Les chroniques sont en ligne ! A découvrir pour avoir des idées de lecture...
« À l'hiver 2014, dans une Ukraine survoltée, la foule furieuse se mit à dézinguer toutes les idoles communistes. Elle détruisait les plâtres, les granits, les bronzes, la fonte, les effigies, elle abattait les grands Lénine, les petits, les statues où il montrait la voie (sans issue). Elle cognait le spectre d'une URSS qui la hantait. Elle défoulait sa haine contre les fantômes soviétiques, taillant tout cela en pièces et veillant jusqu'à l'aube, comme si les sculptures avaient eu le pouvoir de se redresser à la faveur de la nuit. Et d'une certaine manière c'est ce qui arriva : l'empire fut ravivé. »Entre guerre civile et mines d'anthracite, deux amis d'enfance traversent leur Donbass natal dans un road-trip tragi-comique. Une grande épopée contemporaine
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Plus que quelques jours avant les premières chroniques de nos #explolecteurs, venez découvrir les avis de la page 100 !
2014, déclaration de scission entre l'Ukraine et le Donbass, le pouvoir en place lance l'offensive à l'encontre des séparatistes soutenus de manière souterraine par la Russie.
En parallèle de ce conflit, une histoire d'amitié de jeunesse, très forte entre Vladlen, un chef d'orchestre, au prénom rappelant un grand de la révolution russe, en fuite pour avoir interprété l'hymne national ukrainien et Emile, au prénom français, un responsable de mine de charbon au cœur du Donbass, grâce a laquelle ils vont rester solidaires dans leur "fuite".
Ce road trip va les mener sur différentes routes de la région Donbass et Crimée et qui va être pour eux un démarche philosophique quant à la perception qu'ils ont de la vie, de leur vie.
Roman très bien documenté avec force détails sur le conflit ukrainien. Il se lit tel un film documentaire. Documentaire, qui par ailleurs, décrit très bien la situation de l'Ukraine en 2014 et qui loin d'être pessimiste est positif à défaut d'être optimiste dans la mesure où les deux protagonistes sont quelque part "protégés des Dieux" et la note finale optimiste.
Beau roman à découvrir par tou.te.s celles et ceux qui ont un intérêt pour la géopolitique.
Le Donbass –bassin houiller du Donets-situé en Ukraine à proximité de la Russie. Depuis 2014, le Donbass est la proie d’un conflit armé entre les séparatistes ukrainiens et les partisans de l’annexion par la Russie, à l’instar de la Crimée.
Cette partie du monde, fait toujours partie d’actualités, dans la mesure où la situation n’est guère résolue…
Voici le contexte du roman, fiction certes d’un premier abord, pourtant Vladen –chef d’orchestre de l’opéra de Donetsk- part du Donbass avec son ami d’enfance Emil, vers la Russie ?, vers l’Ukraine ?...
J’ai eu l’impression de lire Nicolas Bouvier, de suivre avec appréhension son périple dans les contrées ou règnent, l’absurdité humaine, l’atrocité guerrière et la perte de l’humanité. Un "documentaire" érudit sur la situation de cette région.
J’en ai apprécié le style, l’écriture, bref j’ai assisté aux pérégrinations, aux questionnements de Vladen dans sa fuite en avant, où seul règne l’objectif survie.
Cédric Gras, auteur jusqu’alors de plusieurs récits de voyage dans l’Extrême-Orient russe, publie cette année son premier roman. Nourri de ses cinq ans passés en Ukraine, Anthracite se déroule en 2014, en pleine guerre civile Ukrainienne.
Suite à la Révolution de Maïdan, le Donbass, territoire majoritairement russophone dont l’économie est fondée sur le charbon (l’anthracite) veut faire sécession de l’Ukraine. Le jour des commémorations de la victoire sur le nazisme, le narrateur, Vladen, chef de l’orchestre de Donetsk, décide de faire jouer l’hymne ukrainien devant les séparatistes. Recherché par les milices pro-russes, il est alors contraint de fuir la ville et se retrouve avec un ami d’enfance, Emile, embarqué dans un road trip tragi-comique à travers le Donbass.
Leurs tribulations dans un Donbass divisé par une guerre absurde et dans laquelle ils ne savent pas quel camp choisir, les amènent à porter un regard désabusé sur une Ukraine à laquelle ils sont attachés mais qui souffre d’être déchirée entre l’Europe et la Russie.
Au gré de leurs pérégrinations, ils vont prendre conscience de ce à quoi ils tiennent vraiment et se donner les moyens de l’obtenir. Un premier roman brillant, tantôt sérieux et documenté, tantôt délicieusement drôle et léger.
