"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Etre au mauvais endroit au mauvais moment? C'est ce qui arrive d'une part aux Amérindiens et aux Mormons qui vivent sur le "Nevada Proving Grounds", l'endroit où les Etats-Unis font exploser leurs bombes nucléaires dans les années 50, et d'autre part aux acteurs du film sur Gengis Khan avec John Wayne réalisé et produit par Howard Hughes, pourtant totalement hypocondriaque .
Un roman intéressant et troublant sur des faits dont je n'avais pas entendu parler. Je n'ai pas confiance en l'énergie atomique et ce n'est pas ce livre qui m'aura fait changer d'avis. Un livre à lire.
Désert du Nevada 1953. Les États-Unis ont repris les essais nucléaires. Aux alentours, les troupeaux de bétails sont décimés, les brebis mettent bas des agneaux mal formés. Et les humains, me direz-vous? Fascinés par les explosions, certains vont regarder les explosions comme on va au spectacle! Ils ont des symptômes bizarres: brûlures, saignements de nez intempestifs, grande fatigue. Les autorités nient les retombées radioactives létales, truquent les résultats des compteurs Geiger, distribuent des pastilles d'iode aux enfants des écoles sans information ni accord préalable des parents... Un scandale.
Lorsqu'en 1954, le producteur Howard Hughes décide de tourner un film avec John Wayne et Susan Hayward, le lieu de tournage pose question mais, par souci d'économie ou manque d'information, le producteur milliardaire, choisit cette terre où la population et les animaux ont été sacrifiés sur l'autel de la guerre froide. Le Conquérant sera un film maudit...
J'ai lu avec beaucoup d'attention ce roman qui m'a mise un peu mal à l'aise sur les choix de certains gouvernements de sacrifier une partie de la population qu'ils considèrent comme quantité négligeable... Un roman utile mais troublant.
« Atomic film » de Vivianne Perret est poignant et nécessaire. Ce récit lève le voile sur les essais atmosphériques nucléaires aux États-Unis dans le Nevada dès 1953 : Nevada Proving Grounds. Sachez que les armes nucléaires ont été testées de 1945 à 1970 au Nevada et dans le Pacifique. Éclairant, érudit, nous sommes en plongée dans un espace qui semble désigné comme le bouc-émissaire. Vulnérable, impuissante, cette terre riche de vies semble agonir sous le mépris des têtes bien pensantes (sic) et d’un gouvernement sans considérations pour sa population. L’arrogance face à l’écologie, le dépassement de tout entendement. Première victime : la nature même. Microcosme de feu et de sang,
« Le troupeau parcourait rarement plus d’une quinzaine de kilomètres dans la journée… La transhumance était lente, rythmée par le pas du cheval qui tirait la roulotte. Il fallait bien un mois de campement à la belle étoile avant d’atteindre Cedar City. »
La vie semble calme, olympienne, regain. Et pourtant, les affres surviennent subrepticement.
« Les bêtes tombent comme des mouches. »
Blessées, affreusement mutilées, le mal semble insondable.
« Ce qui se passait avait un lien direct avec l’intervention des deux hommes, ce jour-là, le 19 mai 1953… »
Des hommes en combinaisons, masques, chaussons dans les chaussures, en plein champ pourquoi ? Deux mille moutons tués, des ranchers anéantis. Au-delà de ces hommes endurants et altiers, les communautés de mormons, d’Indiens, peuples encerclés dans le mépris d’une Amérique bafouant les Droits les plus fondamentaux. Des ethnies fracassées à coup de rejet et de racisme. Pourtant certains assistent aux essais nucléaires à l’instar d’un spectacle, ne se doutant pas un seul instant que l’irrévocable est annoncé. Ils ne savent pas le mal rongeant le sol, la poussière blanche qui brûle acide et implacable. Les cancers sont des tsunamis. Leucémies enfantines, 9 ans, l’âge pour mourir dans l’indifférence. On ressent le mythe de Sysyphe. Des hommes et des femmes broyés dans cette étendue intestine, bientôt agonisante. Pot de fer contre le pot de terre. « Atomic film » est d’utilité publique. On ressent un combat vain. Comment se révolter contre cette force du mal ?
