"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En cette fin d’année 1792, le procès du roi Louis XVI a commencé, et Nantes attend le verdict qui pourrait avoir des conséquences sur la campagne nantaise où la Révolution ne fait pas l’unanimité. Mélina et Léocadie elles, sont accusées du meurtre du commissaire Turpin, assassiné sous leurs yeux par son adjoint Lambert. N’ayant d’autre solution que quitter la ville, elles se rendent au château de Montencourt…
La venue d’Enguerrand fils du Marquis de Valoire, va relancer l’action. Il enjoint son père, pour sa sécurité, de quitter Nantes, ce bastion républicain où tout le monde connaît l’opposition du marquis à la Révolution. Lui, va également quitter Nantes sur les conseils de son père pour aller mener la contre-révolution en Vendée.
Que va devenir Célénie ?
Ce troisième opus est toujours aussi riche en actions et péripéties, intéressant, plein de suspense et instructif que les précédents, avec la confrontation des différents points de vue des protagonistes.
Xavier Fourquemin n’a pas son pareil pour croquer le mouvement et suivre ainsi le rythme des aventures de nos héros. Dans ce tome, c’est un festival de duels à l’arme blanche, que ce soit épée, poignard, couteau, simple bâton ou même pelle, que le dessinateur nous offre avec grand talent.
Pour ce qui concerne les couleurs, Amparo Crespo Cardenete s’en sert à merveille, utilisant des gris bleutés pour les scènes de nuit hivernales et enneigées, quelques touches de lumière pour les scènes intérieures, n’hésitant pas en outre à proposer depuis le début, des tignasses bien colorées nous permettant de bien différencier les personnages déjà bien typés.
Régis Hautière, quant à lui, maîtrise finement les dialogues, et ce, de manière toujours aussi dynamique et rythmée, glissant naturellement et fort adroitement dans les conversations, souvent sous forme de rumeurs, des informations sur les événements.
Il y est question du procès du roi, du clivage entre Nantes et sa campagne et aussi, sans dire son nom du commerce triangulaire auquel Nantes doit sa richesse. Tout cela et d’autres points comme le calendrier républicain ou l’armoire de fer, cette cachette secrète du roi, sont repris et développés comme dans les précédents tomes dans un dossier documentaire clair et précis en fin d’ouvrage.
Révolutionnaires !, une série passionnante et mouvementée, intelligente, distrayante, une aventure historique à mettre entre toutes les mains à partir de 9 ans.
Ne me reste plus qu’à attendre le prochain tome et à remercier les éditions Le Lombard pour ce beau cadeau !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/revolutionnaires-tome-3-le-roi-est-mort-vive-la-republique-bd-fourquemin-et-hautiere.html
Avec ce tome 2 de Révolutionnaires ! Le grand désordre de l’an I, nous retournons à Nantes à la fin septembre 1792.
Le 21 de ce même mois, a été abolie la royauté et proclamé l’avènement de la République et à partir du 22, tous les actes publics seront datés de l’an I de la République.
La jeune Célénie de Montencourt, devenue orpheline, attire bien des convoitises en tant qu’héritière des Montencourt. Après avoir échappé aux griffes du marquis de Valoire, son oncle, c’est entre celles de Mange-Doigts, le truand qui règne en maître sur le quartier populaire du Buffay, qu’elle est tombée, et ce dernier compte bien s’en servir pour faire chanter le marquis...
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé dans ce deuxième opus les jeunes héros Pince-Mitraille, Titor et Mélina qui vont recevoir le soutien de Léocadie, la fille du précepteur de Célénie, soutien bien apprécié, pour tenter de libérer cette dernière dont l’avenir semble bien compromis.
J’ai à nouveau beaucoup apprécié le trait de Fourquemin, tellement expressif aussi bien pour croquer les gueules sinistres des truands que pour donner vie aux course-poursuites ou restituer les bas-fonds et les vieilles ruelles de Nantes, ou encore le port.
Les couleurs d’Amparo Crespo Cardenete sont quant à elles toujours en parfaite adéquation avec les ambiances traversées.
Toujours avec autant de rythme et d’intensité et un brin d’humour, Régis Hautière parvient avec une maîtrise totale à insérer les aventures de ces gamins dans la grande histoire et à les faire vivre avec émotion.
Beaucoup d’actions et un suspense omniprésent, des galopins attachants rendent la lecture très plaisante et palpitante. Un brin de nostalgie avec ce petit côté Club des cinq. Mais ici, l’aventure en s’inscrivant dans le tourment de la Révolution française, sur fond d’avènement de la République, se pare d’un intérêt historique hautement intéressant, par la tension qui monte entre les fidèles de la Royauté et de l'Église et ceux qui aspirent à plus d’égalité, de liberté et de fraternité. Nous retrouvons d’ailleurs en fin d’ouvrage un petit dossier historique simple et précis « Pour aller plus loin » qui permet aux jeunes comme à tous de bien se repérer dans cette deuxième phase de la Révolution française.
Mais l’aventure n’est pas terminée et je n’ai qu’une hâte, découvrir le tome 3 !
