"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Puisque toute vie la paniquait, elle devait partir. S'échapper pour en réchapper. »
Florence ne supporte plus son quotidien balisé, figé dans ses renoncements. Un soir, elle s'en va. Au fil de sa route et du hasard, elle atterrit au chenil du Rallye Bellecroix. Elle y rencontre Daguet, qui prépare sa première saison de chasse à la tête d'une centaine de chiens. Ensemble, au milieu des arbres et des animaux, les deux solitaires vont livrer combat : l'une pour trouver sa place, l'autre pour la défendre.
Dans un style sensible et ciselé, Aurélie Jeannin explore les lisières géographiques et intimes qui forgent notre identité.
Le roman d’Aurélie Jeannin est la rencontre entre deux personnages contraints. Il y a Flo d’un côté qui est épuisée par son quotidien et veut changer de vie. Elle ne met pas de grands mots là-dessus. Comme tout animal – le roman ne cesse de nous rappeler que l’Homme est un animal comme les autres -, elle fuit une situation insupportable. L’autrice s’étend peu là-dessus pour se concentrer sur l’immédiateté des situations. Flo rencontre Daguet qui s’occupe d’un chenil entraîné pour la chasse à courre. Lui est sorti de son milieu social et atteint des sommets de responsabilité, côtoyant un univers qu’il pensait inatteignable. Flo est perdue quand Daguet est soumis à la pression de son ascension.
On suit d’abord les deux parcours en parallèle, percevant ici et là des points communs entre les deux personnages. Mais il y a également des fractures, intimes et environnementales, entre les deux. Cela n’annonce donc pas une histoire d’amour mais plutôt de compréhension. Flo et Daguet vont s’écouter et ressentir une solidarité entre eux. Aurélie Jeannin s’intéresse à la connexion entre les êtres qu’il s’agisse d’êtres humains ou d’animaux. Il y a de l’écoute, de l’humanité, du respect dans ce livre. Mais également une profonde violence. Elle est sociale, sexuelle et genrée. Aurélie Jeannin observe deux personnages tentant de trouver de l’air et du réconfort dans leur vie. L’une cherche, l’autre pense avoir trouvé. Les personnages les entourant sont enfermés dans leur certitude, dans leurs préjugés. Flo et Daguet tentent de sortir de cela.
Le roman, par son montage alterné, est rythmé et l’autrice prend le temps d’installer les scènes cruciales dans des décors bien détaillés. Le mobil home, la chasse, le bar. On y est et on sent les confrontations entre les personnages. Et ponctuellement, des phrases savamment élaborées pointent les failles des êtres, leur chute personnelle face à des tragédies plus grandes qu’eux. Par ces petites touches, la mort reste dans l’ombre.
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