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Ruth a toujours été fascinée par Paris et ses immeubles. Lorsqu’elle déambule dans les rues ou qu’elle est dans le métro, elle regarde les façades. Elle dit, et c’est la première phrase du roman, « les immeubles de Paris sont un peuple vivant ». Elle apprend à « lire [les immeubles] comme on décrypte une langue, les signes qui distinguent chaque façade d’une autre, comme un visage se distingue d’un autre visage ».
Mais Paris est aussi une ville marquée par la seconde guerre mondiale, par la déportation de milliers de personnes. Un jour, Ruth tombe sur une carte éditée par Serge Klarsfeld, recensant les enfants déportés de Paris entre 1942 et 1944. Sur cette carte, elle repère des adresses. Elle y passe jusqu’à s’arrêter devant le 209 rue Saint-Maur, dans le Xe arrondissement. Cet immeuble deviendra le cœur d’un documentaire vidéo qu’elle réalisera et qui sera diffusé sur Arte.
Elle va alors retracer l’histoire de cet immeuble, de sa construction à aujourd’hui. Elle va s’efforcer de redonner vie aux déportés, de retrouver des témoins, de raviver leurs souvenirs. Son enquête l’emmène des archives de Paris aux États-Unis, en Israël, à la rencontre des anciens habitants du 209. Elle rencontre aussi ceux qui y vivent aujourd’hui. Elle constate les évolutions du bâtiment au fil du temps, les appartements exigus des années 40-50 transformés en lofts, alors que les fenêtres, la vue, l’escalier et les pavés restent les mêmes. Si les pierres pouvaient parler nul doute qu’elles auraient bien des histoires à raconter.
Le sous-titre du roman résume exactement ce qu’est le roman : une autobiographie de l’immeuble. Ce livre est original, extrêmement documenté et profondément touchant. Il raconte la vie, le temps qui passe, la résilience aussi. De plus, pour parfaire le tout, c’est vraiment bien écrit. Je n’ai pas encore vu le documentaire, mais la lecture du roman m’en donne envie. Un véritable coup de cœur.
« 209, rue Saint-Maur, Paris Xe – Autobiographie d’un immeuble » est un document que Ruth Zylberman consacre, comme le titre l’indique, à un immeuble parisien qui a retenu son attention car un certain nombre d’enfants y habitant pendant la Seconde Guerre Mondiale ont été déportés, un drame qui fait écho à ce qu’il s’est passé dans sa propre famille.
L’autrice nous raconte cet immeuble via deux axes : d’abord son histoire globale, depuis sa construction vers 1850, avec son organisation, ses faits divers, ses anecdotes, et également un angle sociologique puisqu’il était autrefois peuplé de locataires, la plupart ouvriers, mais aussi de beaucoup d’immigrés, avant de connaître une certaine gentrification depuis une vingtaine d’années, et d’être aujourd’hui habité plutôt par des propriétaires, cadres supérieurs, qui ont réuni les logements exigus en grands appartements, voire en lofts. Mais l’autrice s’attache aussi à raconter ce qu’il s’y est passé durant la Seconde Guerre Mondiale, en s’attachant plus précisément aux enfants juifs, en essayant de retrouver des protagonistes encore vivants, ou leurs descendants.
Ruth Zylberman mène une véritable enquête, fouillant les archives, exhumant les documents de recensement, cherchant des témoins dans l’annuaire, ou via des forums internet. J’ai adoré la suivre dans cette activité trépidante, marquée par des coïncidences improbables. Si j’ai apprécié l’évocation de la Commune, ou encore de la Guerre de 14/18 – le fait divers du mutilé de guerre qui a tué l’amant de sa femme m’a passionnée ! – ainsi que l’angle sociologique, c’est surtout le travail de l’autrice pour comprendre ce qu’il s’était passé dans l’immeuble pendant la guerre, et retrouver les témoins, qui m’a intéressée. Alors, il faut s’accrocher, car il y a une multitude de noms, et de destins, souvent très émouvants, car les personnes qu’elle retrouve sont des gens âgés qui pour la plupart ont vécu des drames – déportations, perte de leurs parents, de leurs frères et sœurs – , certains, élevés par des tiers, ignorant quasiment tout de leur passé.
Le livre est dense, on s’éparpille parfois un peu trop entre les différentes époques, la quantité de protagonistes, et ce n’est pas évident à suivre, mais c’est passionnant ! Ruth Zylberman a réalisé un documentaire, « Les Enfants du 209, rue Saint-Maur, Paris Xe », diffusé sur Arte, qui, lui, se focalise sur les enfants juifs de l’immeuble. Je vous le conseille chaudement, c’est une très belle œuvre qui permet de mettre des visages sur ces enfants aujourd’hui octogénaires, qui se retrouvent tous dans la cour de l’immeuble, avec des passages qui mettent les larmes aux yeux. Je l’ai visionné après avoir lu le livre, et je vous conseille de le faire dans cet ordre, car le documentaire est un vrai bonus à l’ouvrage.
Un document foisonnant, mais passionnant, qui m’a énormément plu !
L'on est bouleversé par ce livre de Ruth Zylberman qu'elle écrit après avoir réalisé le film « Les enfants du 209 Rue Saint-Maur, Paris XI. »
Ce récit qu'elle présente comme étant « l'autobiographie d'un immeuble ». En documentant par les archives, des interviews et des rencontres l'archéologie du 209,
l'auteure mêle les différentes époques, part aux sources de la construction de cet immeuble, retrace ses propriétaires et ses occupants.
A travers les décennies, cette adresse a fait parfois la une des journaux, des faits divers y ont eu lieu.
Dans les années 1930, La Rue Saint-Maur est au coeur du Yiddishland des immigrés venant de l'est.
L'auteure se focalise sur la période de l'Occupation et montre à quel point la tragédie nationale s'est jouée dans les appartements modestes du 209 Rue Saint-Maur où vivaient de nombreux Juifs.
59 Juifs du 209 sont déportés entre 1942 et 1944 .L'auteure n'a de cesse de retrouver les survivants de ces familles détruites et les rencontres avec Adolphe à Nevers,Odette en Israël, Henry aux États-Unis sont poignantes.Par la mise en récit qu'elle fait du 209, elle donne un cadre aux survivants, les souvenirs renfloués refont surface. Ce sont de grands moments d'émotion pour ceux qui ne voulaient pas connaître le passé.
Ce récit dit avec grandeur la tragédie de la déportation,,l'ambivalence vécue par les enfants qui se sont crus abandonnés par leur mère alors que cette dernière ne cherchait qu'à les protéger, les familles d'accueil, la séparation des fratries, l'exil. Puis il y a la libération de Paris, la libération des camps et l'attente à laquelle il est impossible de renoncer.
Histoire d’un immeuble et de ses habitants entre 1850 et 2015 reconstituée par un remarquable travail d’enquête et de recherches de l’auteure. On peut apprécier et saluer cette démarche qui confère un aspect historique, sociologique et humain à l’occupation et la vie dans cet immeuble, mais la lecture en est fastidieuse et éprouvante. J’ai lâché l’affaire, considérant que le plaisir de lire n’était plus au rendez-vous. Néanmoins, le documentaire qu’a réalisé l’auteure pour Arte et qui ne s’attache qu’à une partie de la période du livre est tout à fait recommandable.
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