"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dystopie de Véronica Roth. La Délégation régime totalitaire a été remplacée par le Triumvirat. Les opposants se retrouvent emprisonnés dans un ensemble d’immeubles. Sonia adolescente fut « Poster girl » l’image de la Délégation et se retrouve la plus jeune de cette prison « l’Objectif ». Tous les ingrédients d’une bonne dystopie sont là avec implants pour la surveillance de chacun… Mais je n’ai pas adhéré, j’ai trouvé l’histoire lente à démarrer, les personnages peu attachants et surtout le tout est survolé, on n’apprend que peu de choses sur les 2 régimes. A réserver peut-être aux adolescents (c’est l’auteure de Divergente).
Retrouvez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.com
--- Une seconde chance ---
Je fais partie de ces lecteurs qui ont choisi de se lancer dans la saga Divergente il y a déjà fort longtemps. Si les deux premiers volaient m’avaient conquise, le dernier fut une amère déception. J’ai donc décidé de ne plus lire de Véronica Roth pendant un moment, ce qui explique pourquoi je ne me suis jamais penchée sur sa duologie Marquer les ombres.
Mais c’était sans compter les éditions Pocket et leur proposition de service de presse pour Les Élus, le nouveau roman de l’auteure. Je l’avoue, j’étais curieuse de découvrir cette histoire, d’autant qu’il s’agit cette fois d’un récit adulte. Et qu’est-ce que j’ai bien fait ! Je ne m’attendais à rien, pourtant ce fut un véritable coup de cœur.
Un grand merci à la maison d’édition pour cet envoi !
--- Une héroïne pour le moins singulière ---
Si le roman compte 5 Élus, il est avant tout porté par Sloane, une jeune femme au caractère bien trempé. Certains lecteurs l’ont trouvée détestable mais, personnellement, je l’ai adorée tout simplement parce qu’elle sonne vrai.
Sloane ne souhaite pas être une héroïne, pourtant elle en est devenue une à cause d’une prophétie la désignant comme telle. Pire encore, elle est en couple avec le leader du groupe, héros parmi les héros, qui apprécie le devant de la scène. Autant vous dire que, dans ce contexte, son désir d’anonymat est voué à l’échec. Et même si elle se fiche de ce que les gens pensent d’elle, les médias s’acharnent à le lui rappeler.
Alors, oui, Sloane est imbuvable, méchante et égoïste. Du moins, en apparence. Dans le fond, c’est juste une gamine traumatisée par son combat contre l’Obscur. Un combat pourtant terminé depuis 10 ans, mais qui la hante toutes les nuits. Et c’est là toute la complexité de ce personnage peu conventionnel !
Quant à l’antagoniste, ce fut une très bonne surprise ! Il est à mille lieues des grands méchants dont la seule préoccupation est de détruire le monde…
--- Mais quel univers ! ---
À mi-chemin entre la fantasy et la science-fiction, il ne ressemble à aucun autre. Et j’en ai aimé chaque aspect ! Cependant, j’ai peur d’en dire trop. Je n’étais au courant de rien lorsque j’ai commencé le livre et la découverte a largement contribué au coup de cœur, alors je ne rentrerai pas dans les détails. Si, toutefois, vous êtes curieux, certaines chroniques disponibles sur la toile sont suffisamment révélatrices.
Quoi qu’il en soit, Véronica Roth a inventé un univers complexe, mais simple à appréhender puisqu’il ressemble beaucoup au nôtre. Pour éviter de nous perdre, elle prend soin de nous le dévoiler au fur et à mesure. Dans ce but, des extraits de documents sont d’ailleurs insérés au début de chaque chapitre. Une approche que j’apprécie énormément !
La magie est un élément central de l’histoire. Le système qui la compose ou, plutôt, les systèmes puisqu’il y en a plusieurs, sont particulièrement développés au point que j’avais moi aussi envie de m’y essayer. De même, l’artefact qui accompagne Sloane dans son périple m’a tout autant passionnée.
En bref, chaque page était une trouvaille merveilleuse !
--- Une intrigue qui va crescendo ---
Ce roman tire aussi son originalité de la temporalité proposée. Pour une fois, il n’est pas question de révéler les Élus à eux-mêmes ou au monde entier, mais de les suivre dans « l’après combat ». Tous sont marqués par les épreuves du passé. Trois d’entre eux s’en sortent mieux que les autres, mais aucun n’est prêt à vaincre une deuxième fois l’Obscur. Véronica Roth creuse notamment les mécanismes de défense qu’ils ont mis en place pour contrer leurs traumatismes, ce qui permet d’approfondir leur personnalité. Encore une fois, bravo !
