"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Monsieur, ce sont des idées bien rétrogrades que vous exposez là. Bientôt les femmes seront médecins, ingénieures, avocates... Aucune nation moderne ne peut se priver de l'intelligence de la moitié de sa population ».
Elle s'appelait Suzanne Noël.
Médecin, féministe, elle redonnait un visage aux gueules cassées.
Leïla Slimani et Clément Oubrerie rendent un vibrant hommage à une femme exceptionnelle.
Très belle lecture. Dès les premières pages j'ai été captivée par l'ambiance du Paris des années 1900, et par la personnalité de Suzanne. Je ne suis habituellement pas très amatrice des biographies, mais celle-ci mêlant la médecine, le féminisme et l'art, je ne pouvais qu'être séduite. Je suis pressée de découvrir la suite.
Je lis très rarement des bandes-dessinées, non parce que je néglige cet art, mais j'ai un problème de situation dans l'espace qui fait que je ne sais pas lire ces ouvrages et ne sais pas dans quel ordre lire les bulles...
Offert par des collègues, cette bande-dessinée a été un moment très agréable.
Outre les dessins qui nous plongent dans le Paris du début du XXe siècle, les textes rédigés par Leïla Slimani sont simples et poétiques.
Merveilleuse découverte de la vie de Suzanne Noël, docteur en médecine, spécialisée en chirurgie esthétique et pionnière dans ce domaine.
Tome premier : 1900-1921.
Voici le portrait de Suzanne Noël, « chirurgienne, féministe, femme libre et déterminée ». Le lecteur assiste peu à peu à son émancipation. Elle va oser devenir la femme et la chirurgienne qu’elle désire être. Jamais elle ne se laissera enfermer dans un second rôle, ni dans celui tout assigné à l’époque d’épouse, de femme au foyer et de mère. Son mari Henry, médecin, la soutiendra et l’encouragera à suivre des études de médecine. Elle ne choisira pas la dermatologie comme son compagnon, André, mais la chirurgie. La vue du sang de l’effraie pas. Elle opérera de nombreux soldats, les « gueules cassés ». Puis elle sera pionnière dans le domaine de la chirurgie plastique. Dans la BD, il est question de la comédienne Sarah Bernhardt, qui n’a plus de rôle parce que jugée trop vieille. Suzanne la rajeunira à l’aide de son scalpel et le succès sera à nouveau au rendez-vous.
Le volume 1 retrace les années 1900 à 1921, et nous laisse sur un moment de suspense… Il faudra attendre le volume 2 qui paraîtra en septembre 2021, pour connaître la suite et avancer dans la biographie de Suzanne.
Un beau portrait de femme, avec au scénario mon autrice chouchou Leïla Slimani et au dessin Clément Oubrerie, sans oublier Sandra Desmazières à la couleur.
Encore une excellente BD des éditions Les Arènes !
A mains nues est la biographie mise en images d’une femme en avance sur son temps.
Ce premier tome nous présente Suzanne … une jeune femme qui veut apprendre, faire des études de médecine… loin d’être une évidence au début du XXème siècle. Elle deviendra une pionnière de la chirurgie plastique et réparatrice, souhaitant redonner un visage aux gueules cassées des poilus.
Le dessin et le texte s’associent parfaitement pour donner vie à cette histoire que je ne connaissais pas du tout et dont on a très envie de lire la suite d’autant que ce tome 1 nous laisse avec une fin angoissante…
Ce roman graphique réussi a le mérite de mettre en lumière une féministe avant l’heure, peu connue et dont l’histoire, inspirante, résonne encore aujourd’hui.
Un très bel ouvrage, difficile à classer entre roman graphique et bande-dessinée. On découvre l'histoire de Suzane Noël, une femme exceptionnelle qui saura se faire un nom dans la médecine française à une époque où cela n'allait pas de soi (ce ne l'est sans doute pas aujourd'hui non plus). Elle est en effet devenue la pionière de la chirurgie esthétique, à une époque où celle-ci servait aux anciens combattants comme aux actrices en fin de carrière.
Un ouvrage à découvrir !
Comment, dès les premières cases, ne pas être projeté.e.s dans l’ambiance qui régnait au début des années 1900 dont il ne manque ici, que le bruit des sabots des chevaux battant le pavé parisien.
