Incontournable de cette rentrée littéraire, Sébastien Spitzer est le lauréat du Prix Stanislas 2017 pour son premier roman "Ces rêves qu'on piétine"
« Que celui qui pourrait écrire un tel livre serait heureux, pensais-je, quel labeur devant lui ! Pour en donner une idée, c'est aux arts les plus élevés et les plus différents qu'il faudrait emprunter des comparaisons ; car cet écrivain, qui d'ailleurs pour chaque caractère en ferait apparaître les faces opposées, pour montrer son volume, devrait préparer son livre minutieusement, avec de perpétuels regroupements de forces, comme une offensive, le supporter comme une fatigue, l'accepter comme une règle, le construire comme une église, le suivre comme un régime, le vaincre comme un obstacle, le conquérir comme une amitié, le suralimenter comme un enfant, le créer comme un monde sans laisser de côté ces mystères qui n'ont probablement leur explication que dans d'autres mondes et dont le pressentiment est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l'art. Et dans ces grands livres-là, il y a des parties qui n'ont eu le temps que d'être esquissées et qui ne seront sans doute jamais finies, à cause de l'ampleur même du plan de l'architecte. Combien de grandes cathédrales restent inachevées ! » Marcel Proust, Le Temps retrouvé.
Incontournable de cette rentrée littéraire, Sébastien Spitzer est le lauréat du Prix Stanislas 2017 pour son premier roman "Ces rêves qu'on piétine"
Pour célébrer ses 20 ans, France 5 a lancé un sondage en ligne demandant "quel est le livre qui a changé votre vie ?".A cette question, plus de 6000 internautes ont répondu. Le palmarès a été révélé le 11 décembre 2014 par François Busnel lors de son émission littéraire "La Grande Librairie".
Entre l'incipit, « Longtemps, je me suis couché de bonne heure », et les derniers mots, « dans le Temps », il s'écoule quelque 3 000 pages.
C'est pendant la lecture de « Sodome et Gomorrhe », quatrième volume de « La Recherche », que j'ai constaté qu'il serait vain de commenter les sept tomes indépendamment les uns des autres.
Le chef-d'œuvre de Marcel Proust forme en effet un tout.
Inutile aussi de résumer cette somme peuplée de centaines de personnages et de lieux.
Je vais donc me contenter de livrer quelques impressions ressenties tout au long de cette lecture qui est avant tout une expérience extraordinaire, une plongée dans le Temps et la mémoire.
J'ai beaucoup aimé le procédé qui décrit le narrateur en train de devenir un écrivain et, pour se faire, le transforme en un voyeur armé d'un kaléidoscope pour traduire la complexité du monde. Avec Proust, on a l'impression que seule la fiction permet de saisir le réel dans son intégralité.
En lisant « La Recherche », on se sent hypnotisé par la beauté et le rythme des phrases.
Proust a décrit comme personne le sentiment amoureux et la jalousie.
Bien que son œuvre soit injustement considérée comme ardue et réservée aux érudits, elle est avant tout le creuset des impressions et des sensations versus les idées et l'intellectualisation.
Ses descriptions des salons mondains, du processus de remplacement de l'aristocratie par la bourgeoisie et du vieillissement inexorable sont un régal d'humour et de cruauté.
En conclusion, parce que personne n'a jamais écrit de cette manière avant lui, Proust a, sans conteste, révolutionné la littérature pour, à mon sens, deux raisons essentielles :
il a sublimé l'utilisation de la mémoire involontaire, celle qui permet au narrateur de revivre le passé, comme technique romanesque.
Il a inventé le roman sans fin, le roman cyclique qui autorise des lectures multiples
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-a-la-recherche-du-temps-perdu-marcel-proust-gallimard/
Que dire de Marcel Proust et d’À la recherche du temps perdu qui apporte une pierre à l’édifice, qui donne envie à de nouveaux lecteurs de tenter cette lecture puissante, mais aussi longue qu’exigeante ?
Tout d’abord cette lecture est-elle réservée à des intellectuels ?
Absolument pas. Elle est, au contraire, une expérience profondément charnelle, une expérience où tous les sens sont convoqués, et, partant, tous les arts évoqués, au service de la réminiscence et du bonheur qu’elle procure, sans oublier l’humour omniprésent.
Lire Proust une première fois est une chance fabuleuse, bien qu’il soit de ces auteurs que l’on lit et relit.
Tu peux m’ouvrir cent fois les bras, c’est toujours la première fois, chantait le poète.
