Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Quand la compagnie d'import-export Goshima de Tokyo se propose d'affecter Takashi Aoki à sa succursale de Paris, ce jeune employé prometteur se trouve au tournant de sa vie puisqu'il vient enfin de rencontrer la femme avec qui il souhaite fonder une famille, Yûko Tanase. Mais il sait aussi que les lois silencieuses et impitoyables de sa société, à l'intransigeance impériale, peuvent écraser d'un doigt les relations humaines des êtres qui ne font pas partie des puissants. Qu'adviendra-t-il alors de la promesse des amoureux, faite au café Mitsuba ?
L'auteure nous plonge dans la vie d'un cadre commercial japonais des années 1980, où les codes professionnels empiètent sur la vie familiale et les choix amoureux.
Takashi Aoki, le protagoniste, est séduit par une réceptionniste avec qui il entretient des rendez-vous secrets. Ils se découvrent et s'apprivoisent dans l'intimité feutrée d'une salle de café. On croit à cette romance choisie, à leur libre-arbitre, jusqu'à ce que le destin et la hiérarchie les rattrapent brutalement, menant à un avortement soudain et cruel.
L'écriture est simple, décrivant fidèlement les événements sans arrière-pensée. On est touché par l'impuissance des personnages, par cette distance imposée qui les empêche de vivre pleinement leur histoire. La pudeur, les non-dits et la souffrance sont évoqués avec subtilité, illustrant ces liens invisibles qui ne s'oublient jamais vraiment.
Ce roman court, subtil et efficace, dénonce les carcans sociaux tout en réservant quelques surprises. Malgré le poids des conventions, l'auteure parvient à laisser entrevoir une lueur d'espoir.
Dans le cadre d'un challenge solidaire, je découvre alors l'écrivaine Aki Shimazaki, japonaise et vivant maintenant au Canada, spécialiste des pentalogies.
Très court roman (1/5), Mitsuba, de sa seconde pentalogie « Au coeur du Yamato ». L'histoire de Takashi, employé modèle dans une puissante mais très respectée compagnie d'import-export à Tokyo, tombant amoureux de la jeune réceptionniste, Yûko.
Amour impossible, mariage arrangé, sacrifice au travail, Aki Shimazaki dépeint le Japon des années 70/80, impitoyable et rétrograde.
Belle plume avec la démarche authentique de l'écrivaine, de faire le choix d'écrire en français et ne garder que quelques mots "intraduisibles" en japonais. le premier tome nous donne évidemment envie de continuer, malgré quelques réserves sur la bonhomie du personnage principal.
Comme son père avant lui, Takashi Aoki est employé par la société Goshima, à Tokyo. Commercial zélé, il ne compte pas ses heures, accepte volontiers les déplacements à l’étranger, sert occasionnellement de guide aux clients étrangers et ne refuse jamais d’accompagner ses collègues pour boire un verre après le travail.
Pressenti pour un emploi à Paris, le jeune homme se sent honoré même si son récent rapprochement avec la belle Yûko Tanase, elle aussi employée chez Goshima, le fait un peu hésiter. La jeune réceptionniste, très courtisée, voudra-t-elle le suivre dans la capitale française ? Les amoureux se rencontrent secrètement au café Mitsuba, échangeant promesses et projets d’avenir, jusqu’au jour où le fils d’un riche banquier tombe sous le charme de Yûko…
Il y a de la révolte sous la plume délicate d’Aki Shimazaki. En peu de pages, elle nous plonge dans l’enfer des salarymen japonais. Un enfer feutré, bien sûr. Il n’est pas question de protester, de s’énerver ou de hausser le ton. On courbe l’échine et on accepte son sort. On laisse les dirigeants, les puissants, décider de son destin. On plie, on se conforme, on évite de sortir du lot. Car la société japonaise broie les individualités et décourage vivement les initiatives personnelles. Un bon employé, s’il veut être apprécié de ses supérieurs et faire évoluer sa carrière, doit acquiescer, faire des courbettes, se fondre dans le groupe et respecter les usages de l’entreprise. Naïvement, il croit que l’entreprise pour laquelle il travaille d’arrache-pied ne veut que son bien et saura le remercier pour ses efforts et ses sacrifices. Alors il oublie ses propres désirs, il néglige sa famille et met son travail en tête de ses préoccupations.
C’est cet enfer que dénonce l’autrice dans un court roman tout à la fois délicat et percutant qui explore le monde impitoyable des grandes compagnies japonaises où les sentiments n’ont pas leur place. A découvrir et à déguster, comme tous les romans d’Aki Shimazaki.
J'ai mis la main récemment sur les cinq volumes du Cycle 'Au cœur du Yamato' d'Aki Shimazaki qui commence par Mitsuba (trèfle).
Dans ce court roman qui se situe au début des années 80, Aki Shimazaki nous raconte la vie de Takashi Aoki, employé modèle de la compagnie Goshima de Tokyo, où son propre père s'est épuisé.
Corvéable à merci comme tous les jeunes gens à potentiel, il est régulièrement réquisitionné le week-end pour accompagner des visiteurs étrangers dans la découverte du Japon, ses compétences linguistiques étant très appréciées. On lui a même promis un poste d'attaché commercial à Paris ...
Il tombe amoureux de Yûko Tanase, la belle et jeune réceptionniste. Ils se retrouvent dans un café après leurs cours de français et tombent amoureux, envisagent le mariage ...
Mais le fils du banquier et principal financier de la firme Goshima a des vues sur Yûko ...
