C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
Esha a quitté Calcutta pour s'installer à Paris, la ville dont elle rêvait. D'année en année les déceptions s'accumulent, tout devient plus sombre et plus violent autour d'elle. Elle s'épuise dans d'innombrables batailles, et ne se sent plus en sécurité.
Issue d'une famille de paysans pauvres, Mina vit près de Calcutta. Par ignorance, ou par crédulité, elle est à la fois entraînée dans un mouvement d'insurrection paysanne qui la dépasse et dans une passion irraisonnée pour son cousin Sam qui lui fait commettre l'irréparable.
Les destins de Mina et d'Esha se répondent dans ce roman qui ne ménage ni notre société ni la société indienne. L'écriture de Shumona Sinha est animée par la colère, une colère éloquente, aux images aussi suggestives que puissantes.
C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
Il est temps de lire "Apatride" de Shumona Sinha, et de suivre ses conseils de lecture !
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Apatride de Shumona Sinha par le de deux destins de femmes (voire trois) qui se trouvent chacune d’un côté du monde, une à Paris et les deux autres en Inde. C’est l’histoire de femme mais aussi de pays et de civilisation ; en Inde on retrouve les problèmes avec le gouvernement et la manière dont sont traitées les femmes qualifiés de facile mais dans les faits amoureuses, et en France on retrouve la violence de la société mais aussi le supposé rejet de l’autre. Et si pour l’Inde je n’ai rien à redire car je ne connais que très peu la politique de ce pays, je n’en dirais pas autant de la France.
Je suis tout à fait d’accord avec l’autrice quand elle dénonce cette explosion de violence en France, cet irrespect total venant d’une grand part de la population, mais aussi ce problème de religion très communautariste avec l’Islam et l’indifférence des autres qui laissent faire au nom des droits de l’homme détournés ou par lâcheté et donnent du crédit à toutes les plaintes mêmes les plus absurdes.
(Extrait) « Les émeutes au nom de la religion sur le sol d’Europe bouleversaient Esha non seulement par leur violence, mais aussi parce qu’elle croyait avoir laissé derrière elle un sous-continent entier ravagé par les émeutes communautaristes, les trains incendiés, les corps jetés vifs dans les flammes, les foules hystériques manifestant avec les tridents et des sabres, des drapeaux et des bandanas couleur safran. A présent elle vivait dans le pays des élus, des éclairés et des nantis. Elle n’aurait pas pensé que se déclarer athée était encore un tabou ici, que la chute de la croyance avait laissé place à l’ignorance, laquelle n’était qu’une réaction passive et soumise, une désillusion, un désarroi, un vide. Elle n’aurait pas pensé qu’il existait dans ce pays qui croyaient qu’au-delà des nuages il y avait un barbu, deux, trois barbus, son fils, la mère et la pute, les mille deux cents vierges, toute une clique, et qu’ils allaient bientôt rétablir le pouvoir du plus grand, qu’ils allaient provoquer un bain de sang au de sa clémence et de sa magnanimité. »
Mais si j’ai apprécié cela sur la France, car c’est très juste, le côté politiquement correct du rejet de l’autre, de l’exclusion de l’autre ou le nom et la couleur de peau seraient un frein à la réussite, m’a plus qu’agacée ! Pourquoi ? Parce que c’est faux. Et ce que je déteste dans cette démarche outre le fait que ça joue sur des clichés médiatiques et les mensonges politiques et autres, c’est que ça met de côté la réalité qui n’est pas celle-là. En effet la galère et la pauvreté concernent tout le monde et pas que les étrangers, et personne n’a selon sa couleur de peau où ses origines un métier bien définit, et bien sûr pour l’autrice forcément venu d’ailleurs veut dire sous-métier… Bref ! De tels clichés m’ont énervé. Et ceci a fait que j’ai eu du mal avec ce livre où la plainte, la douleur, semble être leitmotive de ces pages, et d’ailleurs passé la page 138 j’ai survolé complètement le reste, sauf les dernières pages que j’ai lu correctement et qui n’ont fait que confirmer mon opinion plombée sur ce livre. J’avoue que je n’ai pas compris ce qu’elle faisait là cette fin et je n’arrive pas à lui donner sens. Faut croire que le malheur colle à la peau et doit rester coller.
Alors certes ce livre permet de voir le recul de la France (et de l’Europe) sur ces valeurs qui avaient fait de cette terre et de ce continent un lieu éclairé. Il permet de voir la lâcheté des hommes, d’avoir un aperçu très mince sur la femme en Inde, mais pour voir cela faut lire le reste, hélas… C’est-à-dire les clichés mais aussi l’histoire d’amour pas intéressante avec Julien. Bref, un cri de révolte quasiment raté.
Merci à Lecteurs.com
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2017/07/10/35466154.html
Nous rencontrons ici plusieurs femmes originaires de Calcutta.
Mina vit en Inde dans un milieu paysan ultra traditionaliste, rempli de règles, transgresser ces règles, c'est risquer le bannissement, voire la mort. Difficile pour elle de trouver sa place et de faire entendre sa voix. Lorsqu’elle devient militante active contre un projet d’implantation d’usine, cela ne simplifie pas les choses. Par une suite d’événements, elle devient une paria. Sa famille est engloutie dans un torrent de boue et de reproches.