J’ai lu ce livre car il est dans la sélection pour le prix des lecteurs pour les prochaines escales du livre de Bordeaux. Ce roman va nous transporter dans l’hiver 2014 en Ukraine et plus particulièrement dans la région Donbass., un nouvel état de l’ex URSS et qui a voulu se séparer de l’Ukraine. Un conflit qui a peu fait la une de nos médias, et pourtant proche de l’Europe. Grâce à des personnages attachants, l’auteur nous parle de cette région, de son évolution historique, depuis l’avènement de l’URSS, la dislocation de cette Union soviétique. Vladlen (prénom inspiré par Lénine) est chef d’orchestre et il est obligé de prendre la fuite un matin car il a joué en public l’hymne ukrainien. Il décide de retrouver l’un de ses amis d’enfance, Emile (prénom inspiré de Zola !) qui est directeur d’une mine. Anthracite, le titre de ce roman renvoie d’ailleurs aux paysages des mines de cette région. Ces deux hommes vont alors essayer de fuir et cette fuite va être aussi l’occasion de se souvenir de leur enfance, adolescence et de l’histoire de cette zone. Nostalgie de l’organisation soviétique, déception face à une pseudo démocratie. Ce livre est riche en références historiques mais il décrit aussi très bien l’évolution économique, sociale, politique de ces anciens pays du bloc soviétique. Cela a fait écho à ma lecture du « Limonov » d’Emmanuel Carrere. On retrouve aussi l’esprit russe, à travers le portrait de ces deux hommes. De belles pages paradoxales dans la description des mines abandonnées, des cheminées éteintes. Bref, un livre jouissif car on est dans le romanesque pur mais c’est aussi un texte sur l’histoire contemporaine, en particulier, l’évolution de la société russe et ukrainienne. Mais aussi sur l’histoire de ces zones. Il parle très bien de Makno, un anarchiste paysan ukrainien, qui s’était exilé en France et qui était surnommé « le petit père des ouvriers de la terre, des champs » et dont Joseph Kessel a narré son histoire, « Makno et sa juive ». On comprend beaucoup mieux la situation actuelle, et de façon simple. Un grand livre sur l’histoire contemporaine
J’ai lu ce livre car il est dans la sélection pour le prix des lecteurs pour les prochaines escales du livre de Bordeaux. Ce roman va nous transporter dans l’hiver 2014 en Ukraine et plus particulièrement dans la région Donbass., un nouvel état de l’ex URSS et qui a voulu se séparer de l’Ukraine. Un conflit qui a peu fait la une de nos médias, et pourtant proche de l’Europe. Grâce à des personnages attachants, l’auteur nous parle de cette région, de son évolution historique, depuis l’avènement de l’URSS, la dislocation de cette Union soviétique. Vladlen (prénom inspiré par Lénine) est chef d’orchestre et il est obligé de prendre la fuite un matin car il a joué en public l’hymne ukrainien. Il décide de retrouver l’un de ses amis d’enfance, Emile (prénom inspiré de Zola !) qui est directeur d’une mine. Anthracite, le titre de ce roman renvoie d’ailleurs aux paysages des mines de cette région. Ces deux hommes vont alors essayer de fuir et cette fuite va être aussi l’occasion de se souvenir de leur enfance, adolescence et de l’histoire de cette zone. Nostalgie de l’organisation soviétique, déception face à une pseudo démocratie. Ce livre est riche en références historiques mais il décrit aussi très bien l’évolution économique, sociale, politique de ces anciens pays du bloc soviétique. Cela a fait écho à ma lecture du « Limonov » d’Emmanuel Carrere. On retrouve aussi l’esprit russe, à travers le portrait de ces deux hommes. De belles pages paradoxales dans la description des mines abandonnées, des cheminées éteintes. Bref, un livre jouissif car on est dans le romanesque pur mais c’est aussi un texte sur l’histoire contemporaine, en particulier, l’évolution de la société russe et ukrainienne. Mais aussi sur l’histoire de ces zones. Il parle très bien de Makno, un anarchiste paysan ukrainien, qui s’était exilé en France et qui était surnommé « le petit père des ouvriers de la terre, des champs » et dont Joseph Kessel a narré son histoire, « Makno et sa juive ». On comprend beaucoup mieux la situation actuelle, et de façon simple. Un grand livre sur l’histoire contemporaine
1. Explorateur de la rentrée littéraire - « Le rendez-vous de la page 100 »
Ce début est plaisant à lire et cette plongée dans le Donbass ukrainien et la guerre civile qui s'y déroule en compagnie de Vladlen et de son ami Emile est captivante.
L'écriture est très agréable, le récit bien construit et je n'ai pas vu le temps passer. L'humour est fin, travaillé et vient alléger un récit traitant pourtant de situations difficiles. Une belle découverte pour le moment !
