"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
En 1998, Gabriel et Ariane se rencontrent dans un musée du Havre, face à un figuratif argentin. Ils l'ignorent encore, mais le cours de leur existence vient de basculer.
L'Argentine et l'amour viennent de se poser là, entre eux, et Gabriel voit ressurgir les douloureux fantômes qu'il croyait avoir abandonnés à Buenos Aires, vingt ans plus tôt.
Pour Ariane, femme de diplomate, Buenos Aires résonnait jusqu'alors comme le plus doux des souvenirs : celui de la maternité tant espérée. Mais à l'annonce de la réouverture des enquêtes liées aux trente mille disparus sous la dictature de Videla, l'attitude trouble de son mari lui fait soudain craindre le pire. Ariane, n'aura d'autres choix que de plonger dans son histoire familiale, entraînant avec elle Gabriel, enfin prêt à faire éclater la vérité.
Aucune pierre ne brise la nuit explore les cicatrices et les silences laissés par la junte militaire et rend un sublime hommage aux disparus, à leurs proches et à ceux qui oeuvrent à la reconstruction du pays. Une fois encore Frédéric Couderc se pose à la croisée des genres, entre quête identitaire et polar sentimental en puisant aux racines d'un pays meurtris par leur Histoire.
"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
Gabriel et Ariane se rencontrent dans un musée du Havre, devant une toile d’un peintre français exilé en Argentine. Ils ne le savent pas encore mais ils ont beaucoup en commun. Lui est un réfugié argentin, il s’est exilé en France après l’arrestation et la disparition de sa fiancée Véronique. Depuis, il est artisan sur la côte normande et rêve toutes les nuits de Véro, s’imaginant que peut-être, elle est encore vivante quelque part, sans toutefois y croire réellement. Ariane est épouse de diplomate, lorsque son mari était en poste à Buenos Aires, ils ont adopté une petite orpheline qui a aujourd’hui 20 ans. Lorsqu’elle découvre en classant des papiers que sa fille n’était peut-être pas orpheline, mais avait sans doute été volée par les militaires de la junte et « vendue » à son mari, Ariane bascule. Avec Gabriel ils entreprennent un voyage en Argentine, elle veut savoir qui était les vrais parents de sa fille adoptive Clara, lui retrouve un pays qui lui a tout volé et qu’il n’avait jamais revu. Ce voyage sera un choc pour les deux amoureux, ce qu’ils vont découvrir là-bas va bouleverser leurs vies et leurs certitudes. 20 après la fin de la Dictature argentine, celle-ci tue encore. Le roman de Frédéric Couderc est terriblement documenté et nous fait entrer dans l’Histoire avec un grand H, celle des bébés volés de la Dictature, celle des anciens tortionnaires de l’OAS et anciens collaborateurs de Vichy qui ont trouvé à se « recycler » avec la Junte Militaire, celle des Grands-mères de la Place de Mai, qui remuent le Ciel, la Terre et tout le reste pour que justice soit faite, celle d’une Argentine de la fin des années 90 où les tortionnaires n’ont jamais été jugés (comme en Espagne, comme au Chili) et ont trouvé à se recaser facilement dans l’administration. C’est un roman bouleversant, et surtout le chapitre 21, le seul qui se déroule en 1977 et qui fait parler la douce Véronique à la première personne. Le sujet des bébés volés par la Dictature a déjà été traité mais le rôle des vieux fachos français dans toute cette horreur l’avait été beaucoup moins, et pour cause. Le personnage de Constant, père de Véronique, ancien de l’Algérie Française, qui apporte la toute petite touche « polar » au roman, est tellement ambigu que jamais, malgré sa tentative de rédemption, on ne lui concédera le chagrin d’avoir perdu sa fille victime de ses « amis ». Après une fin parfaite de pudeur et de réalisme, on referme le roman de Frédéric Couderc le cœur serré. Toutes les dictatures du monde contemporain ont volé des bébés, bien peu ont répondu de leurs actes ignobles, quasiment tous les assassins sont morts de leur belle mort dans leur lit à un âge respectable. La lecture de la postface, avec l’histoire véritable de ce pilote naturalisé néerlandais, est hallucinante ! Jusqu’où peut-on jouer le jeu de la Réconciliation Nationale (comme elle a été faite en Afrique du Sud après l’Apartheid), Gabriel se pose longuement la question dans le livre, après l’avoir terminé, nous nous la posons aussi.
