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Bangkok, les bars, les boites à streap tease, les bordels, le sida, ceux qui ont plaqué l'Europe et leur pavillon, leur crédit voiture,une fois passé l'exotisme des premières années, s'ennuient en Asie
L'auteur nous entraîne dans un voyage à la vitesse des trains aux vieilles locomotives jaunes avec des wagons fatigués aux bancs en bois, à travers ce pays merveilleux où le corps et l'esprit se consument lentement, où l'on rencontre des papillons et des oiseaux polychromes.
Tout a commencé par un film regardé en famille un soir, le pont de la rivière kwaï, puis la lecture du livre de Pierre Boule dont le film est une adaptation. Vincent Hein parcourt la rivière Khwae, les villages au bord de l'eau, et son pont de trois cents mètres de poutres d'acier, aussi sinistre qu'un puits de mine et pourtant les touristes s'y bousculent pour y graver leur nom, c'est le célèbre pont de la rivière kwaï.
L'occasion pour l'auteur de nous rappeler l'horreur de la construction de la voie de chemin de fer reliant la Thaïlande et la Birmanie. 1931, le Japon a besoin de Charbon, de pétrole et de caoutchouc, alors les Japonais s'en vont conquérir Pékin en envahissant les pays voisins.
400 km à travers la jungle, pour construire la voie décidée par l'empereur du Japon.
Vincent Hein nous conte l'enfer de la construction, les maladies, la faim, la soif, la cruauté des gardiens japonais. 12.400 prisonniers de guerre alliés et 70.000 travailleurs civils asiatiques, hommes, femmes et enfants sont morts dans la construction, presque à mains nues, de cette voie de chemin de fer.
Mais l'horreur ne s'arrête pas là, le sac de la ville de Nankin,ville martyre, puis les expériences bactériologiques et médicales menées par les médecins japonais sur la population chinoise, dix ans avant Hitler et le sinistre docteur Mengele.
Heureusement l'horreur laisse la place à l'émotion quand il évoque ses souvenirs d'enfance, son grand-père qui installe des armoires à pharmacie dans toutes les pièces, son père qui avec un abus d'alcool et de tabac va aider la mort à venir le chercher. L'écriture se fait même sentimentale pour évoquer les naturalistes, les écrivains voyageurs et même devient poésie avec par exemple trois belles pages sur la pluie.
Un livre qui peut dérouter par sa construction, il peut paraître un peu touffu, mais l'écriture est magnifique et il y a tant de richesses à découvrir au fil des pages.
Très joli roman que celui-ci, qui alterne avec une tendre nostalgie, scènes réalistes et doux souvenirs d'une enfance africaine.
La narration, à la fois musicale et colorée, travaillée au millimètre, porte un regard poétique sur un pays en mutation, la Côte d'Ivoire, et évoque avec bienveillance un peuple bigarré et chaleureux qui contient un rien de violence, de rébellion.
On croise des oiseaux jacasseurs au milieu d'une végétation luxuriante d'hibiscus, des margouillats et des singes, pendant que la vie tourne tout autour sur les marchés où se vend presque tout (et surtout les cargaisons volées aux cargos), où le souvenir de la colonisation et l'animisme ne sont jamais loin.
Le départ, inéluctable, prend des accents dramatiques et semble marquer la fin d'une enfance enchantée...
Un voyage délicieux presque hypnotique, un rêve d'Afrique, une belle parenthèse ! A souhaiter que les souvenirs de l'auteur soient les nôtres !
J’ai adoré ce livre qui raconte sans faux-semblants quelques années passées en Chine par l’auteur. Il s’agit là à travers un journal de reprendre quelques dates qui ponctuent cette période. L’auteur les illustre d’un proverbe chinois, d’un article de journal, de ses ressentis sur une journée, des extraits de ces lecture européennes, de vieilles descriptions ethnologiques …. Il retrace ainsi par petites touches à priori très clairsemées un tableau extrêmement complexe. Il dévoile son amour pour la Chine, ce qui l’y relie et ce qui l’horripile, ce qui rend ce pays attirant ou repoussant. Un livre qui pousse au voyage et qui invite à aller soi-même se rendre compte, se laisser imprégner car il n’y a que le temps qui permet de mieux comprendre.
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