"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1938, c'est la veille de la guerre, les Français espèrent encore. Après le « lâche soulagement » des accords de Munich, Hitler envoie son ministre des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, à Paris, le 6 décembre, pour signer une déclaration de bon voisinage. Il est reçu avec tous les honneurs de la République. S'agit-il d'une nouvelle ruse du Führer ? Faut-il continuer à réarmer la France à marches forcées ?
Pourtant, le pogrom de la Nuit de Cristal, quelques semaines plus tôt, le déchaînement des persécutions antijuives dans toute l'Allemagne, ainsi que la reprise des discours incendiaires d'Hitler, ont rallumé la méfiance d'une partie de l'opinion et des responsables politiques. Le gouvernement d'édouard Daladier est divisé. Il doit faire face à d'autres crises telles que les violentes manifestations fascistes antifrançaises orchestrées par le régime de Mussolini à Rome.
C'est en fait toute l'Europe qui marche à l'abîme. Mais la brillante vie parisienne occulte aussi la réalité de la menace et favorise l'inconscience devant le danger.
On danse sur un volcan. au grand bal des illusions, où se trouvent encore la lucidité, l'intelligence et le courage ?
Frédéric Mitterrand retrace avec verve cet épisode méconnu d'une histoire qui s'avérera tragique.
Et dont l'écho résonne encore fortement dans la France d'aujourd'hui.
Quatrième de couverture :
1938, c’est la veille de la guerre, les Français espèrent encore. Après le « lâche soulagement » des accords de Munich, Hitler envoie son ministre des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, à Paris, le 6 décembre, pour signer une déclaration de bon voisinage. Il est reçu avec tous les honneurs de la République. S’agit-il d’une nouvelle ruse du Führer ? Faut-il continuer à réarmer la France à marches forcées ?
Pourtant, le pogrom de la Nuit de Cristal, quelques semaines plus tôt, le déchaînement des persécutions antijuives dans toute l’Allemagne, ainsi que la reprise des discours incendiaires d’Hitler, ont rallumé la méfiance d’une partie de l’opinion et des responsables politiques. Le gouvernement d’édouard Daladier est divisé. Il doit faire face à d’autres crises telles que les violentes manifestations fascistes antifrançaises orchestrées par le régime de Mussolini à Rome.
C’est en fait toute l’Europe qui marche à l’abîme. Mais la brillante vie parisienne occulte aussi la réalité de la menace et favorise l’inconscience devant le danger.
On danse sur un volcan. au grand bal des illusions, où se trouvent encore la lucidité, l’intelligence et le courage ?
Avis et commentaires :
Année charnière, une de plus probablement, où toutes les pièces du puzzle se rassemblent pour cette tragédie que fut la seconde guerre mondiale.
Cette vaste pantomime que représente le ballet des dirigeants politiques pour tenter d'éviter l'inexorable conflit européen est particulièrement bien rendue par Frédéric MItterand avec le cynisme et l'érudition qu'on lui connaît dans cet ouvrage. Cynisme c'est bien le mot approprié pour ce livre truffé de références, dialogues, anecdotes de plus de 500 pages tant les portraits repris ou esquissés en ont un usage inconsidéré.
Il est vrai qu'avant d'ouvrir ce livre et de le lire, le lecteur non initié que je suis, disposait de connaissances scolaires ou historiques minimales sur cette tragédie humaine et historique, j'avais bien connaissance des accords honteux et liberticides de Munich mais peu d'éléments de ce qui se poursuivit cette année 1938. En 26 chapitres, les cartes sonr rebattues, les portraits et échanges ciselés et si des personnages tels que Daladier, les caciques politiques de l'époque, Mandel, Mussolini, Hitler, Von Ribbentrop et tant d'autres se trouvent au coeur de ce récit des journées de la visite de Von Ribbentrop à Paris et c'est particulièrement celle du 6 décembre 1938 qui esr ici reprise et décortiquée.
Fantastique plongée dans les esprits retors des dirigeants italiens, allemands, polonais et tchèques et des cartes géopolitiques qui se font et se refont et vision claire des dirigeants français dont Daladier de l'échec réel qui se profile, de la tragédie qui s'avance de manière inéluctable et de la part de responsabilité personnelle et politiques dans ce processus. L'antisémitisme s'installe, les haines revanchardes prennent le dessus, la faillite morale et politique, les petits arrangements, la bassesse humaine et encore une fois l'aveuglement des peuples qui ne sentent rien venir...
C'est peu dire que les sources historiques, les références et la qualité des informations et des archives sur lesquelles s'appuient l'auteur sont riches, pertinentes et mixent avec un certain talent la Grande Histoire, les anecdotes, les doutes et perceptions des hommes politiques comme des personnages plus secondaires du gotha mondain, politique et social européen de l'époque. On est plongé quasi en temps réel dans l'époque, les échanges, discussions, pensées de chacun des tristes héros de ce livre et de cette époque.
C'est aussi un livre rappel qui interpelle tant les données de l'époque dans laquelle nous sommes sont proches de celles de 1938, une oeuvre salutaire et érudite. Passionnant.
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