Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes !
Après le beau récit biographique sur Armen Lubin, Hélène Gestern revient au roman avec cet énigmatique 555. Comme souvent chez l'autrice, le roman classique se double d'une enquête. Il s'agit ici d'une enquête sans enquêteur. Mais plutôt de la résolution d'une énigme qui nous tient en haleine jusqu'au bout. De quoi s'agit-il?? Dans 555, Hélène Gestern nous entraîne dans le monde de la musique, des musiciens, de la lutherie, avec une puissance qui lui appartient. C'est en défaisant la doublure d'un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, associé d'un luthier, découvre une partition ancienne. Après l'avoir fait déchiffrer, il acquiert la certitude qu'elle a été écrite par Domenico Scarlatti, le plus illustre des compositeurs pour clavecin. Mais la partition disparaît. Cinq êtres, dont l'existence est intimement liée à l'oeuvre du musicien, se lancent alors à corps perdu à la recherche du précieux document, dans un contexte où vérité et mensonges, sincérité et faux-semblants ne cessent de se télescoper. de la plus troublante des façons. Mais comme toujours dans les romans d'Hélène Gestern, ces cinq hommes et femmes, au fil de la diabolique partie d'échecs à laquelle ils vont devoir prendre part, sont peu à peu amenés à questionner leur passé, leurs amours, leurs espérances et leurs erreurs, à la faveur d'une quête qui va bouleverser durablement leurs existences.
Scarlatti, compositeur génial aux 555 sonates, est le fil conducteur de ce roman «musical». Sa musique envoûtante en est la bande sonore. Et peu importe, finalement, de savoir s'il faut en ajouter une 556e.
Des conseils de lecture pour faire le plein de découvertes !
Un roman dont j'ai eu la chance de découvrir en 2022 dans le cadre des coup de coeur du mois du magazine Femina.
Hélène Gestern plonge le lecteur à travers cette mystérieuse 555ème sonate, c'est un roman musical qui est une ode à la création, mêlé de faits historiques connus, une histoire chorale, intrigante, mystérieuse et habile.
Cinq personnages construits avec finesse dont les voix sont entrecoupés et dont le destin est lié au compositeur.
Une histoire envoûtante, subtile, les émotions intenses. Une intrigue fascinante et passionnante.
"Depuis toujours, je suis fasciné par les musiciens. J’ai beau savoir que leur technique, leur virtuosité sont le fruit d’heures de pratique et de milliers d’exercices enchaînés, pour moi, ce sont des magiciens, des prestidigitateurs. Je regarde leurs doigts courir à une vitesse surnaturelle sur le clavier et, chaque fois, j’ai l’impression d’assister à un miracle."
"Mon visage était humide quand elle a terminé de jouer ce dernier bis. Je n’ai pas l’habitude de me laisser aller en public. Mais cette femme m’avait rappelé que, malgré les coups de poignard, malgré les outrages que la vie nous inflige, elle pouvait encore, sans prévenir, nous inonder de joie, pour peu qu’on accepte de la laisser venir à soi."
Grégoire Coblence est un ébéniste talentueux qui s’est associé à un luthier de renom, Giancarlo Albizon. Sa femme, qu’il adorait, l’a quitté deux ans auparavant sans lui donner de réelle explication quant à leur rupture.
Depuis Grégoire survit en se donnant à fond dans son travail. Giancarlo lui a confié la restauration d’un étui à violoncelle. A l’intérieur de la doublure dudit étui, Grégoire découvre une partition ancienne qui lui fait aussitôt penser à l’oeuvre de Scarlatti, le fameux compositeur de cinq cents cinquante cinq sonates. Un musicien dont l’épouse de Grégoire appréciait particulièrement l’oeuvre.
Cette partition serait-elle une composition jusqu’alors inconnue du musicien ? Grégoire et Giancarlo, pour en avoir le coeur net, montrent la partition à la plus grande spécialiste de l’oeuvre de Scarlatti. Après l’avoir jouée, Manig Terzian semble convaincue elle aussi de son authenticité.