Esha vit à Paris. Esha n’arrive pas à trouver sa place en France. Elle déménage souvent, se sent traquée, observée et craint l’agression à chacune de ses sorties. De job en job, de nouvel appartement en nouveau quartier, elle ne reste jamais sereine. L'issue sera fatale.
Les 2 femmes ne se connaissent pas, même si elles ont une amie en commun, Marie. Marie est une indienne adoptée par des français, et qui retourne régulièrement à Calcutta pour rechercher, en vain, ses parents biologiques.
Dans un contexte de vie misérable des paysans de l'Inde , simples locataires de leurs terres et pouvant être expropriés à tout moment, ce roman se penche plus particulièrement sur les conditions de vie pénibles des femmes Indiennes, sans droit réel, servant de monnaie d'échange, de défouloir et objets de violence.
Shumona Sinha nous fait également plonger au sein de la vie peu enviable d'une immigrée indienne, victime d'une violence quotidienne et d'un harcèlement permanent dans une société qu'elle pensait plus libre et plus tolérante que ce qu'elle est.
Nous avons ici 2 histoires de vie différentes et pourtant similaires.
Au delà de l'empathie que l'on ressent forcément envers ces femmes, on s'interroge toutefois sur la part de fiction et la part de réalité dans la description de la vie de cette femme immigrée à Paris . L'auteur n'a-t-elle pas forcé le trait guidée par un niveau de paranoïa plutôt élevé ?
Ce roman tire parfois des traits un peu caricaturaux mais reste un bon moment de lecture pour ceux qui aime découvrir de nouvelles cultures et des histoires de vie.
Les vies parallèles et qui parfois se croisent de 3 femmes Esha, Mina, Marie à Paris et à Calcutta...
J'avoue que je suis resté sur ma faim. On sent bien que Shumona Sinha pointe du doigts la condition des femmes, le racisme. Mais il y a comme un goût d'inachevé dans ce livre, comme un cri de révolte poussé par l'auteur qui s'arrête net. Comme si l'impuissance l'avait emporté. Le sentiment que ce roman ne fait "que" relater ces vies fait qu'au final je ressors un peu frustré.
Un peu déçue et perdue par cette histoire parallèle entre Calcutta et Paris. Si le roman est très bien écrit, il me manque un petit peu de liant et de correspondance entre les deux jeunes femmes qui ont toutefois en commun de vouloir trouver leur place dans une société où l'on ne veut pas leur faire de place.
J'ai apprécié l'engagement de l'auteure pour dénoncer les violences faites aux femmes.
Esha vit à Paris depuis plusieurs années. Elle y a fait ses études et est maintenant professeur d'anglais dans un lycée de banlieue parisienne. Elle est originaire du Bengale et elle est en cours d'acquisition de la nationalité française.
Mina vit au Bengale. Ses parents vivent d'un lopin de terre qui ne leur appartient pas. C'est le cas de bon nombre d'agriculteurs. Leur avenir est menacé par un groupe industriel automobile qui compte acheter ce terrain pour y construire une usine. Accompagnée d'autres villageois et notamment d'une militante (Marie), elle se bat contre les expropriations. Marie est française et a été adoptée quand elle était enfant. Elle aussi est originaire du Bengale, où elle cherche ses parents biologiques et mène des activités politiques.
Shumonha Sinha raconte la difficulté de la vie à Paris pour une jeune femme qui cherche à vivre librement et sans attache émotionnelle. Esha est harcelée par les hommes, une belle femme indépendante à la peau sombre n'étant pas monnaie courante. Elle doit également subir le racisme des parisiens et de ses élèves. Il lui est de plus en plus difficile de trouver sa place.
L'histoire d'Esha est croisée avec celle de Mina, une femme libre elle aussi. Amante du fils d'un épicier dans un pays où les femmes n'ont pas de liberté sexuelle, son quotidien est particulièrement difficile puisqu'elle s'oppose aux dirigeants politiques.
Voici un roman bien écrit, où les personnages sont bien pensés et profonds mais avec lequel j'ai eu du mal. J'ai eu des difficultés à croire à tout le racisme décrit par Shumonha Sinha car même s'il est évident qu'il existe, elle parle d'un racisme quotidien et non "occasionnel".
Ma principale difficulté avec ce roman est de ne pas avoir compris avec certitude ce que l'auteure voulait me raconter. Certes, il y a une thématique de solitude et de puissance féminine mais pourquoi ne pas s'être focalisé sur Esha ou Mina ? Pourquoi avoir cherché à mélanger leurs histoires ? Ceci est d'autant plus troublant et frustrant que l'on s'attend à un vrai point de rencontre, qui n'arrive jamais. Pourquoi avoir écrit une histoire de lutte politique, celle des agriculteurs contre les dirigeants politiques, et laisser tomber cette thématique sans chercher à la développer ? Voici de trop nombreuses questions qui restent sans réponse à la fin de cette lecture.
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