Entre rattrapage estival et rentrée littéraire, les conseils de lecture du moment
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d'amour. Les années passent et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux, ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le coeur de trois hommes.
Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.
Entre rattrapage estival et rentrée littéraire, les conseils de lecture du moment
Gros coup de coeur pour ce premier roman de Laurent Petitmangin, histoire du lien père et fils. En Lorraine, un père élève seul ses deux garçons, après que la maman succombe à la maladie. L'auteur nous fait chavirer avec ses personnages attachants et bouleversant.
Un roman social et sociétal, familiale sur le deuil, les sentiments, la transmission, le bien et le mal. On évoque aussi l'extrême droite, la culpabilité et le pardon.
Une plume fluide, sensible, intimiste et juste. Laurent Petitmangin interroge sur l'éducation monoparentale après un décès, comment bien transmettre les bonnes choses, comment inculquer des valeurs justes, reconstruire des liens avec des enfants pendant des épreuves difficiles, les convictions et l'amour un équilibre pas simple à déterminé.
Un récit d'espoir et de tolérance sur lequel j'ai craqué.
"J’avais ressenti le besoin de retourner à la section comme d’autres celui de retrouver l’église. Même s’il ne s’y passait plus grand-chose, je me disais que je ferais partie des derniers. Ce qui me désolait, c’est que nous nous isolions de plus en plus. Elle était loin l’union de la gauche. Parfois j’avais l’impression que certains d’entre nous se dépensaient plus à casser les cocos qu’à taper sur les nantis. Où étaient nos combats ?"
"Elle était issue d’une famille de polaques qui s’était installée en Moselle entre les deux guerres. Elle militait au FN depuis ses quatorze ans, « comme papa ». C’était toujours fascinant de voir comment des gens pouvaient se sentir aussi vite partie prenante d’une histoire, plus français que les Français, encore gorgés de bondieuseries et de traditions de leur coin d’origine, et, avec la même ardeur et la même obstination, comment ils refusaient un pareil droit à tous ceux qui arrivaient après eux."
"Mon fils était encore vivant et, soudainement, sans que je sache pourquoi, j'en avais été à nouveau heureux. D'un bonheur que je n'avais pas connu depuis des années. Un bonheur qui m'avait tenu toute la soirée."
Ce premier roman de Laurent Petitmangin est certes court mais terriblement poignant.
C’est une histoire de famille qui s’articule autour du père, technicien SNCF et plutôt à gauche, ainsi que de ses fils. Ceux-ci grandissent sans leur mère décédée et l’un d’eux s’approche dangereusement des milieux d’extrême-droite.
Le père alors narrateur compte son histoire : celle d’une famille somme toute banale qui tente de s’en sortir tant bien que mal malgré les mauvais choix, les mauvaises fréquentations, …
Dotée de beaucoup de finesse et de délicatesse, la plume de l’auteur va à l’essentiel, sans jamais porter de jugement inutile.
La justesse des mots m’a directement happée pour ce roman qui a remporté de nombreux prix (Prix Femina des Lycéens, Prix Libr’A Nous, Prix Stanislas, Prix des Lecteurs et des Lectrices des Bibliothèques de la Ville de Paris), amplement mérités selon moi.
A la mort de la mère, un père et ses deux fils, trio de choc uni et solidaire, tentent de résister au chagrin comme ils peuvent. Entre le foot, les copains et les manifs, l’équilibre revient, fragile mais bien là. Jusqu’à ce que l’ainé fasse des choix qui s’opposent aux valeurs et convictions paternelles, cheminot engagé à gauche. La cassure est sourde, et pourtant inéluctable.
Un père peut-il vraiment cesser d’aimer son fils ? Laurent Petitmangin explore les frontières troubles entre l’amour et la répulsion.
En débutant cette histoire, je dois bien l’avouer, je ne m’attendais à rien de particulier. Et soudain, à mi-parcours, presque par surprise, j’ai été propulsée avec toute cette famille au bord de l’abîme. J’ai terminé dans un état fébrile, avec ce besoin d’en parler autour de moi.
Ce livre, aux abords d’une apparente banalité, est un arc qui se tend jusqu’à décocher une pointe qui vous touche en plein cœur.
Coup de coeur pour ce roman puissant et poignant. Il tire sa force des trois personnages que l'auteur met en scène , de l'amour qui les lie,de l'inévitable empathie que le lecteur a pour ce père veuf qui conduit ses deux fils de son mieux vers l'âge adulte. Cette famille lorraine d'un milieu simple a des valeurs , elle a foi en l'école et en l'éducation ,l'on s'implique dans la vie locale,le père continue à militer à gauche .
La construction du récit est intéressante : un rythme très vif, des ellipses qui déroutent le lecteur.
Fus l'aîné des garçons est très affecté par la mort de sa mère.Il prend soin de son cadet Gillou.
Fus change quand il est en terminale et s'oriente vers un IUT.Ses copains ne plaisent pas trop à son père.Et le Bernard pense avoir vu Fus zoner avec les fachos.Toutefois Fus ne change guère au sein de sa famille alors que son père est très froid avec lui.Quand Gillou est admis en classes préparatoires à Paris, Fus l'aide dans sa recherche d'un logement.Alors que trouve-t-il chez les frontistes ?
