"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rousseau, rescapé d'un attentat, se réveille couvert de bandelettes dans une chambre d'hôpital. Côté mémoire, c'est le blanc total.
Question identité, il découvre sur ses papiers qu'il fait partie des "chiens", tandis que les "chats" sont les réprouvés d'un monde violent et policier où les murs poussent le temps d'un songe. Commence alors une longue quête personnelle teintée de fantastique, tandis que les chats luttent pour leur liberté. Grâce à sa "mémoire blanche", Rousseau va regarder le monde d'un oeil neuf et peut-être, pouvoir le changer.
Le livre est beau, la couverture intrigue. Ce n’est pas une bande dessinée, mais un album avec des dessins splendides et des phrases profondes.
Au début, c’est blanc dans ma tête. Je ne pense à rien et ce rien paraît blanc. Pareil à la page où l’on a envie de dessiner. Ou semblable aux nuages les plus lents. J’ai un poids un milieu du cerveau où les pensées ne passent pas.
Premiers dessins sur fond blanc, un plan de moins en moins flou, on voit une main bandée.
Seconde page, nous passons au fond noir qui continuera jusqu’à la fin de l’album. Les bandages de la tête laissent deviner des oreilles, chien ou chat ?
L’être se réveille. Il est dans une chambre d’hôpital. Un policier l’interroge et lui apprend qu’il a été victime d’un attentat et qu’il est un chien. Il va pouvoir retourner chez lui. « Chienne de vie, que fais-je dans cette ville ? On dirait que la haine commence ici ». Il retourne dans un monde où le voisin pourrait être son ennemi, où le chien domine et extermine le chat, tiens, ça titille du côté des réminiscences, un pays où les rêves de jour sont interdits !!
Nous traversons des dessins qui pourraient faire penser, au ghetto de Varsovie, tout au moins comme je me l’imagine. L’angoisse et la peur suent, les regards sont fuyants.
Chaque phrase de cet album est un coup de poing dans le plexus ou dans la mémoire. Peu de texte, mais, il va droit au but, sans fioriture. Carl Norac, en phrases très courtes, nous fait sentir le malaise de Rousseau, sa quête, son angoisse. Carl Norac et Stéphane Poulin nous parlent de tolérance, du racisme, de la peur, de la quête et que ce soit les pages dessins ou les pages textes, l’émotion est toujours omniprésente et nous happe.
La mémoire blanche permet d’écrire un nouveau livre de sa vie, de regarder les autres sans aucun à priori ni sectarisme.
Oui, vraiment un très, très bel et bon album emprunt de beaucoup de poésie. Vous le relisez, une autre face apparaît. Maintenant, il faut que je le rende à la bibliothèque, mais je l’aurais bien gardé celui-là aussi.
Je vous en recommande vivement la lecture.
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