Ariane et Gabriel. Deux destins parallèles qui n’auraient pas dû se rencontrer.
Lui est refugié argentin, il a fuit la dictature militaire et le proceso après l’enlèvement et la disparition de sa fiancée à la sortie d’un cinéma de Buenos aires.
Elle est femme de diplomate, professeur d’arts plastiques, ayant vécu un peu partout dans le monde et particulièrement en Argentine à la fin des années 70 sous la dictature.
En 1998, ils vont se rencontrer dans un musé du Havre où se déroule une exposition sur la peinture argentine.
Ils sont attirés l’un par l’autre comme aimantés sans bien comprendre pourquoi exactement.
Ariane va découvrir par hasard les mensonges de son mari et amorcer une quête de vérité.
Au milieu du mouvement de « Grands-mères » qui réclame la vérité sur les 30 000 disparus sous la dictature et les kidnappings des bébés des « subversives », Ariane et Gabriel vont s’épauler dans la recherche de leurs fantômes.
Une très belle quête de vérité et d’identité au mépris des dégâts collatéraux dans les vies des deux héros. Une histoire d’amour passionnelle vacillant sur les fêlures, les mensonges et un passé violent.
Une écriture magnifique, une grande réussite.
j'ai adoré ce livre car il m'a appris beaucoup de choses ignorées jusque là et non révélées par les médias.
Comment deux êtres voient leurs vies basculer devant une toile accrochée dans un musée ?
Ariane a vécu en Argentine et avec son mari a adopté une petite orpheline.
Gabriel est quant à lui réfugié argentin et ils vont se trouver confrontés à se raconter des situations vécues par tous les deux mais de manière tout a fait différente.
Gabriel raconte à Ariane une version tout a fait opposée à celle qu'a raconté à Ariane son mari, diplomate, lors de l'adoption de Clara.
Va t-elle trouver la vérité qui certes lui fera beaucoup de mal mais elle veut savoir et c'est à l'aide de l'agenda de son mari qu'elle va remonter le temps.
Un roman prenant , une histoire haletante .........
DOMS
DOMS 24 août 2018
A la fin des années 90, dans un musée au Havre, deux personnes contemplent le même tableau. Il s’agit de l’œuvre d’un inconnu, mais apparemment tous deux connaissent soit l’auteur du tableau, soit l’époque et le pays, l’Argentine, sujet de l’exposition temporaire « Français d’Argentine ». Lorsque Gabriel propose à Ariane de boire un verre, il ne s’attend certainement pas à tout ce qui va suivre.
Lui est argentin, émigré en France depuis de nombreuses années, il a fui la dictature, les années sombres, et s’est réfugié dans une vie de marin solitaire. Elle est femme de diplomate, les pérégrinations de son mari l’on emmenée à Buenos Aire aux pires moments de la dictature. C’est d’ailleurs là qu’elle a eu le grand bonheur de pouvoir adopter sa fille chérie, Clara. Leurs destins se sont d’ailleurs peut-être croisés à ce moment-là, tout comme ils se croisent à nouveau aujourd’hui.
Attiré par cette femme qui lui rappelle tant Veronica, son amour perdu d’Argentine, Gabriel le solitaire va nouer rapidement des liens étroits avec Ariane.
De discussions en découvertes, Ariane s’éveille à la réalité d’une vie dont elle ne soupçonnait rien, elle qui vivait dans le cocon douillet des expatriés aisés et protégés. Elle comprend au contact de Gabriel les horreurs et la douleur qu’ont vécus les argentins lors de la dictature dans les années 70/80, celles des jeunes enlevés par la junte, victimes de tortures, disparus à jamais lors des vols de la mort pratiqués par l’ESMA (Escuela de Mecánica de la Armada), celle aussi des grands-mères de place de mai, qui tentent aujourd’hui encore de retrouver leurs petits-enfants, bébés volés par le pouvoir et la plupart du temps adoptés par les nantis protégés par la junte militaire.
