Après ma lecture passionnée de « Traverser la nuit », je ressors sonnée par ce roman, et encore plus convaincue par le talent immense de Hervé Le Corre.
On reste à Bordeaux, ville de prédilection de l'écrivain, mais cette fois-ci Le Corre nous fait pénétrer dans l'ambiance nauséabonde de...
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Après ma lecture passionnée de « Traverser la nuit », je ressors sonnée par ce roman, et encore plus convaincue par le talent immense de Hervé Le Corre.
On reste à Bordeaux, ville de prédilection de l'écrivain, mais cette fois-ci Le Corre nous fait pénétrer dans l'ambiance nauséabonde de l'après-guerre, années 50. Flics, civils, politiciens, trafiquants, petites frappes, ils ont nombreux à avoir profité de l'Occupation pour s'en mettre plein les poches, et grappiller un peu de pouvoir. Certains ont été condamnés, mais les plus malins s'en sont sortis sans égratignure et même parfois avec les honneurs. Parmi ceux-là, on retrouve le commissaire Darlac, l'un des plus flamboyants salopards qu'il m'ait été donné de rencontrer dans mes lectures. Mais le passé finit toujours par nous rattraper, et les meurtres, les menaces se multiplient dans l'entourage de Darlac. Un fantôme rôde, revenu de la mort auquel il l'avait envoyé, pour se venger.
Puis il y a Daniel, jeune garagiste, qui a échappé à la déportation de peu, caché par ses parents sur le toit de leur appartement, le jour où ils ont été raflés. Lui aussi s'apprête à vivre sa guerre, celle qui se prépare de l'autre côté de la Méditerranée, dans le désert du Djebel. L'Algérie.
Avec une maîtrise narrative incroyable, un style percutant qui colle à la peau de ses personnages principaux, sans manichéisme jamais, Le Corre nous raconte cette histoire sale, ces hommes minables, les horreurs glaçantes de la guerre (les passages en Algérie sont d'une rare violence), toute la noirceur et la douleur qui traversent la vie, mais dans une écriture lumineuse, plein de fulgurances et de beauté, d'émotion. Entre polar historique et roman noir, « Après la guerre » est un véritable bijou!
Je suis autour de la page 150 du roman et je ne peux qu'aller dans votre sens Dominique !