du conflit de la première guerre mondiale. On est en 1930 mais elle est restée figée au jour où elle a appris la mort de son fils, qui était tout pour elle, le centre de son univers. On suit la traversée qu'elle fait avec d'autres femmes, épouses ou mères, première traversée organisée par les Etats-Unis, pour ces femmes souhaitant se recueillir sur les tombes de leurs époux (uniquement pour les femmes non remariées...) ou leurs fils qui sont enterrés dans les cimetières américains en France.
On voit comment la perte d'un proche dans cette boucherie, est gérée selon ces différentes femmes, le questionnement sur leur mort partagé entre l'impression d'un sacrifice inutile et une mort pour des valeurs, pour l'honneur.
J'ai été touchée par cette femme qui n'accepte pas la mort de son fils, Alan, sentiment aggravé par le côté possessif qu'elle avait envers lui, au point de délaisser ses deux filles aînés et son mari. J'ai été un peu dérangée par son côté possessif mais cela fait partie du personnage.
Je pense qu'il aurait été intéressant de ne pas voir l'histoire que via un seul regard, mais donner la parole à différentes femmes de cette traversée. Les questions du deuil, de la perte d'un proche (souvent très jeune), d'une guerre effroyable sont traitées avec finesse. C'est une belle lecture, émouvante mais nécessaire pour ne pas les oublier, ces hommes morts pour nous, pour notre liberté.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !