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J'ai lâché le volant une fraction de seconde seulement. Juré. Je ne l'ai pas fait exprès. Pas que je m'en sois voulu, de toute manière. J'étais plutôt indifférente. Sauf que ça allait m'occasionner davantage de problèmes. Je l'ai senti à l'instant où ma voiture a fait une embardée vers la droite. Vers ce piéton qui ne m'a jamais vue venir. Non mais, que fabriquait-il là, aussi, en plein milieu de la nuit ? J'ai pourtant tenté de freiner. Sans succès. J'aurais dû faire changer les freins il y avait un moment, déjà. Mais j'avais manqué de temps pour m'en charger... Lorsque je me suis enfin arrêtée, je savais que le corps ne se trouvait plus à l'avant du véhicule, qu'il avait glissé entre mes roues. Assez difficile d'aller le repêcher. C'est pourquoi j'ai décidé d'appuyer encore un peu sur l'accélérateur.
Bouche cousue de Marilou Addison, lu par Clotilde Seille, Kampus Media 2020 (1ère édition : Mortagne, 2019)
Toujours curieuse, c’est en parcourant l’abonnement Audible que j’ai découvert cette autrice québécoise, qui signe également des livres pour la jeunesse…
Une plongée dans la folie d’un esprit psychotique.
Béatrice Ross est une quinquagénaire souffrant du syndrome de Diogène… Elle accumule les objets dans une maison insalubre, jamais nettoyée, où elle vit avec un certain nombre de chats et un mari que l’on ne voit jamais.
Elle collectionne aussi les cadavres, accessoirement… et les accommode à sa façon.
Tout bascule le jour où elle se casse la cheville, quand un assistant social s’intéresse de trop près à sa situation.
Une narration à la première personne.
Un style factuel, d’une logique implacable.
Une montée en puissance dans l’enchainement des péripéties.
Un dénouement que je n’ai vu venir qu’au dernier moment.
Sur ce plan-là, c’est plutôt génial…
Mais âmes sensibles et estomacs délicats s’abstenir ! Car c’est très gore. J’ai vraiment failli renvoyer mon petit déjeuner !
Au début, j’ai trouvé le pragmatisme de l’héroïne assez savoureux, et puis j’avoue avoir eu un peu de mal à la suivre jusqu’au bout, tenaillée cependant par l’effet crescendo du suspense orchestrée par l’autrice, croyant toujours que le pire était atteint quand il était encore à venir.
Heureusement, ce roman est assez court : presque 6 heures d’écoute, un peu plus de 200 pages en version brochée.
Une version audio très réussie car la narratrice, Clotilde Seille, possède un timbre voilée et des intonations détachées et glaçantes qui servent à merveille le texte de Marilou Addison.
J’irai jeter un œil ou une oreille sur les productions pour les enfants et adolescents de cette autrice.
#lesglosesdelapiratedespal
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