Cette découverte va faire l’effet d’une bombe dans le milieu de la musique classique : Giancarlo espère pouvoir la vendre un bon prix et se débarrasser ainsi de ses dettes de jeu, Manig Terzian se voit enregistrer un nouveau disque. D’autres personnages vont aussi s’y intéresser : un musicologue renommé et un richissime mécène.
Mais l’atelier du luthier va être victime d’un cambriolage pendant lequel la partition sera volée.
Chacun va alors, pour des raisons personnelles et différentes, tenter de la retrouver.
Le jeu de piste suivi par les différents protagonistes est intéressant car chacun y dévoile sa personnalité et ses propres motivations. Entre chaque paragraphe, un personnage inconnu parle, donne des explications. Jusqu’au dénouement final plutôt inattendu.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman et la plume d’Hélène Gestern que je lisais pour la première fois.
Une intrigue au sujet d'une mystérieuse partition de Scarlatti, menée à plusieurs voix, dont une anonyme. En donnant ainsi la parole aux différents personnages, c'est leur portrait psychologique qui est ainsi dressé, leurs failles et leurs parts d'ombre, qui peuvent nous permettre de comprendre pourquoi cette partition a tant d'importance pour chacun d'eux.
Lé révélation de l'intrigue, de ses tenants et aboutissants est un peu décevante de mon point de vue, trop banale par rapport à l'ensemble. En revanche j'ai apprécié la description précise et fine du monde de la musique classique (lutherie, répertoire, concerts, artistes etc.). L'autrice a su installer une véritable ambiance dans ce livre.
Un livre écrit d'une manière très appliquée, d'une manière moderne aussi (de courts chapitres qui mettent dans la peau de chacun des personnages). le rythme du récit est lent, ce qui vous donnera le temps d'aller écouter des sonates de Scarlatti (impossible de faire autrement).
Deux bémols. D'abord il est possible de s'ennuyer un tout petit peu, car il n'y a pas d'explosions, de meurtres, etc... Ensuite, l'explication finale est un peu poussive, et l'auteur est d'ailleurs obligée de délayer avec application pour s'expliquer.
C’est à l’occasion de la restauration d’un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, ébéniste, découvre une partition paraissant ancienne. Il en informe son ami et associé, Giancarlo Albizon qui de son côté est luthier. La machine s’emballe presque aussitôt autour de cette partition qui est rapidement attribuée à Domenico Scarlatti, compositeur baroque de la fin du XVIIème et début XVIIIème siècles et auteur de 555 sonates. Mais la mystérieuse partition est dérobée dans l’atelier de Giancarlo. Commence alors une enquête pour la retrouver et l’authentifier qui va mettre en scène, outre les deux premiers personnages, Manig Terzian, une claveciniste célèbre ; Joris de Jonghe, un riche collectionneur et Rodolphe Luzin-Farge, un universitaire spécialiste de Scarlatti en quête de reconnaissance. La route de ces cinq personnages va s’entrecroiser, de la France à l’Allemagne, et cette quête va avoir, pour chacun, des conséquences sur leur destinée.
Les romans autour d’un instrument, d’un manuscrit, d’une partition... perdu puis retrouvé, ou caché ne manquent pas. C’est un sujet éminemment romanesque qui peut permettre l’usage de différents styles littéraires et de multiplier les intrigues.
Rien de bien original donc ici avec le choix de ce sujet. C’est plutôt le fait qu’il se double aussi d’une histoire de manipulation et de vengeance qui donne du piment à l’intrigue.
La construction est, elle aussi, assez classique. L’auteur fait alterner les points de vue de chacun des cinq protagonistes dans un ordre d'une régularité métronomique et fait ainsi progresser le récit de manière très linéaire. Chacun d’entre eux revient aussi sur son passé, sa carrière, ses relations amoureuses, ses regrets et ses liens, bien sûr, avec Scarlatti, le point central de l’histoire et le fil qui les relie.
On comprend assez rapidement qui tire les ficelles et est à l’origine de toutes les manigances autour de la partition ainsi que les raisons qui ont poussé cette personne à mettre en œuvre cette machination. Cela grâce (ou à cause) des petits paragraphes qui émaillent le roman et qui donne la parole à ce personnage essentiel et à quelques indices qu’on pourra détecter entre les lignes du personnage de Giancarlo.
