"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aux confins de la Mongolie et du pays Touva, terres de traditions millénaires, il est une femme qui résiste : Aysuun.
1930. Les Soviétiques lancent une « campagne de pacification » dans le sud de la Sibérie, sur les territoires mongol et touva, pour y éradiquer la culture nomade. Tsuyann et sa fille Aysuun sont laissées pour mortes après le massacre de leur campement. Vingt-cinq ans plus tard, Aysuun recroise la route de son bourreau. L'heure de la vengeance a sonné.
De chevauchées en bivouacs, entre nomades et militaires, cavaliers légendaires et voleurs de chevaux, sur fond de chamanisme et de communisme, commence alors une traque haletante, vers un piège impitoyable...
Édition en grands caractères avec la typographie Luciole pour une lecture plus facile. Texte intégral sans modifications ni coupures.
Plonger dans un nouveau roman signé Yan Manook est toujours un vrai régal et Aysuun ne déroge pas à la règle, en ce qui me concerne. Une fois de plus, l’auteur que j’avais découvert avec Yeruldelgger, m’a emmené loin, dans les steppes d’Asie faisant partie de l’ex-Urss.
Nous sommes en 2023 et c’est une très vieille femme qui raconte. C’est Aysuun. Elle a 106 ans et toute sa tête pour raconter sa légende à un étudiant qu’elle nomme petit frère, comme c’est la coutume chez les Touvans, son peuple, dont elle va nous détailler de nombreuses coutumes et traditions au cours du récit d’une vengeance extraordinaire.
Fidèle à son habitude, Ian Manook, intitule chaque chapitre avec les derniers mots de celui-ci. C’est amusant et souvent déroutant. Sans délai, il m’aspire, par l’intermédiaire de son héroïne, dans une histoire folle, pleine de rebondissements, de surprises et de coups de théâtre.
Aysuun a 13 ans lorsque le drame survient, drame qui va pulvériser sa famille et la marquer à jamais. Comme tous les nomades de la région, ils vivent dans une yourte, élèvent quelques chèvres et respectent viscéralement la nature, même s’il faut prélever de quoi se nourrir, toujours avec le plus grand respect.
Le pouvoir communiste tente d’éradiquer le nomadisme. Pour cela, tous les moyens sont bons, même les plus atroces comme violer, tuer, avilir.
Vingt ans plus tard, Mongols et Touvans sont toujours oppressés par l’empire soviétique, même après la disparition de Staline. Aysuun est devenue une excellente cavalière. Oligbay, fille des steppes est son amie et elles vivent dans le district militaire de Transbaïkalie. Je ne le répèterai jamais assez mais qu’elles sont belles les descriptions de la steppe autrefois ! Ian Manook sait faire vivre faune et flore de manière remarquable, faisant prendre conscience, une fois de plus, si s’est nécessaire, combien les humains se croyant évolués ont tout saccagé.
Le commandant Bolchakov dirigeait le secteur mais voilà qu’arrive un colonel, nommé Kariakine. Il vient suppléer Bolchakov et veut tout réorganiser. Tellement imbu de sa personne, son mépris n’a d’équivalent que sa cruauté envers ceux qui sont censés le servir. Ce dénommé Kariakine, Aysuun l’a reconnu. Lorsque celui-ci décide de parader sur Tara, son Akhal-Teke, une des plus anciennes races de chevaux du monde, l’histoire s’emballe… et va me captiver jusqu’au bout.
Au cœur des légendes des Touvans, au plus près des pratiques chamaniques, tout devient vivant. Même le menu de Kariakine est détaillé avant de découvrir ce que mangent Aysuun et ses amis, au fil de l’histoire. Traditions, superstitions côtoient l’évidence. Tout cela agrémenté des noms du terroir que l’auteur ne manque pas de traduire, d’expliquer pour faciliter la compréhension.
Dans cette véritable ode à la nature, à la vie sauvage, il faut souligner l’importance des chevaux, mais aussi des rennes, des loups, des ours et surtout d’un aigle.
