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Au delà des apparences
A Stockholm, Kouplan émigré Iranien sans papier s'improvise détective privé. Il ne sait pas quoi faire d'autre car clandestin, il ne peut pas travailler... Il fait passer une petite annonce dans un journal mentionnant « Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. »... Un peu bizarre comme accroche mais bon, Kouplan qui se cache de la police depuis trois ans a une certaine expérience... D'ailleurs au bout de quelques jours une certaine Pernilla le contacte pour qu'il recherche sa fille, Julia, 6 ans, qui a disparu. Pourquoi Pernilla ne fait-elle pas appel à la police ? Elle dit à Kouplan que sa fille n'a pas d'existence légale car lorsqu'elle a accouché, elle avait des difficultés et craignait qu'on lui enlève l'enfant... Kouplan s'attelle donc à sa tâche, retrouver la petite fille qui s'est évaporée dans un centre commercial...
Une intrigue assez banale -un enfant qui disparaît- pour un polar qui ne l'est pas.
Pour commencer l''intrigue qui réserve son lot de surprises. Nous ne sommes pas sur une enquête ordinaire mais bien sur une introspection psychologique poussée.
Quant aux personnages, ils font tout le sel de ce polar.
Le personnage principal Kouplan est aux antipodes du détective privé que l'on trouve dans les romans policiers français ou américains : il est jeune -25 ans- il est frêle, clandestin, musulman -mais non pratiquant- il a échoué en Suède qui se targue d'être le pays d'Europe accueillant le plus d'étrangers (par rapport à sa population), et a appris la langue seul en regardant des films et en lisant des bouquins. Kouplan est donc intelligent et débrouillard ce qui l'aidera bien dans son enquête mais aussi dans son quotidien car Kouplan vit dans la peur d'être arrêté et expulsé de Suède, et de devoir retourner en Iran (pays qu'il a dû fuir pour des raisons politiques) et doit sans cesse déployer des trésors d'inventivité pour échapper aux contrôles policiers ...
La grande force de ce roman est de faire ressentir au lecteur l'urgence et la crainte dans laquelle il vit, son affolement quand il croise un policier dont il est certain qu'il va l'arrêter...
Kouplan incarne avec justesse et intelligence le sort de tant de migrants qui espèrent trouver la paix et un monde meilleur en Europe...
Pernilla n'est pas en reste. Cette maman célibataire, un peu paumée, ne vous laissera certainement pas indifférent.
Un polar nordique qui ne ressemble à aucun autre, notamment par les thèmes qui y sont abordés, et que je vous recommande !
Un policier suédois très original et très fin où l'on découvre Kouplan, détective sans papier. Beaucoup d'humanité et de délicatesse dans cet opus, loin des polars suédois habituels, une description de la Suède et des problématiques de société. Ce roman donne envie de poursuivre le chemin avec Kouplan.
"Ça ne coûte rien de demander Kouplan.Il n'y a qu'à demander, l'univers te répondra. Sois ce que tu veux être, nous sommes les metteurs en scènes de nos propres vies."
Un deuxième volet très intimiste du détective atypique Kouplan, une plongée dans le quotidien des immigrés clandestins et une analyse tout en finesse de ce que ressent Kouplan dans sa recherche d'identité.
Sara Lövestam signe ici un polar sortant de l’ordinaire. Non par le thème abordé, une disparition d’enfant mais par le personnage de l’enquêteur qui n’est même pas flic et qui, de plus, les évite autant qu’il peut. Et pour cause, Kouplan est un sans papier ayant fuit l’Iran où son métier de journaliste d’investigation était incompatible avec le régime. En Suède, il essaye de nouer les deux bouts, toujours préoccupé de ce qu’il pourra manger le soir et sans autre moyen numérique qu’un ordi récupéré sur une poubelle avec lequel il rame tant et plus pour charger ce qui pourrait devenir un renseignement intéressant pour qu’il tienne la promesse qu’il a faite à Pernilla, retrouver son enfant.
L’histoire est bien ficelée, les personnages ont leurs complexités, leurs densités même si les 300 pages se lisent aisément. Le fil des recherches intrigue jusqu’à son dénouement, un nouveau personnage est né au monde du Polar, Kouplan, détective sans-papiers.
Ce qui ne gâte rien, c’est la crédibilité qu’on peut accorder aux détails qui taillent Kouplan. Pas étonnant, l’autrice, Sara Lövestam a enseigné le suédois à des immigrés. Elle s’est imprégnée de ce qu’ils lui racontaient, de leurs parcours, de leurs difficultés et de leurs ressentis. Kouplan en est une symbiose. Une fois de plus l’imaginaire prend ses racines dans la réalité et c’est tant mieux. Au détour d’un polar, il n’est jamais interdit de se laisser toucher par une problématique bien réelle que nous vivons de si près dans nos pays européens : l’accueil et l’intégration des immigrés.
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