"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque Paul Arezzo, célèbre peintre français, débarque aux Kerkennah en 2000, l'archipel tunisien est un petit paradis. L'artiste s'y installe et noue une forte amitié avec la famille de Farhat, un pêcheur, particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une oeuvre unique et totale où s'enlaceraient tous les arts.
Mais dix ans passent. Ben Ali est chassé. L'islamisme gagne du terrain. L'affrontement entre la beauté de l'art et le fanatisme religieux peut commencer.
Remarquablement documenté - le processus de radicalisation du jeune héros est d'un réalisme saisissant -, Alham est aussi un vibrant hommage à toutes celles qui, en Tunisie ou ailleurs, se lèvent, résistantes anonymes contre les diktats assassins des fanatiques. Caroline Laurent-Simon, Elle.
Un impitoyable engrenage qui nous happe comme un roman policier. Juliette Bénabent, Télérama.
L'histoire de la montée du terrorisme et de l'influence des communautés religieuses... un livre au coeur de l'actualité.
Dans un petit village tranquille et calme de la Tunisie, l'intégrisme pénètre petit à petit. C'est insidieux, malsain mais petit à petit il fait loi. La gentillesse et la volonté de quelques personnes n'y pourront rien.
Tragédie de l'embrigadement mais par opposition défense des libertés ce livre raconte la réalité tunisienne.
Marc Trévidic a été juge aux affaires anti-terroristes jusqu'en 2015. C'est dire s'il connaît le sujet. le livre est d'ailleurs bien documenté. Il présente ici la montée en puissance des intégristes en détaillant (presque de manière chirurgicale) les étapes. Comment d'un enfant on fait un jeune adulte prêt à tout pour défendre la cause.
Sur fond d'une belle histoire, on se retrouve au coeur d'une tragédie, qui nous renvoie malheureusement à l'actualité.
Kerkennah, une jolie ville en Tunisie, Paul un peintre réputé qui s’y installe et fait la connaissance d’un pêcheur et de sa famille, avec en toile de fond deux arts majeurs : la musique et la peinture … mais aussi la chute de Ben Ali et la terrible menace d’Al Qaida … Si Marc Trévidic n’est pas un grand écrivain, il maitrise bien son sujet, ayant été juste d’instruction au pôle anti terrorisme et si Ahlam n’est pas le livre de l’année, il est agréable à lire et mérite qu’on s’y arrête le temps d’une lecture !
Roman agréable à lire, qui dénonce l intégrisme sans sombrer dans l'horreur mais nous laisse pessimistes quant à l' avenir. Marc Trévidic insiste un peu trop sur les arts même si c' est pour montrer qu' aucun ne peut résister au fanatisme et à l' obscurantisme. Cà, on le savait déjà . Les tunisiens se sont bien fait avoir avec leur révolution de jasmin.
Paul est un artiste français connu. A la suite d’une déception amoureuse, il a perdu l’inspiration et jusqu’à l’envie de peindre. Il trouve alors refuge sur une petite île tunisienne, où il a perdu ses parents par accident quand il était enfant.
Rapidement, il fait la connaissance de Farhat, pêcheur auprès de qui il retrouve peu à peu le goût de dessiner les paysages alentours. Il est très vite intégré à la famille de Farhat, subjugué par sa femme Nora, admiré par la grand-mère Fatima et les jumeaux Aylan et Issam.
Découvrant dans les deux enfants des talents insoupçonnés, il entreprend de faire de ces deux joyaux bruts des artistes accomplis, Aylam à la musique et Issam au pinceau. Durant 9 années, il les façonne, en fait ses créatures dans le but de les emmener faire carrière en Europe.
Mais après la mort de Nora, le malheur s’immisce insidieusement dans cette famille ouverte et tolérante. Issam tombe petit à petit sous la coupe d’un garçon de son âge, issu d’une famille salafiste, se laisse bercer par un discours haineux et finalement convaincre du bon comportement attendu d’un musulman. Jusqu’au jour où le départ des deux adolescents pour Paris est programmé. Issam refuse alors ce destin, de devenir artiste et même de peindre désormais, brisant du même coup les rêves de sa soeur et l’unité de la famille.
Parti à Sfax, il s’enfonce dans la violence, tandis qu’Aylam, reprenant pied, se transforme en jeune fille et se révèle dans l’amour qu’elle porte à Paul et dans la lutte pour les droits des femmes qu’elle mène, au moment où la Tunisie de Ben Ali s’effondre…
Cette histoire, située dans un contexte très contemporain, m’a beaucoup plu. Les personnages, très réalistes, sont à multiples facettes et on sent que l’auteur, forcément très documenté, cherche à nous amener sur le chemin de l’amour et de l’espoir plutôt que sur celui de la haine, sans pour autant édulcorer les dangers ni juger. Je l’ai perçu au final comme un hymne à la liberté.
