"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Même s'il n'y avait pas l'histoire, j'aurais aimé rien que pour l'univers graphique. Ce n'est peut-être pas accessible à tous, mais j'ai été totalement absorbée par cette ambiance irréelle et fantomatique et à la fin, j'avais déjà envie de replonger dans le récit avec l'éclairage des dernières révélations.
John Morgan est ranger du comté de Pessaic dans le New Nersey. Sa juridiction : les 15 km de la Clinton Road et ses environs.
Un café chez Sam pour désembrumer la nuit et se réveiller à coups de vannes.
Mais aujourd'hui John a autre chose à faire que d'éconduire des gamins en mal de sensations fortes, des chasseurs de spectres en tous genres ou tous les cinglés que rameute la Clinton Road et sa réputation.
Des animaux disparaissent par chez Ted Le Rouge. Chevaux... et maintenant son chien !
John va aller faire un tour du côté du lac. Braconniers ou fantômes à la con, il en aura le cœur net... Avant d'aller retrouver son fils.
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Il me fallait remonter dans le temps du travail de Balzano après la claque Bunkerville, et Clinton Road m'attendait patiemment dans ma PaL.
Fouilles en règles, le voilà mis à jour et moi mise en abîmes.
Plongée dans le brouillard poisseux de la Clinton Road (pour les trainards d'X-Files, la route à la réputation sulfureuse en termes de fantômes, sorcières ou autres réunions satanistes), vissée aux grolles de John, à sa silhouette dégingandée et à son haleine de tabac froid, j'ai frissonné malgré les 35 degrés extérieurs.
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Si vous êtes amateur d'ambiance, foncez !
Premièrement parce que le dessin de Vincent Balzano est fantasmagorique, vaporeux, sombre et lumineux à la fois, inquiétant, lourd et onirique à souhait.
Ses aquarelles brumeuse, son encre noire aux lumières ocres et sepia entraînent le lecteur plus loin encore dans le récit, générant une atmosphère captivante et inquiétante à la fois.
Un récit entre thriller et fantastique qui aborde la réalité fantasmée, les affres de la solitude, le deuil, le déni, les refuges que l'esprit crée quand l'insoutenable se produit. La parentalité, la place protectrice mise à mal...
Happée par les gueules presque minérales, les gris sales des âmes spectrales bien réelles et la tristesse du lieu.
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Des zones d'ombre, cet album en compte. À tous les degrés.
Et la citation de Stephen King en ouverture plante un décor macabre et fascinant qui tient en haleine jusqu'au bout.
Laurel, jeune golden boy, décide de rejoindre dans la mort Eléonore, l’amour de sa vie. Il est contacté par la police qui vient de retrouver le téléphone de sa compagne. Un livreur l’a vu disparaitre dans les eaux de l’océan sans rien pouvoir faire pour l’aider. Anéanti par cette nouvelle, il décide de mettre fin à ses jours et s’enfonce dans l’océan qui lui a pris Eléonore. Mais au lieu de mourir noyé, le voilà qui rouvre les yeux et se retrouve dans un monde parallèle et inconnu, sur une étrange île mécanique flottante sur laquelle a été construite une cité digne de l’imagination de Jules Verne. Bunkerville a été construite au XIXème siècle par un industriel qui voulait offrir une vie normale à son fils, déficient mental. Il a donc créé un monde clos peuplé d’habitants à l’image de son fils, tous déficients mentaux.
Pour cet album qui nous plonge dans un univers onirique et mécanique, Vincent Bazalno propose de magnifiques dessins en aquarelle au style éthéré. Il apporte un soin tout particulier aux couleurs et aux teintes afin de coller parfaitement aux ambiances assez sombres du récit.
Cet album au scénario très succinct est avant tout contemplatif. Il est nécessaire de prendre son temps pour apprécier l’univers de cette cité steampunk crasseuse et figée dans le XIXème siècle.
Pascal Chind en co-écriture avec Benjamin Legrand nous propose un voyage singulier et déroutant dans une cité qui ne connaît ni la démocratie ni le sentimentalisme, et pourtant, on navigue entre poésie et onirisme. À la frontière entre Jules Vernes ou Burton, selon nos refs, on se perd inconsciemment dans cet univers.
Univers steampunk qui prend divinement vie avec le crayon de Vincenzo Balzano. C’est la 3ème fois que je me perd dans ses aquarelles, et le charme opère à nouveau avec une level de plus ! Les teintes enivrent autant qu’elles glacent dans les moments opportuns. Je dis bravo !
Un one shot qui mêlent philo et meca, beauté onirique et sombres rêves… si la folie de passer la frontière de Bunkerville vous prend, laissez vous porter avec la certitude d’une claque graphique.
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