Notez que l’intrigue est scindée en deux parties. La première est plutôt introductive, certains lecteurs l’ont même trouvée longue, mais l’auteure la met à profit pour présenter son univers, ses personnages et les enjeux liés à la disparition – ou au retour ? – de l’Obscur. Elle m’a réellement captivée, toutefois ce n’est rien comparé à la seconde partie. Riche en rebondissements et en révélations inattendues, elle est l’apothéose d’un scénario subtilement construit dans l’ombre. Une grande réussite !
--- Un one-shot ou un début de saga ? ---
À ceux qui n’aiment pas les fins ouvertes, je leur déconseille Les Élus. Certes, Véronica Roth nous offre des réponses – et quelles réponses ! -, mais elle laisse volontairement des problématiques en suspens. Comme une porte ouverte sur une suite éventuelle…
Cela m’amène à LA question qui me turlupine depuis que j’ai refermé ce livre : une suite est-elle prévue ? Je le croyais au début, notamment parce qu’il est écrit « La nouvelle saga de Véronica Roth » sur la quatrième de couverture. Mais, maintenant que je connais la fin, je me dis que le livre peut se suffire à lui-même. En outre, je n’ai vu aucune annonce concernant un tome 2, donc… J’en suis arrivée à la conclusion qu’il n’y avait pas de suite.
Si, toutefois, vous avez des informations à ce sujet, n’hésitez pas à laisser un commentaire. Ça m’intéresse !
J'adore car y a de l'action, de l'amitié, de l'amour
Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un tome deux que j'attendais avec une impatience folle, à savoir l'opus final de la duologie Marquer les ombres de l'autrice américaine Veronica Roth, avant tout connue pour sa trilogie Divergente qui, je dois vous l'avouer, m'avait laissée plutôt mi-figue mi-raisin (le fait que j'ai été spoilée au sujet dénouement de l'ensemble de la saga à la sortie VF du troisième et dernier tome a joué pour beaucoup). En revanche, Marquer les ombres est une série qui m'a totalement conquise et je remercie infiniment les éditions Nathan pour ce merveilleux envoi !
Cependant, ne vous y trompez pas : les deux romans qui constituent Marquer les ombres laissent sur quiconque les lit une marque indélébile comme le suggère le titre VO de la série, Carve the mark ou littéralement "graver la marque" en français. En effet, la violence et la profonde noirceur de cette série vous entaille tel un couteau que l'on voudrait vous planter en plein cœur. Et au bout du compte, le second tome de cette saga indéniablement poignante et palpitante, sanguinolente aussi et d'une brutalité sans pareille, finit par atteindre sa cible. Pour ma part, j'en garderai la cicatrice béante à tout jamais.
Néanmoins, malgré la souffrance déchirante, la plupart du temps insoutenable, que l'on éprouve tout au long de ce tome deux, impossible de se détacher de ce récit qui nous emporte telle la plus déchaînée des tempêtes. A de nombreuses reprises, j'ai ressenti le besoin de reposer mon livre afin d'assimiler les horreurs que je venais d'apprendre ou de penser, de voir sous mes propres yeux de lectrice innocente, et pourtant je ne l'ai pas fait car il fallait que je sache ce qui allait advenir de mes personnages bien-aimés, si leur plan pour ainsi dire suicidaire allait réussir. IL LE FALLAIT A TOUT PRIX.
D'ailleurs, en parlant des protagonistes de cette remarquable histoire, quel plaisir incommensurable j'ai eu à les retrouver - et ce en faisant fi des circonstances désastreuses avec lesquelles ils doivent composer. En écrivant cela, je pense notamment à mes Akos et Cyra d'amour qui, une fois encore, doivent affronter les épreuves les plus abominables que l'on puisse s'imaginer et qui pourtant s'en sortent avec un aplomb et une détermination, un espoir contagieux qui forcent l'admiration. Je les aime et les estime d'autant plus que dans ce tome, une révélation fracassante est faite à leur propos. Et, si l'on pouvait certes s'y attendre, j'en suis pour ma part tout de même restée sur mon séant et je leur dis CHAPEAU d'avoir su affronter ce cataclysme comme ils l'ont fait. Vous l'aurez compris, l'attachement et l'affection que j'éprouve à leur égard se passe résolument de mots.