Ce roman se lit d’une traite, la fin est forte, horrible et belle à la fois. A découvrir.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/07/05/ahlam-de-marc-trevidic/
Un roman qui respire à la fois la douceur de vivre, des odeurs, des visions, grâce aux arts et la violence qui s'installe petit à petit dans ce pays et jusqu'à cette petit île tunisienne.
Des personnages à la fois à la dérive et d'autres qui se battent contre la haine et l'enfermement.
Un roman qui tente d'expliquer des situations actuelles sous une histoire passionnante.
Amour, amitié, art, je vous laisse lire le résumé.
Douceur malgré le thème de l'intégrisme un beau roman bien écrit mais facile d'accès, une belle histoire d'amitié mais avec l'endoctrinement brutal qui fait tout noircir. On est tenu de bout en bout en se demandant comment cela va tourner.
Un excellent moment
Marc Trévidic aborde dans son premier roman, Ahlam, le thème de la montée de l’intégrisme, et présente l’amour et l’art comme remparts à la barbarie. Il se pose très clairement en grand défenseur de la liberté et de la culture. Une lecture agréable mais quelques regrets.
Le processus de radicalisation du jeune Issam est particulièrement bien décrit : de part son métier de juge d’instruction, l’auteur maîtrise bien sûr son sujet.
L’énergie d’Ahlam pour préserver sa liberté, s’opposer au radicalisme, et défendre la place de la femme dans la société tunisienne, malgré le déchirement de son propre frère Issam qui la renie, en fait un très beau rôle féminin, et la principale réussite de ce livre.
L’amour entre les membres de cette famille et leur désarroi face au jeune fils peu à peu enrôlé par les islamistes, est également très bien dépeinte. Idem pour la relation de fidélité et d’amitié entre Paul (le peintre qui introduit l’art dans la famille) et Farhat (le père de famille).
Quant à l’art, Marc Trévidic y voit indéniablement un outil puissant pour s’évader de la cruauté du réel mais également dénoncer un régime d’oppression. Les pages sur l’amour de l’art des différents personnages ; ainsi que la description de très beaux paysages de Kerkennah apportent lumière et poésie dans cette ambiance si sombre.
Vous l’aurez compris : un livre rythmé, qui a été pour moi une lecture agréable.
Parmi les regrets, l’écriture aurait pu être plus recherchée. En outre, l’apport de l’histoire d’amour entre Paul et Ahlam ne m’a pas convaincue. Elle vise peut être à justifier la forme romanesque (Marc Trévidic n’avait jusqu’alors écrit que des essais politiques) ou adoucir le propos de fond. Elle est cependant plutôt attendue, et explique pourquoi j’ai trouvé cette lecture agréable mais pas éblouissante.
https://accrochelivres.wordpress.com/2017/02/15/ahlam-marc-trevidic/
Avec « Ahlam », Marc Trévidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterrorisme du TGI de Paris, écrit son premier roman. Evidemment, son expérience professionnelle va largement transparaître cette histoire qui débute en 2000, peu de temps avant les attentats du World Trade Center.
Le personnage principal est Paul, jeune peintre qui a obtenu un succès très rapidement et mène une carrière internationale. Ayant perdu son inspiration, il décide de s’isoler à Kerkennah, petite île de Tunisie afin de se resourcer. Il y rencontre un pêcheur ainsi que toute sa famille dont Issam et Ahlam, respectivement frère et sœur. Il les prend sous son aile ayant découvert chez eux des dons artistiques hors normes. Issam peindra pendant que Ahlam jouera du piano. Toute cette histoire serait très simple si les germes du salafisme n’était pas en train d’éclore dans toute la Tunisie et même dans cette petite île de Kerkennah.
Dans ce roman, Marc Trévidic déploiera plusieurs axes : l’amour, le rapport de la peinture à d’autres arts, la religion, la révolution de jasmin, la radicalisation. D’ailleurs, c’est cette dernière thématique qu’il développera le plus, tant et si bien que le livre aurait pu s’appeler « Issam ». D’ailleurs le personnage d’ Ahlam est curieusement peu développé.
Certaines autres thématiques sont à mon goût moins réussies comme celles traitant de la peinture.
L’écriture de Marc Trévidic est précise et très agréable à lire. Le seul reproche que je pourrais lui faire est le manque de liant dans la globalité du roman On voit les coutures...
Mais malgré ces petits défauts, « Ahlam » est un excellent premier roman que j’ai dévoré en une petite journée. L’expérience de Marc Trévidic dans le développement de la radicalisation et du djihadisme illumine ce roman et glace cette belle histoire d’amour.
Lu en tant que juré du Prix du Livre de Poche 2017
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