Avec A mains nues, le roman graphique de Leïla Slimani (excellent Prix Goncourt 2016 avec Une chanson douce) pour le scénario et Clément Oubrerie pour les dessins, nous entrons de plain-pied dans l’histoire de Suzanne Pertat puis Suzanne Noël (nom de son deuxième époux), pionnière de la chirurgie esthétique (1878-1954).
1897 la jeune Suzanne Gros épouse le Docteur Henri Pertat, de huit ans son ainé et dermatologue parisien. Commence alors une vie de riche bourgeoise pour cette jeune femme qui ne trouve pas son compte dans une vie faite de futilités, bien que passionnée de peinture. Aussi décide-t-elle en 1902 de passer son Baccalauréat et dans la foulée, s’inscrit à la Faculté de médecine de Paris, dont elle deviendra externe en 1908, et sortira classée 4e à l’internat en 1913.
C’est en fréquentant ces carabins, que Suzanne va tomber amoureuse d’André Noël et décidera de mener une vie de femme libre entre son époux, qui s’occupera beaucoup de leur fille Jacqueline et de son amant.
En 1910, Suzanne effectuera sa première chirurgie maxillo-faciale sur une jeune patiente de 13 ans défigurée, et continuera sur cette lancée en travaillant à reconstruction des visages des « gueules cassées » de la Première Guerre Mondiale. Le deuxième combat de la vie de cette docteure en médecine sera en faveur des droits des femmes.
Très bel hommage à une femme magnifique et à une professionnelle exceptionnelle. Gros coup de cœur pour les dessins me faisant penser à l’univers d’Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), ceci n’engageant que moi !
Le deuxième tome se fera, bien évidemment, plus qu’attendre… ayant hâte de découvrir, entre autres, les prouesses de Suzanne Noël pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Leila Slimani au scénario et Clément Oubrerie au dessin nous racontent l'histoire d'une jeune femme de la bourgeoisie, qui s'ennuyait fort dans le rôle imposé aux femmes par la société
et qui a décidé de tracer son propre chemin, anti conformiste, avec une inébranlable intime conviction de savoir ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle fera des études de médecine et se consacrera à la chirurgie réparatrice dans un premier temps puis deviendra la première femme chirurgienne esthétique de France.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD librement inspirée de la vie de Suzanne Noël. Une oubliée de l'Histoire alors que c'est une femme remarquable, une forte personnalité, une femme libre, une féministe engagée pour le droit de vote des femmes et une véritable artiste capable de reconstruire un visage comme si elle avait sculpté de la glaise. [Suzanne Noël avait compris que dans une société en pleine mutation, la laideur peut être un handicap terrible, et elle n'aura de cesse d'innover et d'inventer des techniques chirurgicales pour corriger la vieillesse, la maladie ou l'épuisement. Elle pressentira très tôt que la chirurgie esthétique contribuera à l'émancipation de la femme.]
Suzanne Noël s'est "fait la main" pendant la première guerre mondiale où elle opérait aux côtés de son mentor le professeur Hippolyte Morestin les gueules cassées des soldats défigurés par les obus.
Il s'agit ici du premier tome qui couvre les années 1900 à 1921.
L'histoire de cette femme était sans doute peu connue. Leïla Slimani pour le texte, fluide et réaliste, Clément Oubrerie pour le dessin, remarquable d'esthétique et de précision, lui rendent un bel hommage dans cet album.
On suit Suzanne Gros (devenue Suzanne Pertat puis Suzanne Noël par ses deux mariages) dans ses débuts parisiens jusqu'à son installation comme chirurgienne déjà reconnue qui fait des prouesses dans la réparation des gueules cassées de la guerre de 14.
Le texte évoque bien le cheminement personnel de cette femme qui se bat pour faire exister son talent, à une époque où le métier est largement réservé aux hommes.
Ses rapports avec les autres médecins, son parcours sentimental et conjugal, sa volonté farouche d'apprendre et d'évoluer, la montée en puissance du féminisme dans un milieu plutôt rétrograde, sont très bien servis par des dialogues presque cinématographiques, d’une écriture efficace et soignée. Le dessin quant à lui apporte une dimension à la fois artistique et réaliste, en rendant parfaitement et joliment l'atmosphère du Paris du début du XXe siècle.
Le tome I annonce une suite et nous laisse sur un suspens…
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !