"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
la fête aux portes se pare de lumière
les sapins frétillent de savoir et rêvent en couleur
le jour de coupe est arrivé
ça grince ça tremble
reste les deux malhabiles vieux jeunes défeuillés
le matin est là
une robe blanche scintille et des oiseaux chantent
le meilleur des Noël pour eux
un rien
des flocons de l’amitié
pour célébrer en joie
L’entrée en primaire, c’est bien évidemment l’âge des premiers « grands » apprentissages, mais c’est également l’âge où l’enfant commence à penser au futur : « Quand je serai grand, je serai pompier ! », « Quand je serai grande, je serai maitresse ! » … Avec ce petit album, très court mais très riche, Satomi Ichikawa emmène le petit lecteur sur l’île de Zanzibar, au cœur de l’océan Indien, et lui fait faire la connaissance d’un petit garçon très différent de lui, mais qui rêve aussi …
Juma, notre petit narrateur, passe la plupart de son temps chez son grand-père. En effet, son père est conducteur d’un petit camion-bus et est donc quasiment tout le temps sur les routes pour transporter les habitants de l’île un peu partout. Lorsqu’il apprend que son grand-père était lui aussi conducteur de dalla-dalla, Juma est bien décidé à suivre les pas de son père et de son grand-père ! Mais ce dernier espère pour lui bien plus, remarque que ne comprend pas Juma … jusqu’à ce qu’il apprenne que les avions peuvent conduire bien plus loin que les limites de l’île ! A partir de ce moment-là, c’est décidé : il sera conducteur d’un dalla-dalla volant et partira découvrir le monde avec son père et son grand-père !
Comme bien souvent avec Satomi Ichikawa, ce petit album répond à plusieurs objectifs. Tout d’abord, faire rêver, faire voyager par l’intermédiaire de quelques mots et de jolies illustrations. Les dessins sont vraiment magnifiques, c’est un vrai régal que de les admirer ! Les illustrations sont très réalistes, elles sont riches en détails et accentuent le dépaysement en mettant l’accent sur la sobriété et la pauvreté de la vie à Zanzibar : les vêtements, l’habitat, les modes de transport sont mis en évidence. Mais ces illustrations sont également pleines de vie, le jeu des couleurs véhicule une ambiance à la fois très douce et très sauvage : pour un peu, on sentira le vent chaud autour de nous et on entendrait les cris des pélicans !
Ensuite, cet album fait découvrir au petit lecteur une autre culture : Juma vit sur une île bien loin de chez nous, il a une autre couleur de peau, il est musulman … Son quotidien n’est pas le même que celui des petits français, ses jouets non plus (sur une des planches, on voit un petit garçon jouer avec un petit dalla-dalla fabriqué en matériaux de récupération) … mais comme beaucoup d’enfants, Juma s’imagine un avenir et veut découvrir le monde. Ces points communs entre Juma et le jeune lecteur, constituent finalement le cœur de l’histoire et forment la base du message que cherche finalement à faire passer cet album : on ne se ressemble pas tous, on ne vit pas de la même manière, mais on est tous humains, avec les mêmes envies, les mêmes sentiments … Tolérance et respect des différences par la reconnaissance des ressemblances, voilà finalement ce à quoi conduit ce petit récit si joliment illustré !
En définitive, il s’agit d’un album à mettre entre toutes les petites menottes ! Il s’adresse tout particulièrement aux très jeunes lecteurs : un vocabulaire simple, des phrases courtes, de nombreux dialogues et exclamations … c’est vraiment un livre idéal pour les premières lectures en autonomie ! Mais c’est également un album que l’on peut introduire plus tôt en guise d’histoire du soir : l’histoire est vraiment courte (environ treize pages à peine), les dessins sont riches en couleurs et illustrent vraiment bien l’intrigue, il n’y a donc aucune raison pour priver les plus petits de cette jolie histoire et de ce joli voyage !
Grande voyageuse, Satomi Ichikawa a pris l’habitude de situer ses histoires dans des pays lointains, en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie. Dans Ma chèvre Karam-Karam, c’est au Nigéria qu’elle promène son petit lecteur, en lui proposant une histoire aussi drôle qu’émouvante.
Konta est un petit garçon très généreux : puisqu’il doit se rendre au marché pour vendre ses poisons, c’est tout naturellement qu’il propose à son ami Samba - qui désire y vendre sa chèvre - de le véhiculer. Mais la chèvre n’est absolument pas d’accord avec cette expédition, et compte bien le faire savoir. Elle s’enfuit, obligeant Konta à la poursuivre. Et la petite chèvre, très maline, lui en fera voir de toutes les couleurs : pas question de se laisser rattraper ! Mais tandis que Konta abandonne, furieux et épuisé, voilà que l’animal s’approche avec une galette entre les dents : elle veut se faire pardonner et l’assurer de son amitié. Après cela, Konta laissera-t-il son ami la vendre au marché ?
La première facette de ce petit livre, c’est avant tout son côté comique : la course-poursuite entre la chèvre et Konta fera rire aux éclats tous les petits lecteurs. La petite chèvre est très maline, elle se cache au milieu d’un troupeau pour ne pas être reconnue, elle conduit le petit garçon droit dans un buisson d’épines pour le ralentir … et puis, elle amadoue les gens du village et leur offre son lait afin de pouvoir rapporter une galette à son petit poursuivant épuisé. Et c’est là que l’histoire bascule : de drôle, elle devient émouvante. Car c’est à ce moment-là qu’en dépit de sa colère - il a tout de même passé la journée à courir après cette chèvre ! - Konta commence à la considérer comme une amie. Et cette amitié est suffisamment forte pour qu’il reste ferme face à son ami humain : hors de question de le laisser vendre sa chèvre au marché, il préfère dépenser tous l’argent des poissons pour l’acheter !
Mais l’autre force de cet album, ce sont ses illustrations. J’aime beaucoup la douceur qui s’en dégage, mais aussi le réalisme des dessins. Les couleurs, à elles-seules, suffisent à suggérer la chaleur du désert, ainsi que sa beauté. Les paysages sont grandioses, les visages des personnages sont expressifs … et pourtant, les illustrations sont assez simples. Il n’y a que peu de détails, mais cela est amplement suffisant pour porter cette histoire. Histoire qui, elle aussi, est racontée très simplement : il s’agit d’un album qui se prête parfaitement à l’histoire du soir. Raconté à haute-voix, avec le ton et l’intonation qu’il faut, il fera la joie des enfants … et de leurs parents. D’autant plus que cette histoire peut amener à une petite discussion sur l’amitié, mais aussi le pardon … ainsi que le respect de l’animal, qui est ici présenté comme un personnage à part entière et qui fait preuve de gentillesse à l’égard de ce petit garçon fatigué.
Portée par des illustrations vibrantes de vitalité, cette très jolie histoire d’amitié entre un petit pêcheur et une chèvre récalcitrante fera le plaisir des enfants amoureux des animaux et curieux du monde dans lequel ils vivent.
Voici une jolie histoire qui donnera envie aux petits comme à leurs parents de cultiver un potager et d’en prendre soin !
Hana est une petite fille japonaise qui récupère un plant de tomates délaissé devant un supermarché. Aidée par sa grand-mère, elle va voir son plant pousser au fil des semaines, mais attention aux chenilles ou au typhon...
Le récit de Satomi Ichikawa est joliment construit autour du point de vue d’Hana et de ses découvertes. Quant aux illustrations, elles sont pleines de tendresse et de douceur, un peu comme les tomates cerises mûries au soleil !
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