Les amoureux de Proust ont en commun une hyper sensibilité qui était précisément celle de l’auteur, et peut-être une appréhension des choses particulière.
L’œuvre de Marcel Proust est une cathédrale, une structure complexe et intemporelle, à l’intérieur de laquelle tout le monde peut entrer, et lui-même citait l’exemple de ce chauffeur de taxi qui lisait La Recherche entre deux courses…
Il est un fait qu’après cent ans Proust a des lecteurs partout dans le monde et dans tous les milieux socio-professionnels. Car c’est le propre des chefs-d’œuvre que de s’adresser à tous en exprimant des valeurs universelles par le prisme de sa propre vie.
La Recherche, est une œuvre de la maturité, celle d’un écrivain, qui, ayant la vocation très jeune, saura, avec une pertinence aiguë, étudier l’aristocratie pour nous en proposer une image peu glorieuse, mais fascinante, particulièrement pour nous, citoyens du 21e siècle.
Ce roman foisonnant est écrit dans un style complexe, protéiforme, qui révèle une pensée labyrinthique incroyablement stimulante pour le lecteur, comparable dans sa beauté – faite de volutes qui se déploient sans cesse –, son pouvoir émotionnel à Virginia Woolf ou à James Joyce.
Il faut accepter avec cette lecture, d’entrer dans l’extraordinaire générosité des mots, des phrases, de se laisser porter par leur onctuosité bienfaisante et leur douceur sans pause (ou presque) jusqu’à un infini qui s’entrouvre parfois en nous, expérience précieuse et rare.
La Recherche est un livre que nous pouvons ouvrir n’importe où, n’importe quand, et à n’importe quelle page, nous y trouverons toujours inspiration et encouragement.
Car Marcel, l’ami de génie, à travers le temps et l’espace nous voue (et nous lui vouons) une véritable affection.
Son œuvre unique et essentielle nous nourrit et nous fait réfléchir sur tant de sujets: l’art sous toutes ses formes, l’écriture, le Temps... Elle est une rencontre qui nous transforme définitivement. Qui nous rend meilleurs.
C'est ma lecture obsessionnelle du moment. Même si je n'en suis qu'au deuxième tome d' A l'ombre des jeunes filles en fleurs, je n'imagine pas un seul instant ne pas aller jusqu'au bout. Les portraits sont d'une véracité et d'une actualité saisissante !
Proust et sa recherche ! Lu en plusieurs fois, le tome qui m'avait le plus séduite était A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Même s'il ne se passe pas toujours grand chose, lire cette prose comme on regarderait une toile de maître, ne peut qu'être agréable. Le temps retrouvé nous livre finalement le pourquoi de cette oeuvre, et l'importance des souvenirs pour Proust, qui nous construisent. J'avais relevé de beaux passages. Le style est tout de même prodigieux.
On peut être insensible au génie de certains...et c'est mon cas. Insensible à l'écriture de Proust, à ces logorrhées interminables et ses évocations sans fin sur tout et rien.
Impossible de finir le livre.
Je sais, on ne le présente plus mais cet écrivain est cher à mon cœur. Je l’ai découvert à la fac et son écriture fut pour moi une révélation. Il était le premier à décrire parfaitement une émotion dans ses moindres détails. Je retrouvais à l’identique des sensations retranscrites à la perfection.
Chaque phrase, par sa longueur, était donnée à déguster, tissée comme une dentelle complexe et délicate.
En dehors de ses prouesses techniques et grammaticales, cet auteur a su rendre comme personne les élans d’une émotion, les mouvements qu’on pensait indicibles, de l’âme humaine.
Un classique de la littérature française qui offre une réflexion sur la littérature, la mémoire et le temps. Chacun des sept tomes peut se lire séparément. Le mieux étant cependant de les lire à la suite ! J’ai lu trois fois « La Recherche », à différentes périodes de ma vie. L’œuvre est tellement foisonnante que chacune de mes lectures m’a apporté de nouvelles découvertes.
Au lecteur qui pourrait être quelque peu rebuté par le style de Proust, s’il fallait n’en lire qu’un – choix difficile – je conseillerais le dernier tome « Le temps retrouvé ».
Incontournable! je l'ai lu avec curiosité, il y a 50 ans...et je le relis petit-à-petit: en audio dans la voiture et je suis surprise de m'apercevoir que les moments cultes ne se trouvent pas où je croyais; par exemple: la petite madeleine arrive très tôt
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