Avec ça, l’histoire est palpitante, jubilatoire par moments et même érotique grâce aux amours d’Aysuun et Tumur. Ah ! Faire l’amour sous un ciel étoilé au cœur de la steppe ! Inégalé !
Aysuun réserve donc d’agréables séquences qui agrémentent de terribles moments, de surprises incroyables, jusqu’à la dernière ligne. Une fois de plus, Ian Manook (Patrick Manoukian) m’a conquis et je sais que je ne raterai pas son prochain roman.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/12/ian-manook-aysuun.html
Je termine ma dernière lecture de 2023 par mon parrain de polar
IAN Manook Officiel , un de mes chouchous j’avoue. Mais c’est par ce qu’il sait raconter des histoires, me faire voyager avec ses descriptions sensorielles, avoir de l’empathie, de la haine bref ressentir des émotions en lisant
AYSUUN de IAN Manook Officiel Paru le 2/11/2023, chez Éditions Albin Michel
Un grand merci à Albin Michel et IAN Manook Officiel pour ce cadeau.
Dans Aysuun, c’est retour en Mongolie avec la conquête d’un territoire qui passe par l’éradication totale d’un peuple, l’anéantissement d’une culture, d’un mode de vie, de tout ce qui n’est pas l’autre en employant les moyens les plus abjects sans épargner bébés, femmes ou enfants. Mais c’est aussi et surtout un grand roman d’aventure avec l’écriture de l’auteur qui y mêle la malice, l’évasion, les esprits, les croyances et l’historique.
Aysuun a 106 ans, c’est une très vieille femme mais sa mémoire est intacte. Elle va raconter à petit frère, pour son mémoire, ce qu’il lui est arrivé et qui a fait d’elle une légende. Elle va lui raconter à travers son histoire, la vie d’avant, une époque où les nomades faisaient corps avec la nature et ou les esprits guidaient leurs pas. En 1930, les Russes ont exercé leur suprématie en envoyant l’armée exterminer et massacrer tout un peuple au nom d’un idéal communiste. Aysuun et sa mère, après avoir subies l’horreur du massacre des leurs et avoir été les proies de l’ennemi, sont laissées pour mortes. Miraculeusement épargnée Aysuun croise vingt-cinq ans plus tard son bourreau le major Kariakine. Elle n’a rien oublié, la haine la tenaille, Aysuun veut se venger et venger sa mère qui depuis n’a plus jamais prononcé une parole. Elle commence par lui voler son cheval, un cheval très rare et d’une beauté sans pareil ! Ensuite, avec une ingéniosité diabolique, elle mettra au point une stratégie pour se venger, seule en apparence contre Kariakine et ses soldats.
C’est un roman palpitant, rythmé et fougueux comme le galop des chevaux dans la steppe, les personnages sont tous attachants même ceux du côté des méchants (sauf Kariakine !). J’aime ce petit côté fantastique, le chamane et ses èèren, les esprits maître comme celui du cheval. A travers l’histoire d’Ayssun c’est un pan de l’histoire de ce peuple Mongole et de la région Touva, qui ont subis une véritable purge, ce peuple de nomade dont on ne tolère pas le mode de vie, qui est abordé.
C’est encore un coup de cœur pour cette histoire qui m’a tenue en haleine, avec du suspense, des rebondissements, des moments durs mais aussi empreints de poésie et de magie.
IAN Manook Officiel sait que le monde d’hier fait celui d’aujourd’hui et celui qui sera demain aussi qu’il continue à conter, à transmettre et ne se lasse pas de m’emmener en voyage.
Aysuun:un livre d'aventures prenant où les femmes ont la part belle dans ces steppes glacées!l'on voit un officier russe à la manoeuvre cynique,cruel!la nature est aussi un personnage marquant, sans oublier le monde des chevaux.
Un excellent moment de lecture avec une langue souvent poétique!
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