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au fil des pages, on se doute que brieuc va trouver sur son chemin un autre marin , Caroff. Privé de bateau, il es t regardé d un drole d air depuis que son mousse est passé par dessus bord. Caroff rame aussi pour s en sortir financierement lui, sa femme et leur fille gaelle. pour larguer les amarres avec la poisse , il va tremper dans un trafic. Et croiser des petites frappes qui finalement ont le coeur tendre mais egalement des gens du coin pas commodes
voila pour la trame du livre où l on sent que le drame pointe le bout de son museau. Dans Rade arriere , ce n est meme pas Brest et son port de commerce le centre de son univers , ou encore Camaret et Sein , mais la rade tout simplement L auteur embarque son monde comme les petits bateaux font du yo yo sur des vagues puissantes.
On se sent aussi petits que les marins face à l immensité et à la dengerosité de l océan
https://poppylamangeusedelivres.wordpress.com/2019/02/14/rade-amere-cie/
Ça démarre par une tempête tonitruante, des éléments déchainés en pleine nuit, une mer furibonde qui fait chavirer un bateau de pêche. Comme un tocsin qui retentirait pour annoncer les destins fracassés, un gâchis irrémédiable.
C'est un roman noir, très noir, admirablement construit. A partir de cette retentissante scène inaugurale, une tension sourde monte, on sait, on sent que ça va déraper, on attend de découvrir comment, pourquoi, avec quelles conséquences la gorge nouée.
Mais cette noirceur est éclairée par la profonde humanité qui affleure dans chaque page. Car c'est le coeur des hommes qui intéresse profondément l'auteur. Sa façon de tisser les liens entre ses cinq personnages, amis ou ennemis, est très forte. Chacun est traité avec beaucoup de dignité et de tendresse, avec une psychologie fouillée, leur parcours n'est pas linéaire mais évolue au fil des événements. Des êtres de chairs, imparfaits, qui trahissent, pleurent, se débattent .
Bien sûr, il y a les bons, Marc en tête, le généreux, plein d'assurance malgré son obésité, intelligent et fin, un magnifique personnage. Mais surtout, Ronan Gouézec nous offre un « méchant » extraordinaire, le frère aîné Banneck, bloc monolithique de haine et violence qui se fissure jusqu'à devenir terriblement touchant. C'est rare en littérature de lire de tels mots pour décrire un être qui a semé le malheur dans les chapitres précédents :
« Ils s'étaient assis en silence. Et, très vite, ça aussi c'était inédit, une ou deux larmes avaient tenté une sortir sur le visage de Banneck aîné. Elles n'avaient pas pu rouler bien loin sur la peau tannée du grand frère, trop de rides, de cicatrices, d'obstacles à leur progression, de fierté aussi. Alors elles étaient restées accrochées au niveau des pommettes comme deux perles de givre, bientôt fondues et évaporées sans qu'il y touche, tant le sang qui circulait sous le cuir était vif et chaud. »
L'écriture de Ronan Gouézec offre un grand plaisir au lecteur dès les premières phrases. Très souvent, au fil de ma lecture, je me suis délectée de sa plume précise, généreuse, élégante.
Un roman intense et beau construit comme une tragédie universelle. Une belle réussite.
C'est un bonheur chaque fois renouvelé que d'entendre les bretons parler de leur pays, de ces bouts de terroir entre terre et mer, un peu au bout du monde, et nous rappeler combien on l'aime nous aussi cette Bretagne !
Ici, les personnages naviguent entre Brest, Camaret et Le Faou. Ils s'aventurent au-delà de la baie de Douarnenez, à proximité de l'île de Sein et des grandes voies de circulation en mer d'Iroise. L'auteur prend un plaisir visible à nous parler de la Bretagne, même sous la pluie, de l'océan, de la force et de la beauté des éléments, de la nature. Nous sommes ici loin de la Bretagne des cartes postales. Nous naviguons entre la rade de Brest, celle des dockers et des marins pêcheurs, celle des troquets où les hommes viennent se réchauffer au retour de pêche, où les esprits s'échauffent et où l'alcool avive les rancœurs. L'auteur nous fait découvrir une Bretagne authentique, celle qui façonne des tempéraments solides et tourmentés. Dans cet environnement plein de caractère, nous rencontrons deux personnages à la personnalité également bien trempée : Jos Brieuc et Caroff. Tous deux sont à un tournant de leur vie et font des choix qui amèneront leurs routes à se croiser, au cœur de la tourmente.
Ronan Gouézec dépeint avec beaucoup d'émotion et d'âpreté le pays qui est le sien et dresse de très beaux portraits d'hommes. Son écriture offre également un grand plaisir au lecteur. Dès les premiers mots, les premières phrases, les premières pages, j'ai su que j'allais dévorer ce livre. Que j'allais aimer cet univers rude et plein de caractère. La plume de Ronan Gouézec est précise, élégante et généreuse. C'est un vrai régal.
Enfin, et cela ne gâte rien, l'auteur a le talent de placer des notes d'humour dans ce récit tempétueux, apportant ainsi un peu de légèreté, sans rien ôter à la force de l'histoire et des personnages. La rencontre entre les grandes familles de truands marseillais et les marins bretons est savoureuse. Celle qui réunit Caroff, ce grand type costaud, d'une cinquantaine d'années, ancien marin les pieds bien ancrés sur terre, et les deux jeunes des quartiers populaires de Brest est particulièrement jouissive ! Nous ne sommes pas loin de la caricature, mais l'auteur a su s'arrêter à temps et faire passer l'émotion et les relations humaines au-dessus de cette image excessive.
Ce premier roman, paru en avril 2018, est une vraie réussite. L'auteur nous annonce une trilogie se déroulant aux Etats-Unis au début des années 1960 : je suis très curieuse !
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2019/04/rade-amere-ronan-gouezec.html
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