"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1956. À peine remis des émotions des Pièges de l'exil, Bernie Gunther doit s'enfuir pour sauver sa peau : le marché que lui impose Erich Mielke, numéro deux de la Stasi, est inacceptable. Du cap Ferrat à Sarrebrück, sa cavale héroïque sera semée d'embuches.
1939. Parallèlement, selon une de ces constructions virtuoses dont il a le secret, Philip Kerr nous emmène à Berchtesgaden, où Hitler est attendu pour son cinquantième anniversaire. Quand un ingénieur est assassiné sur la terrasse du Berghof, le nid d'aigle du Führer, c'est la panique : jamais au grand jamais ce sacrilège ne doit être rendu public.
Sommé par le général Heydrich de découvrir, et dans la plus absolue discrétion, le coupable, Bernie Gunther ne dispose que d'une semaine pour réussir. Or personne ne semble disposé à l'aider : Martin Bormann règne en tyran à Berchtesgaden - du moins tant que le tyran suprême n'est pas là - et s'y livre à maints trafics lucratifs alimentés par un réseau bien organisé. Et parmi les proches de Hitler en Bavière nombreux sont ceux qui ont des choses à cacher : ils feront tout pour que l'enquête échoue. Plus Gunther approchera de la vérité, plus sa vie sera menacée.
Le Berghof, charmante résidence secondaire d'Adolf Hitler à Obersalzberg dans les Alpes bavaroises, est en état d’ébullition. Un meurtre a été commis, un ingénieur a été abattu sur la terrasse. Heydrich envoie à la demande de Martin Bormann, le secrétaire de Hitler, son meilleur élément, l’inspecteur Bernie Gunther. Ce dernier va devoir démêler les fils complexes d’une intrigue retorse à souhait, le tout au milieu d’un véritable panier de crabes de nazis. Ce qu’il s’évertuera à faire, en faisant preuve d’un cynisme et d’un détachement remarquable.
Le héros de M. Philip Kerr est en effet le sel principal de cette histoire, on s’attache à étudier son comportement et on apprécie sa lucidité quant au contexte historique dans lequel il est plongé. Il n’est pas dupe des fascistes et de leur méthode, et s’évertue à rester fidèle à ses idéaux de justice, qu’il sait pourtant menacé par l’infâme pouvoir en place. Et s’en sort avec humour. A part cela, j’ai apprécié aussi l’atmosphère très bien rendu de Berchtesgaden et des jeux d’influences entre les caciques du parti nazi. La documentation est riche et a été bien utilisée par l’auteur, cela participe de la réussite du livre. Par contre, l’intrigue policière principale se délite un peu, et l’intrigue secondaire située en 1956, avec Bernie Gunther qui tente de rejoindre l’Allemagne pour échapper aux sbires de la STASI, n’était à mon avis pas nécessaire, même si elle nous en apprend un peu plus sur la psychologie de l’intéressant héros.
Au final, c’est tout de même du très bon ouvrage historique, et les commentaires élogieux sur les autres ouvrages où il joue aussi les premiers rôles me laissent penser que je me laisserai un jour tenter par les intrigues berlinoises le mettant en scène. Ce personnage est bien construit et l’idée d’un « bon flic » plongé au milieu du IIIème Reich est originale et me donne envie de poursuivre ses aventures. Bref, si comme moi vous êtes amateur de cette période trouble et d’énigmes policières, n’hésitez pas !
