Une plume sincère et passionnée
Une plume sincère et passionnée
Militante passionnée, Sophie Carquain nous offre dans ce recueil des poèmes féministes qui dénoncent, se racontent et rappellent la lutte des femmes contre l’injustice et la violence.
Les vers sont courts, jouent sur les sonorités. On a envie de les scander à voix haute, à voix forte, pour dénoncer, par exemple, le harcèlement de rue.
« Marcher vite, marcher fort,
Droper, tracer
Enjamber
M’envoler, me projeter….
…mais soudain ça siffle
Et soudain leurs voix »
D’autres sont plus intimistes. Ils renvoient à la condition première de la femme, à son corps et parlent aussi de sororité
« Je suis
Celle qui se construit
Dans son cocon troué
Avec ses bas filés. »
Cette poésie très contemporaine, peut surprendre au premier abord. Pas forcément facile d’entrer dans le monde de Sophie Carquain qui parle de son époque, de ses combats. Mais elle sait aussi se souvenir de toutes ces femmes qui l’ont précédées, celles qui se sont battues pour obtenir les mêmes droits que les hommes et celles qui n’ont pas pu s’épanouir dans une vie librement choisie.
« J’aimerais te parler d’elles
De nos femmes du passé
Celles qui ont lessivé, savonné, récuré
Mais surtout rêvé
Celles qui ont rissolé brûlé plumé
Recopié agrafé photocopié. »
Les sept parties qui découpent le recueil annoncent chacune le thème dans son titre. Le premier parle du corps, le second évoque le harcèlement. Quant aux suivants, ils font la part belle aux héroïnes, à la sororité et aux chagrins.
Les dessins minimalistes de Kim Consigny soulignent le propos sans l’alourdir.
Une poésie percutante, facile à lire mais qui peut être dérangeante.
C’est incisif et décomplexé, mais parfois j’ai trouvé que l’écriture manquait de subtilité.
Une poésie à conseiller plutôt à un lectorat jeune.
La rencontre de deux âmes blessées
Susie est une jeune peintre très douée, une survivante du Bataclan d’où elle a perdu sa sœur. Elle a été embauchée pour peindre une fresque ensoleillée pour y faire sortir de sa chambre un enfant Niels reclus, enfin disparu depuis un an, mais ça, Susie ne le sait pas !
Susie doit peindre de 10h et s’arrêter à 14h impérativement et alors qu’elle est censée travailler seule, elle se sent épier…
Niels fait partie de ces hikikomoris et avec Susie ils vont essayer de s’en sortir.
Un univers très curieux que ces hikikomoris lesquels existent véritablement avec des souffrances non communiquées qui s’entendent entre les murs
Sophie Carquain dépeint un livre aux couleurs chaudes dans une mémoire traumatique de ces personnages.
Très sympa et bien que romancée une histoire à découvrir !
Susie est peintre, décoratrice. Elle peint des fresques dans les maisons. Elle accepte une mission dans une maison bien étrange. Elle doit peindre une fresque dans la chambre d’un garçon qui, selon les parents, a disparu. Elle est assez libre mais doit impérativement quitter l’appartement à 14H.
Très vite, elle se rend compte qu’elle n’est pas vraiment seule dans l’appartement et que ce fameux garçon, Niels, n’a pas vraiment disparu. Niels s’est enfermé dans une chambre et refuse tout contact. C’est la première fois, dans un roman, que je croise le concept de hikikomoris.
Mais Susie pourra-t-elle vraiment tendre la main à ce garçon et à ses parents désespérés alors qu’elle même a du mal à s’en sortir suite à un traumatisme et un deuil.
Susie fait partie des rescapés des attentats du Bataclan de novembre 2015.
C'est un livre très troublant et prenant, parfois dérangeant face à l'enfermement de Niels et à la détresse de Susie.
C’est un texte court mais très intense en émotions. Le témoignage de Susie est très émouvant. Sa force de caractère est incroyable. Elle a également la chance d’être en couple avec Milad, un cuisinier hors pair, l’occasion pour l’auteure d’éveiller nos papilles.
Au milieu de la souffrance de Susie et de Niels, des petites touches d’espoir et de plaisir : la communication toute en pudeur entre Susie et Niels, les plaisirs culinaires, l’art.
Une lecture parfois difficile, angoissante mais nécessaire pour ne pas oublier ces survivants qui restent des victimes et qui résistent pour avancer, pour se reconstruire. Aider Niels devient pour Susie, la preuve qu’elle est bien en vie.
Un petit bémol avec Niels et Susie qui se lient un peu vite malgré leur traumatisme. Mais cela n’a pas altéré la jolie lecture.
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