"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les intrépides ne s’ennuient jamais
Après L’inconnu du Jardin public, nous retrouvons notre duo Léo et Jasmine bientôt rejoint par Sarah et Mathias des renforts de poids.
Les vacances de la Toussaint sont particulièrement moroses et Léo n’est pas au mieux de sa forme, car Jasmine le boude. En effet celui-ci ne s’est pas montré particulièrement attentif et amical concernant les angoisses de Jasmine concernant ses parents.
Mais cette dernière rompt le silence pour annoncer le grand évènement : sa maman Elsa a un nouveau travail et pas n’importe lequel.
Elle travaille à la clinique du jouet sous la houlette de Sophie qui a accepté qu’ils viennent visiter cet antre.
Enthousiasmés par cette visite les deux comparses vont proposer leurs services gracieusement le temps de ces vacances peu avenantes, la pluie diluvienne qui déverse ses flots depuis des jours et des jours semble délétère.
Mais dès leur arrivée, Léo et Jasmine constatent que Sophie vit dans la peur, elle reçoit d’étranges appels et son humeur passe de la sympathie à la hargne.
Il n’en faut pas plus pour que Léo et Jasmine se lance à corps perdu dans la résolution de cette énigme.
Leur enquête va les mener dans le Bordeaux historique parfaitement décrit par l’auteur
C’est une réussite, les lieux sont une véritable toile d’araignée où les fantômes peuvent s’amuser avec nos jeunes héros.
Audacieux ils le sont, courageux aussi de façon fluctuante mais ils savent être présents les uns pour les autres.
Une écriture fine, un suspense haletant qui va crescendo et des parents à la hauteur de leur mission.
La menace plane mais rien de va arrêter ces détectives amateurs qui vont savoir résoudre des énigmes et avancer envers et contre tout pour sauver Sophie.
C’est de la littérature jeunesse mais les « grands » y trouvent aussi ce plaisir de lecture qui leur rappelle un certain Club…
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/04/07/enquete-a-bordeaux-2/
La cavale primesautière d’une héroïne fantaisiste, pas de temps morts … des situations drôles et déjantées, et des personnages croquignolets peu communs bien décrits
En somme une histoire parfaite pour oublier les tracas de la vie quotidienne, une comédie policière joyeuse!
Quand le bassin d'Arcachon vous prend...
Jeanne Faivre d'Arcier, plus connue comme romancière, nous raconte sa découverte du site. On voyage d'abord côté sud-est (quartier du Pyla-sur-Mer près de la célèbre dune), puis côté nord-ouest,(presqu'ile du Cap-Ferret). L'autrice nous raconte comment et pourquoi elle en est tombée amoureuse.
Je connais un peu les lieux, pour avoir de la famille à proximité. On peut facilement s'y prendre au sérieux, et sombrer dans la condescendance à l'égard de ceux qui n'en sont pas.
L'autrice échappe à cet écueil... Elle le doit à son humour et à sa capacité d'auto-dérision. Même les moments les plus dramatiques, ou qui auraient pu l'être, comme la tempête de fin 1999, deviennent prétextes à sourire, à défaut d'en rire.
Le récit est vif et alerte, et même si certains sujets sont parfois graves, ils sont présentés de façon à ne pas engendrer la mélancolie On lit ça vite et avec beaucoup de plaisir, surtout quand on reconnaît certains travers du "bassin" (comme disent les initiés)...
Un petit bouquin sans prétention, qu'on devrait faire lire à tous les propriétaires locaux qui se prennent trop au sérieux...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/04/19/cap-ferret-chroniques-jeanne-faivre-darcier-la-geste-snobisme-et-autoderision/
Vaudeville mortel
Capucine, la trentaine, jolie blonde faisant tourner la tête des hommes est marié à Baudoin.
Baudoin voyage pour son travail et se prépare à partir à Bruxelles pour une conférence très importante.
Couple disparate mais Capucine a ses raisons pour avoir épousé cet homme-là.
« L’enthousiasme des premiers émois dissipé peu après les noces, elle avait compris que l’homme qu’elle idéalisait parce qu’en l’épousant il lui avait, sans le savoir, apporté sécurité financière et affective qu’elle n’avait jamais eue, était en réalité un goujat égoïste dont il lui fallait museler les penchants sadiques par la ruse et une soumission feinte. »
Alors, lorsque son téléphone sonne et qu’au bout du fil le directeur d’un hôtel cinq étoiles à Arcachon lui annonce que son mari est mort, c’est le choc.
Miranda et Véra ses deux amies, vont la soutenir dans cette épreuve. Parfois le soutien est limite et le lecteur se demande si elles ne vont pas enfoncer davantage Capucine dans cette situation glauque.
Capucine ne croit pas à l’AVC, persuadée que son mari a été assassiné.
Mais elle est seule à croire à cette hypothèse.
Non seulement Capucine est veuve, mais elle ne comprend pas ce que son mari faisait à Arcachon.
Très vite la réalité la rattrape. Son seul héritage est une somme stratosphérique de dettes. Et ce n’est pas avec les revenus de sa boutique « Lili la Vamp » qu’elle va pouvoir vivre. De plus l’appartement parisien luxueux qu’elle habite dans le 17e , quartier bobo chic, va être saisi.
C’est la descente aux enfers car la rue elle connait.
Miranda va lui présenter Valentin, avocat d’affaires retors et très mystérieux.
Autour de la jeune femme, en plus de ses amies, il y a un cartomancien, un ventriloque, enfin tout un monde interlope.
Bien évidemment, dans ce roman bien différent des autres livres de l’auteur il y a un chien, ici c’est Gustave, un magnifique Leonberg mais aussi un clin d’œil au petit Ripou.
Les péripéties qui s’accumulent à une vitesse folle ne vous laissera aucun répit.
Les personnages ont des caractères forts, des physiques aussi très présents, les deux copines sont sous régimes permanents, comme d’autres seraient sous emprise.
Le langage fleuri, les tenues vestimentaires extravagantes, font que ce petit monde ne passe pas inaperçu alors qu’elles enquêtent pour déjouer les menaces qui planent.
Les personnages secondaires sont eux aussi pittoresques et pas si secondaires que cela.
L’auteur dose savamment la gradation et l’accumulation progressives des situations et des retournements, pour faire de son histoire une enquête irrésistible. En effet c’est très visuel et les dialogues ne peuvent que vous faire pouffer de rire, tant ce petit monde est déjanté.
C’est une mécanique bien huilée, argot et jurons , en sont la petite musique, les formules font mouche, le ridicule ne tue jamais, l’énergie est omniprésente, on joue avec vos nerfs avec une belle aisance.
C’est un changement de registre très réussit.
N’hésitez pas à entrer dans la danse vous ne regretterez pas le voyage.µ
Merci à Jeanne et aux Moissons Noires pour ce privilège de lecture.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/04/17/capucine-mene-la-danse/
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