2. Mon avis
Vladlen est chef d'orchestre en Ukraine. Un jour, alors qu'il se produit avec son orchestre aux commémorations de libération du Donbass, il décide de faire jouer l'hymne du pays. Ce choix n'étant absolument pas du goût des séparatistes présents, ces derniers le prennent en chasse afin de lui faire payer cet affront. Vladlen, alors forcé de fuir, décide d'aller rejoindre Emile, son ami d'enfance. Commence alors un périple qui va nous mener aux quatre coins du Donbass où l'on va découvrir les dessous de la guerre civile qui fait rage. Les deux hommes, deux amis qui se connaissent depuis toujours, fuient pour atteindre un même objectif, retrouver celles qu'ils aiment mais, au final, leur amitié va être mise à mal car ils n'ont pas les mêmes convictions concernant le présent et l'avenir de l'Ukraine. On découvre l'importance du passé et la manière dont il influence le présent de chacun avec d'un côté ceux qui regrettent le temps où l'Ukraine appartenait à l'URSS et d'un autre, les défenseurs de la nation ukrainienne.
Ce livre offre une plongée très intéressante dans le conflit ukrainien que j'avais un peu suivi sans, il faut le dire, avoir approfondi le sujet. Les personnages sont attachants et j'ai pris grand plaisir à suivre leurs aventures. Vladlen est très touchant car bien qu'il semble parfois un peu naïf, il ne manque pas d'humour vis-à-vis des autres et de lui-même et ce, même dans les situations les plus extrêmes. Les paysages sont décris avec beaucoup de poésie et de détails qui donnent l'impression d'être sur place avec les deux protagonistes.
L'écriture est fluide, harmonieuse, tantôt sérieuse et grave, tantôt plus légère et amusante. Chaque mot a été choisi avec soin par l'auteur afin de nous offrir une composition sans fausse note.
J'ai eu un gros coup de cœur pour la plume de Cédric Gras qui est vraiment de grande qualité et très agréable à lire. Ce livre avait retenu mon attention et ne m'a absolument pas déçu.
Les explorateurs de la rentrée 2016. Point d’étape de la page…107
Vladlen, chef d’orchestre, doit quitter Kiev, recherché qu’il est par les séparatistes pour avoir fait jouer l’hymne national ukrainien…Il décide alors de partir pour le Donbass (bassin houiller à l’est de l’Ukraine) retrouver son ami d’enfance Emile, mineur dans cette région. L'écriture est belle et l'érudition de l'auteur impressionnante !
CHRONIQUE FINALE
"Anthracite", le titre du roman de Cédric GRAS m’est apparu bien énigmatique au premier abord. Etait-ce une étude de cette magnifique couleur d’un gris aux frontières du noir avec des reflets irisés ? Ou bien l’histoire de ces morceaux de charbon semblables à de l’ébène brillant dont mon père remplissait le poêle l’hiver ?
J’ai vite découvert que le charbon (mais la couleur aussi, celle de l’avenir du pays) aurait une place prépondérante dans le récit, un charbon extrait des mines du Donbass, région natale du narrateur située à l’est de l’Ukraine. Nous faisons la connaissance de ce dernier, Vladlen, habitant à Kiev, l’hiver 2014. Pour des raisons politico-militaires, il doit quitter cette ville et décide de partir vers cette fameuse région du Donbass retrouver Emile, son ami d’enfance. Sans dévoiler la suite de ce récit je peux ajouter que les deux complices s’embarquent alors pour un road-trip à travers le pays, balade qui ne peut laisser indifférent.
Cet ouvrage ne me fut pas d’un abord facile et j‘avouerai même avoir dû me replonger à maintes reprises dans l’histoire, la géographie et même les problèmes politiques liés à cette contrée afin de mieux en comprendre le sel. Mais au fur et à mesure des pages, je me suis totalement immergée dans ce récit à deux voix, deux voix amicales et pourtant discordantes. J’ai pris fait et cause pour Vladlen et Emile à la fois identiques et dissemblables, amis mais différents, à l’éducation opposée. J’ai beaucoup aimé l’érudition dont fait preuve l’auteur, la manière qu’il a de nous raconter un conflit qui fit les choux gras des médias avec des mots choisis, des explications simples, une empathie certaine pour ses personnages. L’écriture élégante et précise, les propos mélangeant le sérieux à la cocasserie servent merveilleusement un sujet aussi grave que la guerre et ses retombées. De l’amour, du suspens, complètent parfaitement le tableau.
"Anthracite" est un très beau roman mêlant le plaisir de la lecture à l’intérêt pour la culture de cette Europe de l’Est pour le moins fascinante.
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