Puis le drame commence.quand Gillou et son père conduisent Fus à l'hôpital car il est en piteux état après s'être battu. Il est placé dans un coma artificiel.Les gendarmes viennent l'interroger , il a été attaqué par des antifascistes.
Puis c'est l'escalade dans l'horreur…
Comment passer à côté de cette pépite? Il faut dire que les avis positifs ne manquent pas.
L'histoire se déroule dans un village de Lorraine, c'est celle d'un père qui élève seul ses 2 fils depuis le décès de la moman. C'est donc principalement l'histoire d'une famille ébranlée par la perte d'un de ses piliers, mais pas que... Et c'est là ce qui fait toute la force de ce roman à mon sens. Car si tout commence plutôt bien, une ombre vient rapidement planer au dessus de ce bel équilibre retrouvé. Fus, le fils ainé se rapproche de plus en plus de l'extrême droite... Impensable pour le père, ardent militant de gauche qui ne comprend plus son fils...
Je n'en dis pas plus et pourtant il y aurait à dire car en peu de pages, Laurent Petitmangin arrive à nous faire passer par tout un tas d'émotions et nous amène à réfléchir sur de nombreuses thématiques comme la transmission des valeurs, les difficultés d'évoluer socialement quand on part de rien et la culpabilité que l'on peut éprouver quand son enfant s'écarte du droit chemin.
Une écriture délicate au service d'une histoire bouleversante qui ne pourra pas vous laisser indifférent(e). Un succès amplement mérité.
Après le décès de sa femme, un homme élève seul ses deux fils. Il les guide mais ne s'oppose pas aux choix qu'ils font en matière de scolarité, de fréquentation même s'il a conscience que ceux-ci ne sont pas forcément les meilleurs. Il essaie de leur inculquer certaines valeurs. Mais entre un travail aux horaires décalés et l'adolescence qui oppose les enfants à leurs parents, que faire quand son enfant commence à partir à la dérive jusqu'à commettre l'irréparable ? Renoncer ? Le soutenir coûte que coûte ?
Ce roman est l'histoire d'amour d'un père pour ses fils, qui essaie de les guider au mieux avec les outils qu'il a en main. Mais parfois la vie n'est pas assez linéaire qu'on le souhaiterait et dans une région sinistrée qui n'a pratiquement rien à offrir à ces jeunes en rupture scolaire, que peuvent faire ces jeunes désœuvrés qui parfois finissent par mener des actions qui vont chambouler leur vie ? La question de la monoparentalité et celle de l'absence de solution apportée par les pouvoirs publics se posent dans la montée des dérives des jeunes et le fléau des économies parallèles.
Le parent doit-il s'avouer coupable quand son enfant fait le choix de prendre un chemin différent de celui qu'il a tenté de lui indiqué ? Doit-il le rejeter du fait de la colère, du qu'en dira t-on au risque de le regretter quand il sera trop tard ? Doit-on essayer de pardonner car l'enfant reste son enfant ? Le roman ne donne aucune réponse mais offre au lecteur la possibilité de réfléchir car personne n'est à l'abri d'un erreur de parcours.
L'auteur, sans jugement d'aucun sorte, avec une écriture fluide, empreinte de douceur malgré la souffrance présente donne à l'amour filial toute son importance. Ce roman a reçu le prix Femina des lycéens 2020 ( choix des lycéens de premiers pour un roman issu de la seconde sélection du prix principal), le prix Stanislas 2020 (prix du meilleur premier roman de la rentrée littéraire) et le prix Libr'à nous 2021 (prix coup de cœur des libraires).
https://quandsylit.over-blog.com/2023/05/ce-qu-il-faut-de-nuit-laurent-petitmangin.html
Je ne sais plus d'où je tiens cette expression "la vie est une tartine de M.... et on en mange un petit peu tous les jours", mais en refermant ce livre, elle m'est revenue comme une évidence absolue même si à la fin apparait une lueur d'espoir.
Petit livre mais grand roman
Un père élève seul ses deux fils, Fus et Gillou, depuis la maladie et la mort de la moman. C'est le foot et l'amour qui les réunit. Ils s'aiment ces trois-là, très fort, malgré les divergences d'opinion et les chemins qu'ils prennent. Cela suffira-t-il aux enfants pour grandir et s'épanouir en sécurité ?
Un récit bouleversant raconté à la première personne par le père, ce papa qui observe, impuissant, qui fait de son mieux mais ne peut pas tout prévoir, tout sauver.
C'est très beau, rempli de pudeur, de silences, de non-dits, mais l'amour est là, il explose dans toutes les pièces de cette maison.
Ce roman a remporté le Prix du livre de poche 2022 et je vous le conseille, 140 pages qui se lisent d'une traite, tant l'auteur maîtrise son sujet avec douceur et émotion.
Un livre qu'on referme le cœur serré, les larmes aux yeux mais rempli de beaux mots et d'espoir. Qui nous fait nous interroger aussi : qu'aurais-je fait à la place de ce père ?
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