Toutefois, je pense que le personnage qui m'a le plus surpris et saisi dans ce second tome, c'est indubitablement Cisi, ou la petite sœur de mon Akos chéri (qui appartient à ma Cyra adorée, donc pas touche ! - oui, c'est plus à moi-même que je dis ça, humhum...). Personnellement, je ne comprends pas pourquoi cette protagoniste féminine qui connaît dans ce livre-ci une si spectaculaire évolution est autant honnie. En réalité, je le conçois mais je ne suis néanmoins pas du tout d'accord avec l'opinion générale la concernant. A mes yeux, Cisi est une fille et une sœur d'exception, ainsi qu'une compagne attentionnée, extrêmement forte et profondément inspirante. Elle doit certes composer avec un don-flux qui se révèle généralement être une malédiction ou un puissant avantage en fonction de la manière dont elle décide de l'utiliser mais de mon côté, je perçois sa façon d'employer toute la noirceur dont elle recèle comme un véritable tour de force. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne point vous gâcher l'époustouflante surprise que ce personnage que j'ai pour ainsi dire totalement redécouvert ici vous réserve, mais je crois que le message est décidément passé : j'ai décidé d'aller à contre-courant de la majorité des avis en soutenant cet épatant petit bout de femme qu'est Cisi à 200% ! Et je vous mets au défi de parvenir à me faire retourner ma veste à son propos (vous n'y arriverez pas, c'est un fait avéré) !
Last but not least, il était selon moi essentiel, fondamental, bref, tous les adjectifs de cet acabit, que je vous parle de la nouvelle planète que ce livre nous fait découvrir, j'ai nommé Ogra qui, au passage, porte diantrement bien son nom. En effet, l'écosystème de cette dernière mène la vie dure aux êtres humains qui la peuple. Autant vous dire que, pour habiter Ogra, vous vous devez d'être extrêmement résistant et prêt à affronter tous les dangers que la vie peut vous mettre sur votre chemin. Personnellement, je suis restée admirative face à la persévérance des Ograns au sein d'un tel environnement alors qu'on aurait juste envie de prendre ses jambes à son cou et de se choisir un lieu de vie nettement plus agréable et sain dès qu'on pose le pied sur cette planète dont le maître mot est "auto-destruction". J'y ai vu là une très intelligente et pertinente double métaphore réalisée par l'autrice : selon moi, Ogra serait effectivement l'expression imagée et descriptive d'une Nature qui reprend ses droits après avoir été tant de fois exploitée et bafouée, à l'instar de notre Terre dont tous les éléments se déchaînent plus que jamais, au point d'en devenir toxique pour l'Homme (cette vision et anticipation des choses m'a beaucoup rappelée le film d'animation Nausicäa qui est un petit chef d'oeuvre de science-fiction pouvant devenir réalité à mon sens). D'autre part, Ogra est également l'incarnation de notre Humanité dans toute sa complexité, dans ce qu'elle est capable de pire comme de meilleur comme les Ograns nous le prouvent à maintes reprises au cours de l'intrigue. En clair, cette planète et surtout sa communauté m'a à proprement parler charmée, même si je n'y retournai probablement jamais. Pas de mon propre gré en tout cas.
Pour conclure, il est temps désormais pour moi de dire « Adieu » pour de bon à cette expérience de lecture tout bonnement unique et mémorable que fut de mon côté Marquer les ombres. Je ne vous le cacherai pas, j'ai longtemps repoussé l'écriture de cette chronique afin de ne pas mettre le point final à la relation très particulière et d'une sincérité qui ne se questionne nullement que j'entretiens avec cette duologie. Cela n'empêche pas qu'il fallait bien que ce jour arrive à un moment donné, et le voilà. Malgré ma tristesse de prendre congé d'une saga tant aimée et encensée, je ne me rappellerai que des bons souvenirs, c'est une certitude, et en tapant ces mots sur mon clavier, je pense notamment au dénouement épique, gravé dans le marbre, tout ce qu'il y a de plus ingénieux et vibrant d'émotions d'une intensité rare de l'ensemble de cette duologie qui aura su tenir ses promesses jusqu'au bout. J'ai énormément aimé ce soupçon de mystère que l'autrice est parvenue à distiller jusqu'au bout, qui nous laisse à penser qu'une suite aurait peut-être pu être possible alors que la boucle est définitivement bouclée. Cet alanguissement mêlé à un sentiment d'authentique satiété relève à mon sens du pur génie. J'en reste donc à ce que j'avais affirmé dans ma chronique du premier tome, à savoir que je préfère nettement Marquer les ombres à la fameuse Divergente, qui avait, et ce n'est là que mon humble opinion, perdu en qualité au fil des tomes. Ce sera mon dernier mot, Jean-Pierre. Il n'y a tout simplement rien à ajouter.
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