De découvertes en soupçons, Arien comprend que Clara, peut-être… Mêlant adroitement une belle et intense histoire d’amour, parfois trop belle pour être possible d’ailleurs, tant la douleur et le chagrin peuvent être des obstacles puissants à accepter le bonheur quand il se présente, à une réalité historique édifiante et douloureuse. Le rôle des militaires, la violence de la dictature, les tortures subies par les desaparecidos, le rôle des français de l’OAS en soutien aux tortionnaires argentins, rien ne nous est épargné et c’est tant mieux. Et si le récit foisonne de détails, ils ne sont jamais prégnants et n’effacent pas le plaisir de la lecture, même si avouons-le ils nous tirent parfois quelques larmes et nous procurent de grandes émotions.
Ce que j’aime particulièrement dans les romans de Frédéric Couderc, c’est qu’il arrive à créer un subtil équilibre entre l’intrigue romanesque qui fait que l'on s'attache aux personnages et le thème et la vérité historique particulièrement maîtrisée, et qui nous rendent un peu moins ignorants.
Chronique complète sur le blog Domi C Lire : https://domiclire.wordpress.com/2018/06/12/aucune-pierre-ne-brise-la-nuit-frederic-couderc/
Une lecture agréable quoique de temps en temps entachée par les descriptions du régime de la junte militaire.
Ariane, épouse d'un diplomate français a résidé dans divers pays et c'est en Argentine, que son époux a décidé d'adopter une petite orpheline.
De retour en France, Ariane, professeur d'arts plastiques , fait la connaissance de Gabriel, réfugié argentin.
Pourquoi ces 2 êtres se sentent-ils attirés l'un vers l'autre ????
Leurs souvenirs argentins et surtout Ariane se pose beaucoup de questions sur sa " fille ".
Est-elle vraiment orpheline comme lui a dit son mari ?
Que signifient ces rencontres indiquées dans un ancien agenda de son mari ?
Ariane et Gabriel en quête de vérité vont unir leurs forces .......................
Mais ce n'est pas sans embuches qu'ils arriveront à savoir ...........
une très belle histoire écrite à partir de faits reels ...................
LIVRE 35
AUCUNE PIERRE NE BRISE LA NUIT DE FREDERIC COUDERC 313 PAGES EDITIONS HELOISE D’ORMESSON MAI 2018
UN LIVRE EXCELLENT
Résumé :
Dans un musée du Havre, la rencontre entre Gabriel et Ariane n’aurait pas dû avoir lieu – lui le réfugié argentin, elle la femme de diplomate. Mais devant la mystérieuse toile d’un peintre de Buenos Aires, les fantômes du passé ressurgissent, tout comme les ombres de la passion. À l’heure où les enquêtes sur les trente mille disparus sous la dictature reprennent, chacun s’embarque alors dans une quête où la vérité menace d’être plus dévastatrice encore que le mensonge…
Porté par un souffle romanesque puissant, Aucune pierre ne brise la nuit explore les cicatrices infligées par la junte militaire, et rend hommage aux victimes sans sépulture. Une histoire haletante qui sonde les tourments de la recherche identitaire et de l’amour interdit.
Mon avis :
Ce livre m’a fait penser au téléfilm « Bébés volés » avec Sandrine Bonnaire. En revanche, c’est en Argentine que les faits se sont passés et non en Espagne. Ces actes sont beaucoup plus violents. Le parcours de ces femmes qui finissent sans sépulture, dans des circonstances atroces… L’auteur a écrit un très beau livre. Gabriel, le réfugié argentin nous emporte entre amour passé et nouvel amour. Un lien va rapprocher ce couple qui s’est rencontré par hasard mais est-ce vraiment un hasard…
Franchement, j’ai passé un excellent moment de lecture. Je le conseille fortement.