Malgré tout, on se laisse prendre au jeu et on tourne avec plaisir les 450 pages de ce livre qui se lit avec facilité et nous permet d’explorer agréablement le monde de la musique.
Dès qu’il s’agit d’enquêtes autour de vieux manuscrits, de ivres anciens, de tableaux célèbres ou anonymes, de palais mystérieux… j’adore!
ici il s’agit de partitions rares. Parfait!
Les personnages sont très attachants et originaux : un luthier et son apprenti ébéniste, un collectionneur veuf richissime, mélancolique lui aussi, qui tente de rattraper le temps avec ses enfants qu’il n’a pas vu grandir; un professeur agrégé musicologue, une célèbre claveciniste de 77 ans* qui partage sa vie avec une autre femme, affublée d’une jeune nièce extravagante amoureuse d’un homme introverti bien plus jeune qu’elle (et lui, quel est son secret?)
Tous reliés par l’amour de la miusique et une sonate inédite de Scarlatti…
Fébriles comme nous lecteurs, pressés de démasquer le narrateur, -alors que le jeu semblerait lui échapper à lui aussi…- Il prend la parole en italique sous la forme de courtes pages distillées deci-delà… avant de dévoiler un plan machiavélique!
Moult thèmes abordés, essentiels, chaque nouveau témoignage, chaque vérité, émotionnant ou cuisant est bon à dire, à lire, comme la perte d’un fils, d’une compagne, tenter de continuer à vivre, sans. Ou cet autre éternel : que ne fait on pas par amour? Ou par vengeance?
Et quelle plume! Encore de nouveaux mots pas si faciles à replacer ;-) «les fourches caudines» p189
«planter la première banderille» page 248 *«Comme un corps gigantesque, la salle, absorbait les mesures, se laisser happer, embraser, subjuguée par cette énergie neuve qui semblait s’écrire directement sous les doigts de Manig Terzian. Après la dernière note, une seconde de silence a flotté comme un parfum d’éternité, avant qu’une clameur, enthousiaste, éclate, précédant un tonnerre d’applaudissements.» (Concert p278)
ne perdez pas le fil!
Je vous invite à finir un chapitre (ils sont courts) avant de quitter le récit.
450 pages de pur bonheur intense que je vous recommande chaudement, dispo à la @librairiemassenanice à Nice pour info, équipe sympathique, disponible et d’excellent conseil!
Véritable jeu de piste (page220) j’aimerais beaucoup le voir porter à l’écran, il me rappelle l’intrigant film -et tout aussi dérangeant parfois- «La neuvième porte» -vous souvenez-vous? avec l’excellent J.Depp- A lire avec des sonates de Scarlatti en fond sonore, que je ne connaissais pas du tout, diverses pièces de violon, violoncelle et clavecin, avec Satie, Bach ou Debussy
A lire avec des sonates de Scarlatti en fond sonore, que je ne connaissais pas du tout, diverses pièces de violon, violoncelle et clavecin, ne boudez pas votre plaisir en continuant avec Satie, Bach ou Debussy.
Grégoire Coblence est profondément malheureux depuis que sa femme l'a quitté, profondément malheureux et seul également. Alors il passe ses journées au travail qui le passionne: ébéniste. De plus, sa proximité avec son ami luthier, Giancarlo, lui apporte une clientèle spéciale qui lui permet d'allier son travail à sa deuxième passion : la musique.
Alors quand son fidèle ami lui confie un étui à violoncelle à rafraîchir et qu'il y découvre une vieille partition cachée dans la doublure c'est comme un déclic qui se fait en lui. Il en est sûr il tient dans sa main une pépite!
Mais quelle attitude adopter et comment s'assurer que c'est une vraie composition du célèbre Scarlatti?
S'ensuit une quête menée de part et d'autre par quatre autres personnages qui vont se donner la parole à tour de rôle dans un roman polyphonique tourbillonnant et passionnant.
