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Pourquoi faire revivre celui avec lequel on a si peu parlé, son propre père, et dont on précise sans tarder qu"il n"était « aucunement un héros » - Pour régler ses comptes - Sûrement pas.
En choisissant d"écrire à la première personne un autobiographie de son père, l"auteur prend un pari littéraire risqué et magistralement gagné. Le docteur Simkha Opatchevsky, « juif de son temps », né en Russie en 1905 et mort à Vichy en 1965, n'était sans doute pas la parfaite figure paternelle dont chacun peut rêver. Mais le roman de sa vie, tributaire de l"exil, des guerres, puis, en France, de l"occupation nazie, retracée avec une intense sobriété, donne la voix à un homme dont la richesse se révèle comme un trésor au fil des pages.
C"est cette « voix », qui resta intérieure jusqu'à ce son propre fils la donne ici à entendre, qui fait la magie de ce livre : familière, autoritaire, énigmatique. Comme le dit Pierre Pachet, « la parole de mon père mort demandait à parler par moi comme elle n"avait jamais parlé, au-delà de nos deux forces réunies ».
Avec une postface de J.-B. Pontalis.
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