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Mavrak est une petite ville du Far-West peuplée de pistoleros et de filles de joie, située au milieu d'un désert de sable brûlant. Ici, la sobriété est déraison.
Depuis toujours, deux familles, les Marlowe et les Ramirez, s'opposent en une rivalité assassine. Celle-ci se voit bientôt ranimée par le meurtre lâche d'un des fils Ramirez. D'autant qu'un shérif justicier est envoyé à Mavrak pour faire régner la justice dans cette zone de non-droit. Les haines ancestrales vont se déchaîner, jusqu'à provoquer la résurrection des morts dans une atmosphère de fin du monde pleine de sable et de sang.
Dans Avaler du sable, Antônio Xerxenesky réunit tous les éléments du western pour composer une fresque digne du meilleur Sergio Leone, qu'il présente comme un récit écrit par le dernier descendant des Ramirez. Un cocktail de genres explosif !
Juan est un mexicain âgé qui vit seul et rumine de sombres pensées concernant ses tristes relations avec son fils Martin. S'il pouvait remonter le temps et ne pas faire les mêmes erreurs.
Le temps, il le remonte en écrivant l'histoire de ses ancêtres, les Ramirez, qui vivaient à Mavrak, petite ville poussiéreuse du Far-West, vouant une haine ancestrale aux Marlowe depuis un événement oublié de tous, comme souvent dans une vendetta.
Le récit s'ouvre sur une prophétie annonçant le réveil des morts faite par un chaman qui ne prendra place dans le récit que dans la deuxième partie, ce qui laisse à penser que le déroulement de l'intrigue ne sera peut-être pas toujours très linéaire sous la plume un peu embrouillée du vieil homme.
La mort de Martin, le fils aîné des Ramirez, entraine une reprise des hostilités entre les deux familles, sous le regard de son petit frère Juan, l'intello de la famille peu porté sur le maniement d'un pistolet, et surtout pas insensible aux charmes de Vienna, jeune femme appartenant à la famille honnie, ce qui donne à l'histoire son côté Roméo et Juliette version cow-boy.
L'arrivée d'un shériff, censé remettre de l'ordre dans cette ville qui semble quelque peu livrée à elle-même, rajoute un élément indispensable au western, tel le Wyatt Earp de service jetant un regard désabusé sur ce coin paumé peuplé de fous, comme il le dit d'ailleurs lui-même.
Antonio Xerxenesky maintient le doute sur les capacités du vieux Juan à écrire l'histoire de son ancêtre Juan Ramirez et de sa famille, et à trouver son style, la forme variant souvent d'un chapitre à l'autre. Ce qui le motive à raconter l'histoire familiale se perd également un peu dans le cerveau brumeux du vieil homme, la véracité des faits pouvant être sujette à caution, le récit devenant carrément loufoque lorsque la prophétie du début se révèle d'une rare justesse, faisant brutalement passer le lecteur de « OK Corral » à « Zombieland ».
Je peux comprendre les critiques négatives sur ce roman particulièrement atypique, mais je ne les partage pas, ayant pour ma part pris du plaisir à lire ce texte, certes un peu – mais délicieusement - foutraque, semblant n'aspirer qu'à surprendre et divertir des lecteurs en quête d'originalité, mais qui peut tout de même donner quelques éléments de réflexion à travers le besoin de ce vieil homme, pour oublier sa solitude, de retrouver – ou de s'inventer – des racines sortant de l'ordinaire.
Mavrak, ville en vrac en plein Far West avec tout ce qu’il faut de clichés comme dans les westerns spaghettis (les seuls que je connaisse !). Deux familles se haïssent, les Marlowe et les Ramirez. Pour le bonheur du livre et le malheur de Mavrak, Un fils Ramirez est tué. Vous vous doutez bien par qui…. Un Marlow bien sûr !! Enfin c’est ce dont le père Ramirez est persuadé. Cette ville possède son saloon à portes battantes, avec le patron Mac Coy et sa très charmante et avenante épouse Mari, maquerelle à (toutes) ses heures. Cette ville (un bien grand mot) n’avait même pas de shérif. Heureusement Thronton débarque, plutôt arrive sur « un chariot tiré par deux chevaux musclés et déterminés » (hé, hé, Zorro est arrivé-é-é…), pour réparer cet oubli et mettre un peu d’ordre dans la cité, mais « invité » par qui ?
Pour en revenir à nos classiques, Antônio Xerxenesky, enfin l’auteur (ce n’est peut-être pas le même) décide que Vienna Marlow et Juan Ramirez s’aime. Une grande pensée pour Roméo et Juliette ou, plus récent, Tony et Maria (West side story).
La haine entre les deux familles est si intense que l’auteur très imbibé de tequila (attention, de la bonne !) convoque le chaman dans son livre. Là, le feu d’artifice de l’enfer débarque. Les morts-vivants se saoulent du sang des vivants-morts, qu’ils tuent dans un joyeux délire, pour en faire des morts-vivants qui…. « Et les morts reviendront à la vie » dixit le chaman. A cet instant du bouquin, je pensais à « La piste des sortilèges » de Gary Victor.
Enfin bref, à la fin de l’histoire, il ne reste que le shérif, la belle Maria et Sergio un petit Ramirez qui se trouve être l’aïeul de l’auteur. Attention je n’ai pas dit d’Antônio Xerxenesky !
Un bouquin à ne pas lâcher. J’ai bouffé du sable, vous savez celui qui crisse sous les dents (ce qui n’a rien d’agréable) à m’en faire sauter l’émail des molaires et j’ai aimé. Ce livre pour déjanté qu’il soit, et il l’est, je vous rassure, est très bien écrit. Cerise sur le gâteau ou plutôt chevrotine dans la carabine, l’écriture, très visuelle plante le décor western dès le début. Même l’arrivée des morts-vivants, pour aussi incroyable qu’elle puisse être, est menée de main de maître-diable.
Les éditions Asphalte m’avaient déjà régalée avec « La vie est un tango » de Lorenzo Lunar. Avec eux, je voyage en classe « tourisme » et j’en redemande!
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