« Bleu de Prusse » prend la suite immédiate des « Pièges de l’Exil », et dans cette nouvelle aventure qui se déroule en 1956, (l’avant dernière à priori mais je croyais déjà cela du précédent !), Bernie de retrouve piégé par la Stasi qui lui met en main un marché qu’il ne peut accepter. Il préfère fuir de la Provence vers l’Allemagne, traverser la France pour retrouver son pays natal, malgré les risques que cela lui fait courir. Pendant cette cavale, il se souvient d’avril 1939 ou il avait été convoqué au Berghof pour élucider le meurtre d’un ingénieur nazi de Berchtesgaden, à quelques jours du 50 ème anniversaire d’Hitler et à quelques mois du déclenchement de la Guerre. Cette enquête, qui mettra se vie en danger (évidemment…), lui fera côtoyer Rudolf Hess et surtout Martin Bormann, dont il mettra à jour les magouilles lucratives. Pas grand-chose à redire de cette nouvelle aventure de Bernie Gunther, qui a la bonne idée de se dérouler en grande partie dans un lieu majeur du nazisme, resté mondialement connu : le nid d’aigle. Gunther ajoute Bormann à sa collection de dignitaires nazis avec lesquels il est obligé de travailler, au final, il n’y aura bien que le Führer lui-même a qui il n’aura jamais eu à servir la soupe en personne. L’enquête est un peu longue, un peu touffue mais pas inintéressante et elle permet à Phillip Kerr de saisir à la fois l’ambiance d’un lieu et aussi l’ambiance d’une époque, quelques mois seulement avant l’invasion de la Pologne. Gunther est égal à lui-même, même humour désabusé, même intérêt pour les jolies femmes (encore que cette fois, elles sont presque absente du décor), même fatalisme devant la destiné de son pays, même sens démodé de la Justice, mêmes désillusions. Martin Bormann apparait pour ce qu’il est, un nazi qui se double d’être un escroc, enroulé dans la couverture moelleuse de l’impunité. Régulièrement, dans un va-et-vient don Kerr a le secret, on retourne en 1956 pour suivre la cavale clandestine de Gunther. Longtemps, on se demande ce qui relie les deux intrigues, la solution n’apparaissant qu’à la toute fin. Il y a une chose que je n’ai pas encore eu l’occasion de dire à propos de la saga, c’est la francophobie chevillée au corps de Gunther. Comme je ne veux pas faire de mauvais procès à Phillip Kerr, je suppose que c’est la francophobie ordinaire d’un Allemand qui a fait les deux guerres, surtout que Gunther n’aime pas non plus les anglais, les américains, les croates, les italiens, les argentins… Mais je dois dire que, particulièrement dans « Bleu de Prusse », les français ne sont pas à la fête et il n’y a même pas, cette fois-ci, une créature de rêve pour lui faire changer d’avis ! C’est sans rancune, Gunther ne nous aime pas mais nous, en revanche, on ne s’en lasse pas… Il va pourtant bien falloir se résigner, la fin de ses aventures approche.
Rien à dire !!! Ce roman est du pur Kerr !!! Avec tout ce qu'il faut pour être captivée.. Une belle maitrise, du suspens, de l'historique , encore un sans faute de cet auteur disparu cette année
Avec ce 'Bleu de Prusse “ Philip Kerr nous propose pour son dernier roman deux histoires parallèles à 17 ans de distance .
La première se situe en 1956 : alors que Bernie Gunther travaille dans un hôtel de la Riviera et qu'alors que l'hiver approche , que les établissements ferment tous leurs portes le temps de la pause hivernale , il se fait mettre le grappin dessus par la STASI , les services secrets Est allemands.
Le camarade général Mielke lui met un marché en main qui doit l'emmener à Londres pour tuer une de ses anciennes connaissances. Mais Bernie n'a qu'une idée en tête : fausser compagnie dès que possible aux agents de la Stasi au péril de sa vie , quitte à les avoir à ses basques et notamment son ancien collaborateur Friedrich Korsch , pendant toute la durée de sa cavale improvisée .
Dix sept ans plus tôt c'est aussi en la compagnie de l'inspecteur Korsch que Bernie Gunther se retrouve à Berchtesgaden, le fief bavarois du Führer , à la demande du général Heydrich pour enquêter sur la mort d'un architecte .
Il va alors faire connaissance avec celui qui règne tel un despote sur la résidence d'Hitler : Martin Bormann, son secrétaire particulier, qui lui donne une semaine - avant la fête qui sera organisée pour l'anniversaire du Führer - pour découvrir le coupable .
L'enquête qu'il mène dans cette région montagneuse de l'Allemagne , proche de l'Autriche , va lui faire découvrir les moyens considérables mis en oeuvre par les nazis pour façonner cette région à leur manière et réserver les plus beaux endroits aux apparatchiks du régime quitte à mécontenter les habitants du cru . Ces investigations vont également mettre en lumière un trafic de haute volée parfaitement huilé dont les protagonistes souhaitent garder jalousement le secret quitte à jeter quelques peaux de bananes sur la route de Bernie Gunther .
Comme à son habitude l'auteur écossais nous embarque pour des histoires totalement captivantes de réalisme grâce de nombreux détails fruits de recherches minutieuses . La structure du récit est habilement construite mettant en perspective permanente les deux épisodes dont les dénouements respectifs se combinent à merveille tout en maintenant le suspens final .
En bonus cet humour noir décapant que je regrette déjà .
Du grand art .
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