"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une histoire inspirée de plusieurs témoignages, qui traite avec justesse un sujet sensible et d'actualité (la migration).
L'histoire : Je m'appelle Alassane, j'ai 15 ans et déjà je dois quitter ma famille et mon pays. M'en aller me fend le coeur, mais depuis la mort de mon père et la perte des terres que nous cultivions, je n'ai plus d'avenir ici. Je m'en vais donc en trouver un ailleurs.
Le chemin jusqu'à la France promet d'être long et semé d'embûches, entre les passeurs qui demandent toujours plus d'argent et les murs de barbelés érigés aux portes de l'Europe. Pourtant ma décision est prise : je pars pour un ailleurs meilleur.
Roman poche dès 10 ans.
Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un merveilleux petit roman à la saveur d'authentique et gigantesque miracle, j'ai nommé Ailleurs meilleur écrit par Sophie Adriansen, qui m'avait déjà résolument conquise par le biais de sa plume sincère, d'une grande franchise et sensibilité, avec ses précédentes parutions Lise et les Hirondelles et surtout le tout bonnement magnifique Papa est en bas. Je remercie infiniment les éditions Nathan pour cet envoi qui s'est une fois plus révélé être une belle réussite de mon côté !
Tout comme Sophie Adriansen dans sa façon de manier sa plume d'autrice définitivement en accord avec son temps, j'irai droit au but : j'ai trouvé l'essence, la direction de ce roman tout simplement inspirante et irradiante d'une lumière pure et porteuse d'espoir.
En effet, Alassane, personnage principal de ce récit de vie juste extraordinaire (mais en réalité pas tant que ça, vous allez vite comprendre pourquoi), et en particulier son parcours qui dépasse l'entendement, sa détermination inébranlable malgré toutes les épreuves que ce jeune homme va devoir traverser, m'a bouleversée outre mesure. Il est l'incarnation vibrante de tous ces êtres qui cherchent purement et simplement un coin de paix et de sûreté, d'accueil et de bienveillance, où exister et se sentir à leur place.
Ailleurs meilleur, c'est l'histoire d'un périple que personne ne devrait jamais entreprendre et pourtant, ils sont légion à devoir le faire car ils n'ont pas d'autre choix. Aucune échappatoire à l'horreur de leur quotidien ne s'offre à eux si ce n'est partir, se déraciner. Selon moi, il n'y a guère acte plus courageux que celui-là : celui d'aller de l'avant malgré tous les obstacles qui se dressent devant nous, à commencer par nos propres doutes et angoisses, et ne jamais quitter son objectif des yeux, au sens propre comme métaphorique du terme. C'est là l'exploit que va accomplir Alassane au cours du roman, et ce avec beaucoup de bonne volonté et d'humilité.
Et ce qui m'émeut d'autant plus profondément avec ce livre, c'est qu'il prend ses racines d'une véritable rencontre qui a changé la vie autant de Sophie Adriansen que de ses deux lecteurs pas comme les autres qui lui ont inspiré la douloureuse mais aussi instructive épopée d'Alassane. J'ai trouvé que l'intrigue était ainsi d'autant plus ancrée dans le réel qu'elle est imprégnée de l'expérience bouleversante et singulière de deux admirables êtres humains en chair et en os.
Pour conclure, Ailleurs meilleur, c'est ce genre d'écrit qui vous donne une sacrée claque, certainement pas volée, et qui vous rappelle la chance inouïe que vous avez d'entre qui vous êtes dans le pays où vous vous trouvez, au sein duquel vous êtes généralement nés et grandi, et en lequel vous savez que vous pouvez avoir toute confiance et fierté... Enfin, plus ou moins, mais n'ouvrons pas ici le débat sur la question ou on y sera encore demain. Vous l'aurez compris, si j'ai autant aimé cette histoire, c'est parce qu'elle m'a ébranlé et donné l'envie d'agir, pour moi-même et pour les autres, de garder mon esprit et mon cœur ouverts au monde et à ceux qui en ont le besoin vorace et effarant comme certains des protagonistes le font avec une immense ardeur, farouche, indomptable et franchement admirable. Pour résumer efficacement, ce livre, c'est un appel vibrant à ce que notre humanité a de meilleur, c'est un cri d'amour et de solidarité envers ceux qui sont différents, qui viennent de loin et qui n'ont pas démérité pour obtenir le droit de vivre une vie normale, saine, pour avoir le quotidien de Monsieur-tout-le-monde. Pour citer la phrase d'accroche d'une publicité qui m'avait marquée, « Rien, c'est parfois la meilleure chose qui puisse vous arriver ». Il serait peut-être grand temps de prendre conscience du réconfort que nous apporte notre routine et de cesser de se plaindre pour tout et n'importe quoi dès que la moindre petite chose nous contrarie. C'est ce que l'humilité et la robustesse mentale d'Alassane face à tant d'injustice et de tourments m'ont appris entre autres et je ne suis certainement pas prête d'oublier ma leçon.
Alassane, jeune ivoirien, quitte sa famille et son pays. La guerre civile sévit et l’Europe est sa seule chance de survie. La route est longue, semée d’embûches et à 15 ans il n’est pas simple de s’entourer des bonnes personnes. Alassane y croit, il traverse la mer vers un Ailleurs meilleur.
« Courir, courir encore, les pieds nus sur la terre, tant pis s’ils sont écorchés, si la terre ravive les écorchures des barbelés, courir sans s’arrêter, surtout ne pas s’arrêter, et sans penser, surtout ne pas penser. Courir vite, le seul moyen de me sauver. »
Sophie Adriansen fait une rencontre en mai 2015. Celle de deux adolescents, l’un ivoirien et l’autre centrafricain. Dans cette librairie, ils lui livreront leurs histoires respectives, témoigneront de leurs parcours vers la vie. Ces garçons ont parcouru des milliers de kilomètres, fuyant leurs pays vers un meilleur avenir. « En les écoutant, j’ai aussi compris que, le plus souvent, ce n’est pas par désespoir mais par espoir que les gens partent. » Sophie Adriansen les raconte dans ce roman coup de poing qui ne laisse pas insensible. Cette histoire, elle est vraie. C’est le quotidien des migrants et il était temps d’en parler à nos enfants avec de vrais mots, ne les heurtant pas à ces actualités ignorantes des adultes. Un roman pouvant être lu par chacun, partagé avec son enfant. Confronter nos regards sur un récit poignant qui nous montre encore une fois que l’Homme veut simplement vivre quelle que soit sa nationalité, son sexe, son âge, sa religion. Alors ne fermons pas les yeux sur le triste sort des migrants.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/11/11/37775149.html
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