"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'en avais entendu parlé. Et puis un jour, je l'ai vu dans une boîte à livres. Du coup, je l'ai mis dans ma besace, en attendant le bon moment pour le lire.
"Décidément, Jonathan Livingston n'est pas un goéland comme les autres. Sa seule passion : voler toujours plus haut et plus vite pour être libre.
Mais cet original qui ne se contente pas de voler pour se nourrir ne plaît guère à la communauté des goélands. Condamné à l'exil, seul, Jonathan poursuit ses découvertes, sans peur, sans colère. Il est seulement triste de ne pouvoir les partager, jusqu'au jour où il rencontre des amis... "
Je l'ai lu et je ne suis pas sûre qu'il y aurait eu un meilleur moment, mais je n'ai pas été vraiment emballée.
J'ai beaucoup aimé la première partie qui prône la liberté, le fait de ne pas suivre la norme sans réflexion, la différence... de suivre sa propre voie, même si l'on est rejeté par les autres.
J'ai apprécié également de le voir heureux de partager ses connaissances et de ne jamais quitter cette soif d'apprendre.
Mais n'étant pas croyante (d'aucune spiritualité si ce n'est l'amour de la nature), j'avoue que je suis restée assez hermétique à certains passages :
“Votre corps, d'une extrémité d'aile à l'autre, disait parfois Jonathan, n'existe que dans votre pensée, qui lui donne une forme palpable. Brisez les chaînes de vos pensées et vous briserez aussi les chaînes qui retiennent votre corps prisonnier...”
Pour moi, sans mon corps, mes pensées ne peuvent pas exister.
Jonathan semble être doué de téléportation, ou réussit à vivre un voyage astral. Mais peut-être qu'il me manque une clé de lecture...
En tout cas, je reste assez perplexe, malgré un début que j'ai grandement apprécié.
Un, Richard Bach
L’auteur ne doit plus, me semble-t-il, être présenté. Son roman « Jonathan Livingstone le goéland » lui ayant assuré une grande notoriété. Le film qui en a été réalisé est, selon moi, totalement conforme au roman. Je l’ai visionné un nombre incalculable de fois depuis sa sortie.
« Un » est un roman très particulier. Inclassable dirais-je. Et c’est une excellente chose, tant les étiquettes catégorisant les choses provoquent des comportements éristiques. Il suffit par exemple de parler de « feel good » ou de livres de développement personnel pour que l’on se positionne dans deux camps et que l’on commence à parler de l’auteur ou du lecteur et plus du livre. Il n’a donc pas ces étiquettes (zut, ne pas avoir d’étiquette est une forme d’étiquette).
Ce roman pourrait être qualifié de métaphore métaphysique (re-zut, c’est une étiquette…). Richard et Leslie vont visiter des mondes parallèles et rencontrer d’autres eux-mêmes qui, ayant fait des choix différents des leurs, ont des existences autres. Un peu comme si un nombre incalculable de mondes coexistaient où chaque autre nous-même mènerait une autre vie possible, ce qui, au total, rendrait chaque monde différent. Et certains sont terrifiants, détruits par la guerre, d’autres ont trouvé une manière surprenante de l’éviter ; d’autres encore ont contrôlé la genèse des idées… Bref, tout cela désarçonne. Il est difficile d’objectiver ces mondes métaphoriques, mais cela fait réfléchir à notre importance dans l’évolution des choses.
On frise parfois, au contact d’une autre version de Richard ou Leslie ou d’un autre monde, l’état d’énantiodromie, où l’apogée se transforme souvent en déliquescence. Le tout est de savoir si cela peut être évité. Et parfois, ils côtoient une version merveilleuse d’eux-mêmes ou d’autres mondes…
Mais tout cela ne serait-il pas inextricable ? Spicilège (page 262) : « Si c’était vrai que chacun, partout, est un aspect de nous et que nous-mêmes sommes des aspects de tous et des êtres qui peuplent l’univers ? »
Un livre qui regorge d’idées profondes, pas d’apophtegmes cependant. Un parcours qui refuse que l’entéléchie de la vie personnelle ou de l’existence des mondes soit la fin ou la destruction.
Ce que j’ai inféré de cette lecture, c’est que nous avons, à notre niveau (quel qu’il soit), la « capacité de » et que le fatalisme, paradoxalement, est un choix.
Un livre qui nous plonge dans des mondes rêvés que le cartésien réfutera. Mais, la vision de la totalité exposée ici n’est pas la totalité, mais une des infinies représentations possibles. Et chacun à la sienne. Ce qui nous ramène à ces mondes parallèles ou la totalité est la coexistence de toutes ces représentations.
Sûrement un des livres qui m'a le plus marqué par la simplicité de son histoire tout en apportant énormément de sagesse.
Il faut relire ce beau livre de temps en temps. Pour respirer l'air du large, se sentir libre....et se souvenir que la liberté se paye au prix d'une vie différente de celle de ses congénères. Jonathan l'a bien compris lui.
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