« Mais que de toute façon les radiations toucheraient « un segment de population de peu d’utilité » des éleveurs, des mormons, des Indiens. Sacrifiés. »
A savoir, qu’un film « Le Conquérant » a été tourné sur ces terres radiées. On a l’impression que les acteurs John Wayne et Susan Hayward ainsi que le producteur Howard Hughes pratiquaient la politique de l’autruche, le non-dit. Ne se doutaient-ils de rien ? Même si les essais sont arrêtés durant la période du tournage, l’épée de Damoclès, les radiations ne s’arrêtent pas pour un film… maudit…Ce livre est une urgence de lecture. Engagé, sensible,
« Nous avons développé la bombe atomique pour mettre un terme à la guerre, aux guerres, et si vous tuez quelques personnes d’un monde civilisé pour sauver dix millions de personnes de plus, vous pourrez considérer que c’est un bon fardeau. »
Ce livre capital démonte les diktats des hautes sphères, celles qui ont tous les pouvoirs : de vie et de mort. « Sur les Américains eux-mêmes ».
« Atomic Film » est un témoignage crucial. Publié par les majeures Éditions La Manufacture de livres.
Le quatrième opus des enquêtes de Houdini: magicien & détective, est le second roman lu dans le cadre des Explorateurs du polar pour Lecteurs.com. C'est un partenariat avec le festival "Quais du polar" qui a eu lieu en avril. Grâce à cet événement, j'ai l'occasion de découvrir une autre série, dont j'ai déjà entendu parlé à travers le premier tome des enquêtes du magicien détective: "Metamorphosis", dont je vais m'empresser de découvrir le récit.
A l'occasion de son retour à New-York, Harry Houdini, dont la tournée a été triomphale, offre la maison de ses rêves à Bess, sa femme. Mais les choses ne se passent pas franchement comme escompter, lorsque la jeune femme découvre dans la cour extérieure, le corps momifié d'un bébé. Bess, en mal d'enfant, va tout faire pour que son mari participe à l'enquête et comprenne les circonstances de la mort de l'enfant.
Même trois autres tomes précédemment celui-ci, et même si tout amateur de roman policier historique apprécie de commencer une série par son début, la compréhension des évènements et des relations entre les personnages n'est pas entaché par l'ignorance du lecteur, même si celui-ci n'hésitera pas à se procurer les romans précédents pour mieux saisir l'ensemble de la relation entre Bess et Harry Houdini.
Le couple formé par Harry et sa femme Bess, est vraiment attendrissant et sympathique. Ils se lancent tout les deux dans cette enquêtes et font preuve d'une certaine énergie. Ils sont jeunes et plein d'espoir. Vivianne Perret mêle adroitement réalité et fiction concernant la vie de l'illusionniste. D'ailleurs la magie est plus que présente et c'est avec plaisir que le lecteur découvre des tours célèbres. C'est captivant.
L'auteure, dans son récit, aborde l'aspect historique du New-York du début des années 1900. La société américaine est encore très jeune, mais le melting pot de l'immigration se densifie et se diversifie, les européens arrivent progressivement sur cette terre jeune, tels les italiens, les allemands, etc. Vivianne Perret développe une atmosphère particulière avec pour décor Harlem, la petite bourgeoisie et ses maisons alignées et proprettes... Mais la Mano Nera - future mafia composée d'imigrés italiens - commence à s'étendre sur la ville. Cette dernière occupe d'ailleurs partiellement la Police, ce qui fait qu'Harry Houdini est moins en butte avec les enquêteurs officiels.
Le thème principal de ce roman est la maternité. L'aspect traité est quant à lui un peu rude, car la mort d'un nourrisson est toujours aussi révoltante, même si dans certaines contrées ou à certaines époques s'était admis. Bess semble être une jeune femme battante, mais sensible sur le sujet. Il est vrai que plusieurs années de mariage sans enfant font que la jeune femme se pose beaucoup de questions et s'en veut de l'absence d'un bébé dans leur foyer. Elle semble avoir fait sienne cette petite fille retrouvée au fond de la cour. Mais cela ne se limite pas à ça... L'enquête est bien ficelée, et le contexte est tellement captivant, mêlant immigration, mafia, infanticide, la vie New-Yorkaise palpitante, que le lecteur ne peut faire qu'une chose, tourner la page et continuer à lire. (...)
http://lillyterrature.canalblog.com/archives/2018/07/08/36546074.html
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