Dans son style toujours simple et précis, avec peu de mots, Aki Shimazaki nous montre ici la fêlure qui s'élargit peu à peu entre l'attachement de Takashi à son employeur et ses sentiments amoureux, le besoin d'équilibre entre vies personnelle et professionnelle, si évident pour nous mais totalement impensable dans le Japon des années 80.
Dans un Japon encore bien féodal, l'assujetissement des employés est de mise, et la prise d'indépendance ne se peut que par une rupture brutale.
La conclusion de ce roman, située quelques années plus tard, montre l'évolution de Takashi ...
Ce premier volume d'une pentalogie, m'a donnée envie de me plonger rapidement dans le tome suivant :)
A suivre, donc !
Une très jolie couverture pour les éditions Babel Actes Sud, relativement sobre, qui rappelle le minimalisme de l'art japonais qui consiste à réduire à l'essentiel une chose pour mieux apprécier ce qu'il en reste. On y trouve représenté le fameux trèfle Mitsuba (signifiant "Trois feuilles" en japonais), qui prend une place particulière au cours du roman. Les racines pourraient faire songer à l'enracinement du héro au Japon, rappelant les us et coutumes. Le trèfle à la tige cassée fait ressortir l'émancipation dont va faire preuve notre héro ou la fracture qu'il va subir. On doit cette première page à Neil Fletcher, Matthew Ward et Dorling Kindersley.
Petit topo sur l'histoire : Année 80's à Tokyo. Takashi Aoki est un shosho-man, littéralement un employé d'une grande firme japonaise qui a su s'élever à force de persévérance. Fière d'être salarié de père en fils de la société Goshima, il s'y dévoue corps et âme, prenant son métier et ses missions d'atendo (service d'accueil des clients étrangers) très à cœur. Au cours de son travail, il fait la rencontre d'une jeune femme, Yûko Tanase de profession standardiste, envers laquelle il développe des sentiments amoureux. Jour après jour, il parvient à nouer le contact et à établir une relation avec cette jeune femme. Mais dans un pays dominé par la réussite professionnelle pourra-t-il espérer que son travail soit compatible avec ce nouvel amour, emprunt de liberté ? N'est-il pas lieu de respecter les codes hiérarchiques et sociaux imposés par une société japonaise toujours plus partagée entre tradition et modernité ?
J'ai énormément apprécié l'écriture de l'auteure. Elle propose une plume aérienne, légère et pourtant puissante dans ses émotions. On y découvre avec facilité les us et coutumes des japonais, avec les mots typiques (le lexique en fin de roman m'a enseigné quelques petits mots très utiles ;) ). J'ai appris de nombreuses choses sur la façon de vivre des Japonais, la place qu'ils donnent à leur travail et au maintien des codes professionnels notamment ceux plus ou moins imposés après le travail comme aller boire un verre ou manger au restaurant avec les collègues, au détriment de sa famille. L'auteur l'explique avec subtilité, en décrivant du mieux possible et sans jugement apparent. Tout est décrit d'une façon tellement simple, tellement souple qu'on s'y plonge sans difficulté.
Le personnage principal, Takashi, acquiert au fil des pages une certaine liberté qui marque l'évolution des mœurs. D'expériences en expériences, il ouvre les yeux sur les intentions de ses supérieurs, sur le sens de la vie et des coutumes. Les personnages représentent tous un pan des coutumes, comme par exemple Nobu, ce collègue de travail qui est l'image l'Aïsaïka, un salarié qui préfère rentrer chez lui après le travail pour retrouver sa femme, au détriment de ses relations professionnelles (une pratique qui semble assez mal vu).
Ce roman, c'est un peu une ode à la liberté, au dépassement des codes établis qui peuvent instaurer des barrières à l'amour ou encore à la réussite professionnelle.
En conclusion, si vous souhaitez découvrir avec douceur les coutumes professionnelles du japon et le devoir social ancré dans les esprits, je vous conseille ce premier roman qui tient toutes ses promesses. Un dépaysement garanti :)
J'avais beaucoup aimé "Zakuro", j'ai été moins emballée par "Mitsuba". Le thème peut-être, qui m'a semblé léger. Par contre j'ai pu découvrir grâce à ce livre l'univers de l'entreprise Japonaise, et le tribut que paient les employés pour garder leur place. C'est un autre monde, des méthodes qu'on aurait beaucoup de mal à accepter dans notre société. "Mitsuba" est un livre toutefois agréable à lire, qui nous permet d'avoir un autre regard, qui révèle une autre culture, un mode de vie différent, et un rapport particulier face au travail.
Ne pas troubler le « Wa ». Ne pas faire de vague, rester dans le rang. A aucun prix il ne faut troubler l’harmonie.
Tout n’est pas toujours rose au pays du soleil levant, surtout lorsque l’on travaille pour une compagnie puissante pour qui le profit et le rendement valent mieux qu’un être humain.
Takashi en fera l’amère expérience.
Le jeune homme est amoureux de Yuko, une ravissante réceptionniste qui, comme lui, apprend le français : lui, dans la perspective de sa prochaine mutation à Paris, elle parce qu’elle veut partir à Montréal pendant quelques mois avant de revenir au Japon pour se marier avec l’ingénieur choisi pour elle par sa famille. Finalement, il l’invite un soir au café « Mitsuba » où, de rendez-vous en rendez-vous, ils se promettent l’un à l’autre.
Tout ne sera pas si simple pour nos tourtereaux.
Avec une écriture pleine de sensibilité et de délicatesse, Aki Shimazaki décrit un univers sans pitié.
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