Un thème fort. Une larme coule au long des joues…
De la dictature argentine, j’ignorais tout, ou presque. Bien sûr, comme beaucoup d’entre nous, j’avais eu connaissance, de loin, de cette abomination, du Proceso, de la « Plaza de Mayo ». Bien sûr, je me souviens des images de ces mères, de ces grands-mères à la recherche des cinq cents bébés volés et distribués, tels des marchandises, dans les familles des militaires proches du pouvoir, des trente mille disparus dont elles brandissaient désespérément les photos, demandant Justice.
Le roman de Frédéric Couderc, « Aucune pierre ne brise la nuit », paru aux Editions Héloïse d’Ormesson, est une plongée apnéique dans les bas-fonds les plus sordides de cette période-là.
Tout commence autour d’un tableau exposé au Musée du Havre, oeuvre d’un peintre français vivant en Argentine, Ferdinand Constant, devant lequel Gabriel et Ariane se retrouvent. Un tableau, une rencontre, deux personnages qu’à priori rien ne lie. Lui est un argentin exilé, il porte les cicatrices d’un passé douloureux. Elle est française, mariée à un diplomate, mère d’une jeune fille Clara. Leur trait d’union sera l’Argentine, pays dans lequel Ariane et son époux ont vécu au plus sombre des années noires, de l’autre côté de la barrière, celui des privilégiés.
Il y a eux. Et il y a l’ombre de Véro, fiancée à Gabriel vingt ans plus tôt, et victime innocente (comme tant d’autres) d’une arrestation arbitraire, d’une détention inhumaine à l’ESMA, et d’une exécution atroce. Véro torturée, assassinée. Véro qui était enceinte. Qui portait l’enfant de Gabriel. Cet enfant qui lui a été arraché, comme tant d’autres .
« Il n’y a plus ni loi, ni espérance. Au fond de son abîme, elle cherche un nom à ces monstres, ces nazis. Ils sont cruels, sanguinaires, inhumains, mais elle ne trouve pas comment les qualifier, il n’y a pas de mot » .
Alors qu’Ariane apprend, par un concours de circonstances que sa fille est un bébé volé, Gabriel part à la recherche de son enfant. Tous deux, unis par un amour puissant, par une évidence que seul le cœur reconnaît, se lancent dans une quête de leurs vérités. Celles-là mêmes qui vous laissent pantois, tant elles vous surprennent, tant le fil conducteur de l’intrigue est savamment mené.
Le roman s’ouvre sur un tableau (on apprendra plus sur son auteur, au fil des pages). Moi, lectrice, j’apparente l’écriture de Frédéric Couderc à une œuvre picturale. Une œuvre au couteau. Pour donner ce relief indispensable à la puissance née d’une ignoble réalité. Un tableau, oui, dont les personnages, tout en nuances, oscillent entre scrupules, peur, colère, envie de vengeance, pardon.
Un tableau avec , à l’arrière-plan, l’horreur. Comme elle est indicible, alors il la suggère. A la perfection. Avec cette retenue qui en fait toute la grandeur. Avec émotion. Avec cette question lancinante sur l’identité qu’il faut construire quand on n’est pas qui on croyait être. Il peint ces femmes qui se battent au nom de la Vérité. Envers et contre tout.
« La vérité n’est pas toujours un soulagement, elle peut te mener à une impasse redoutable »
Aucune pierre ne brise la nuit est une lecture aussi marquante que nécessaire. J’ai beaucoup beaucoup appris. Des horreurs dont je ne soupçonnais pas l’existence. Des ignominies enterrées. Ce lien vomitoire entre l’OAS et le Proceso. L'Algérie comme terre d'apprentissage.
C’est le cœur retourné que j’ai refermé ce splendide plaidoyer pour la Liberté, cette belle histoire d’Amour , que je vous recommande plus que vivement, par ces temps ambiants.
« Certaines rencontres ont l’air programmées, comme si la roue du destin nous téléguidait, mais c’est une illusion Oui, des cascades de coïncidences peuvent profondément changer une vie, peut-être même qu’elles obéissent à leur propre logique, mais inutile de les interpréter. On doit juste se débrouiller avec ça, à l’instinct. »
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