"555" est en effet un roman plaisant à lire qui ne livrera la clé du mystère qu'à la toute fin d'une incroyable épopée symphonique.
Je lis pour la première fois Hélène Gestern grâce à ce roman intitulé sobrement 555, roman qui m’a plongé dans un univers que je connais très très mal, celui de la musique classique avec tous les métiers qui gravitent autour de cet art trop souvent réservé à une élite.
555, c’est le nombre de sonates écrites, composées par Domenico Scarlatti (1685-1757). Ce claveciniste virtuose excite la curiosité des spécialistes de musique baroque car chacun espère - pourquoi pas ? - découvrir une œuvre oubliée, dénichée chez un collectionneur, avec le risque d’être abusé par une partition fabriquée de toutes pièces par un faussaire doué.
Avec cinq principaux personnages, Hélène Gestern met en place une intrigue de plus en plus passionnante faite de fausses pistes, d’espoirs les plus fous, jusqu’au coup de théâtre final.
Grégoire Coblence, le premier à entrer en scène, est ébéniste. C’est un artisan, un artiste, qui rénove avec amour des meubles anciens ou des étuis d’instruments de musique. Flo, son épouse, l’a quitté subitement alors qu’il en est toujours follement amoureux. Grégoire souffre beaucoup mais n’en poursuit pas moins son travail. C’est justement lui qui vient de découvrir une partition écrite sur un vieux cahier de quatre pages. Cette partition était cachée sous la doublure d’un étui pour violoncelle qu’il devait réparer.
Son associé, Giancarlo Albizon, est restaurateur d’instruments anciens. Il travaille dans un atelier contigu à celui de Grégoire qui, justement, lui montre cette fameuse partition pour clavecin. Dans cette première scène, se noue toute l’intrigue du roman d’Hélène Gestern qui passe au personnage suivant.
Ce personnage se nomme Manig Terzian. C’est une musicienne à l’immense talent, spécialiste du clavecin et c’est donc à elle que s’adressent aussitôt Grégoire et Giancarlo pour lui montrer la partition. Manig, en fin de carrière, vit avec Madeleine, virtuose du violoncelle. Aussitôt, Manig pense à une œuvre de Scarlatti. Elle se met au clavecin et interprète la première page de ce qui pourrait être la 556e sonate du musicien italien.
Entre en scène maintenant un célèbre musicologue, spécialiste de Scarlatti : Rodolphe Luzin-Farge. Cet homme cumule les titres, enseigne ou a enseigné dans les plus célèbres universités.
Enfin, voici Joris De Jonghe, un Belge vivant à Bruges. Il est un collectionneur richissime, passionné par la musique de Scarlatti. Lui, il a les moyens de financer les recherches indispensables pour prouver l’authenticité de cette partition.
555 est donc lancé, bien lancé, avec treize séries d’interventions des cinq principaux protagonistes. Pourtant, un grain de sable se glisse entre chaque série. Je ne sais pas qui s’exprime. Le texte est en italiques et cela m’intrigue beaucoup mais… patience.
Avec cette quête passionnante, proche du thriller, Hélène Gestern me fait voyager en Angleterre, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne mais le plus beau voyage qu’elle m’offre, c’est au cœur de la musique de Scarlatti. Le merveilleux concert donné par Manig Terzian, salle Pleyel, offre des pages d’une exceptionnelle douceur, une plongée dans l’œuvre de Scarlatti. Ses sonates pour clavecin, toutes répertoriées de K1 à K555, sont légères, endiablées souvent, et requièrent une virtuosité, une dextérité impressionnante de la part des musiciens qui les interprètent.
Aux principaux personnages déjà présentés, il faut que j’ajoute Romain, le frère de Flo, ex de Grégoire, et Alice, la petite-nièce de Manig, musicienne elle aussi.
Je remercie Pauline et Simon pour cette lecture d’un roman à l’écriture subtile au service d’une intrigue habilement ficelée.
555 est un roman dont je n’avais guère entendu parler et je pense qu’il aurait amplement mérité une bien meilleure exposition.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/12/helene-gestern-555.html
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