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Quand le bassin d'Arcachon vous prend...
Jeanne Faivre d'Arcier, plus connue comme romancière, nous raconte sa découverte du site. On voyage d'abord côté sud-est (quartier du Pyla-sur-Mer près de la célèbre dune), puis côté nord-ouest,(presqu'ile du Cap-Ferret). L'autrice nous raconte comment et pourquoi elle en est tombée amoureuse.
Je connais un peu les lieux, pour avoir de la famille à proximité. On peut facilement s'y prendre au sérieux, et sombrer dans la condescendance à l'égard de ceux qui n'en sont pas.
L'autrice échappe à cet écueil... Elle le doit à son humour et à sa capacité d'auto-dérision. Même les moments les plus dramatiques, ou qui auraient pu l'être, comme la tempête de fin 1999, deviennent prétextes à sourire, à défaut d'en rire.
Le récit est vif et alerte, et même si certains sujets sont parfois graves, ils sont présentés de façon à ne pas engendrer la mélancolie On lit ça vite et avec beaucoup de plaisir, surtout quand on reconnaît certains travers du "bassin" (comme disent les initiés)...
Un petit bouquin sans prétention, qu'on devrait faire lire à tous les propriétaires locaux qui se prennent trop au sérieux...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/04/19/cap-ferret-chroniques-jeanne-faivre-darcier-la-geste-snobisme-et-autoderision/
L’autodérision bat pavillon.
Ah Jeanne, en recevant ce livre, je ne pensais pas vibrer entre fous rires et larmes.
Dès le préambule, la prose imagée provoque en moi un immense rire, même si la situation ne s’y prête pas.
L’auteur nous raconte ses aventures de parisienne s’installant sur la presqu’île.
Mais aussi et surtout, elle fait une magnifique déclaration d’amour à son homme « Christian ». Et ce sentiment sous-tend l’ensemble de ces chroniques.
« J’ai fait le pied de grue sur le rivage tandis qu’il s’élançait vers le Nouktiff sur son cercueil flottant. « S’élancer » n’est pas le terme approprié : il se bagarrait avec les rames qui refusaient de lui obéir. Elles tournoyaient en l’air, effleurant l’eau, projetaient des gerbes dans la barque, remontaient, raclaient les flancs de l’annexe qui gigotait au milieu des flots. »
A la lire, on suppose que Jeanne a été plus vite connue pour ses frasques que pour sa prose, qui pourrait oublier cette femme et ses chiens, qui s’agite pour sauver son homme des flots.
Elle trouve des arguments imparables quand elle a besoin de secours.
Dans ces chroniques, tout y passe, la maison, le jardinage, le voisinage, les diners de cons, et le travail d’écriture.
Vous serez plié par le rire, lorsqu’elle raconte comment elle croque dans ses romans, des portraits très inspirés de personnes qu’elle côtoie. Et les mésaventures qui s’ensuivent.
Elle ne vous cache rien de ses états d’âme qui en certaines circonstances peuvent prendre des airs de montagnes russes.
C’est un long apprentissage, et « apprendre sur le tas » est une expression qui habille Jeanne en haute couture.
Sur le travail d’écriture, la leçon a été retenue :
« Je veille à ce que le lecteur ne puisse identifier ceux qui m’ont servi à camper les protagonistes de l’histoire. Ave le zèle d’un voleur de bagnole, je maquille, je ripoline, je lime les numéros de série, je change les plaques d’immatriculation, je modifie les lieux, et les patronymes, bref, je m’applique à désosser le réel et le reconstruire de A à Z. »
L’auteur est mutine, drôle et émouvante, j’ai passé volontairement sous silence les épisodes qui vous racontent sa passion pour les chiens.
Sa plume est trempée dans l’encrier de l’autodérision, et elle n’a pas été corrodée par l’air salin.
En conclusion, elle a une façon personnelle, que je partage, d’avoir recours…
« Je n’ai pas besoin de psychiatre, je me soigne toute seule en discutant le bout de gras avec mon chien ou avec ceux que je croise au hasard de mes promenades. »
A la fin de du livre, vous trouverez de savoureuses recettes.
Un grand merci Jeanne et aux éditions La Geste.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/04/15/cap-ferret-chroniques/
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