Un grand merci aux éditions Le Lombard !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/revolutionnaires-tome-2-le-grand-desordre-de-l-an-1.bd-fourquemin-et-hautiere.html
En septembre 1792, au cours d’une embuscade, la comtesse de Montencourt est tuée par des brigands, sa fille Célénie est sauvé de justesse par son précepteur Monsieur Lalouette et conduite à Nantes chez son oncle le marquis de Valoire, sa seule famille. Surprenant une conversation dans laquelle son oncle veut la faire supprimer, elle s’échappe, s’enfuit dans la rue, est sauvée de justesse des mains des deux brutes qui la poursuivaient et trouve refuge auprès de trois jeunes mendiants Pince-Mitraille, Titor et Mélina à qui elle va demander de l’aide pour échapper à son oncle et récupérer son héritage qui semble en intéresser plus d’un…
Une superbe couverture, bien représentative de l’esprit de la BD, montre quatre gamins sur les toits, deux garçons et deux filles, l’une des deux tenant par la main l’autre et l’aidant à se hisser, il s’agit de Célénie, bien identifiable grâce à sa chevelure blonde et à sa magnifique robe rouge.
Plongés dans le tourment de la Révolution française, les quatre enfants vont devoir s’organiser et lutter pour leur Liberté et ce, dans l’Égalité et la Fraternité.
Les planches de Xavier Fourquemin sont d’une efficacité totale et nous livrent une galerie de portraits saisissante, où les personnages sont bien identifiables, les expressions des visages fascinantes, le rendu des sentiments absolument confondants, aussi bien pour restituer l’innocence ou la malice des enfants que la méchanceté, l’avidité de ceux qui les pourchassent. Une mention spéciale également pour la reconstitution de ce quartier populeux du Bouffay à Nantes et de sa vie grouillante…
J’ai apprécié la maîtrise avec laquelle Régis Hautière aborde la grande Révolution française avec ces personnages issus de milieux sociaux différents et parvient à inclure ces petites histoires dans la grande, donnant une approche de cette période mouvementée sous un angle humain. Avec rythme et humour, le scénariste de La Guerre des Lulus, dévoile ainsi quelques événements révolutionnaires au gré des aventures des protagonistes.
Un dossier documentaire « Pour aller plus loin », clair et précis, agrémenté de gravures et tableaux termine ce bel ouvrage.
L’opus, riche mise en place des éléments, se termine avec la bataille de Valmy et la proclamation de la République et c’est avec impatience que j’attends d’apprendre la suite des aventures de ce quatuor si attachant, les évènements futurs pouvant jouer, je l’espère en leur faveur.
Ce premier tome, Les Princes Misère, s’avère une aventure historique très dynamique avec de nombreuses actions et des personnages hauts en couleurs, le tout se déroulant en plein tourment révolutionnaire à la veille de la proclamation de la Première République et, originalité, non pas à Paris mais dans un décor historique décentralisé, Nantes !
Révolutionnaires – Les princes Misère, quand la grande Histoire rencontre les petites Histoires, cette BD devrait ravir les ados pour son rythme soutenu pour les aventures rocambolesques vécues par les quatre héros et la solidarité qu’ils déploient pour tenter de déjouer les plans des sbires du marquis de Valoire associés dans leur recherche à un certain truand du nom de Mange-Doigts et leur faire découvrir des détails de cette période historique relativement complexe.
Elle présente un potentiel pédagogique évident et remarquable !
Merci aux éditions Le Lombard pour ce beau cadeau.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/revolutionnaires-tome-1-les-princes-misere.bd-fourquemin-et-hautiere.html
Comme dans le premier tome, Régis Hautière parvient magistralement à écrire une BD historique du point de vue d’enfants, permettant, selon ses propres mots : « d’éviter les grandes batailles et les grands hommes. D’être plus proche de l’humain et de la banalité du quotidien. On vit l’Histoire avec ceux qui la subissent. » La Révolution française est donc du point de vue des enfants et des autres personnages de l’intrigue. A l’instar des acteurs de la grande Histoire, les jeunes protagonistes sont ballotés au gré des intérêts de leurs adversaires et de l’évolution de la Révolution française. Sur un terrain mouvant, alors que le désordre et la violence règnent, chacun essaie de tirer les marrons du feu au fur et à mesure que les rapports de force évoluent. Les enfants deviennent alors des pions dans la quête de pouvoir des adultes.
Les dessins de Xavier Fourquemin sont toujours d’une grande beauté et d’une grande simplicité. Sous sa plume, le point de vue des enfants est parfaitement restitué, le dessinateur allant jusqu’à accentuer la hauteur des bâtiments ou le physique des adultes afin que le lecteur découvre la ville de Nantes presque à travers les yeux des héros. Les lignes sont claires, le dessin est précis, les couleurs sont chatoyantes, donnant ainsi vie à cette ville, à sa violence et à son caractère sans pitié. L’ensemble me rappelle la série Les enfants de la Résistance, avec un scénario solide, des graphismes de qualité, un point de vue original et un gros travail de restitution historique. Le fait que l’intrigue ne se déroule pas à Paris mais en province permet également de découvrir la Révolution de manière moins classique.
Les protagonistes sont davantage préoccupés par leurs aventures que par les événements révolutionnaires, rendant leurs découvertes d’autant plus savoureuses. De plus, parce que nous ne sommes pas à l’Assemblée mais bien dans les bas-fonds de Nantes, les débats se règlent à coups de pistolet et de surin. La mise en scène dynamique nous fait ressentir la violence de chaque coup et la nuance de chaque émotion, nous offrant une plongée jouissive dans les boyaux de l’Histoire, illustrant d’une façon prenante et haletante les soubresauts qui agitèrent la France de cette époque.
Ce tome est complété par un carnet pédagogique simple et précis, qui permet de répondre aux questions que le lecteur pourrait se poser sur le contexte de l’intrigue.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !