Philippe Squarzoni

Philippe Squarzoni a passé son enfance à l'île de La Réunion. Après des études de lettres, il crée dans le milieu des années 1990, avec d'autres auteurs lyonnais, les 7 Piliers, structure d'édition de bande dessinée, de littérature et de musique. Auteur engagé des succès Garduno, en temps de paix... Voir plus

Avis sur cet auteur (12)

Couverture du livre « Zone critique » de Bruno Latour et Philippe Squarzoni aux éditions Delcourt

Ines Perluette @la_bibliotheque_de_perluette sur Zone critique de Bruno Latour - Philippe Squarzoni

"Depuis peu, elle s'est mise à regarder la lune. Comme si c'était la seule chose qu'elle puisse encore contempler sans ressentir un malaise."

Voici un concept intéressant, mélanger la philosophie et la BD, les concepts prennent forme à travers les dessins qui offrent un support séduisant aux pensées. Les idées sont vastes, mais totalement d’actualité. Le questionnement mêle la science et la politique et nous conduit à repenser ce qui nous entoure.

Je ne connaissais pas le travail de Bruno Latour, mais c’est une bonne entrée en matière. Cette lecture peut sembler pointue et parfois même un peu froide, mais elle reste selon moi relativement accessible grâce à sa forme. Les dessins sont fascinants, jouant avec les phrases et liant les concepts en leur donnant vie de façon plus ou moins abstraite.

C’est une expérience de lecture graphique différente mais intéressante.

Couverture du livre « Saison brune » de Philippe Squarzoni aux éditions Delcourt

moonlight1664 sur Saison brune de Philippe Squarzoni

Comment parler de cet incroyable et dense pavé de 480 pages, qui est si long à dévorer mais si important et intéressant à découvrir.
On y parle donc du réchauffement climatique, et tout y est expliqué. Les différentes causes, où on en est au niveau scientifique, idéologique, politique.
L'urgence est là. Que faire ? Comment faire ?
On y découvre de nombreux points, et ensuite on se rend compte de l'importance de la tâche qui nous incombe, nous, nos enfants … avant que ce ne soit totalement trop tard. Y arrivera-t-on ? A chacun de se faire son opinion.
Les mesures sont vastes, larges, à mener en profondeur dans cette société.
Ce livre a été publié il y a 10 ans. Réédité récemment avec une postface réajustée, mais qui ne fait que valider tout ce qui y a été dit.
C'est alarmant, mais à juste titre. Comment être serein ?
En fait toute la question est de savoir si on est individualiste et égoïste, ou si nous vivons dans une société, un ensemble de personnes avec un minimum de social. Est-ce que l'on vit juste pour soi, et que dès notre mort "on s'en fout de ce qu'il y aura après", ou bien est-ce que l'on essaye d'apporter sa pierre à l'édifice, pour nos proches, nos enfants et l'humanité.
Tout cela est à prendre en considération, par nous, simples humains .. Mais aussi par "les puissants" décisionnaires, modèles de notre société etc …

Je lui reprocherai juste une police pas forcément simple à lire. Et au vu de la taille du pavé, il eut été apprécié d'avoir une police un peu plus "standard".

Une BD qui est longue à lire. A appréhender. Qui laisse une quantité d'informations assez importantes en tête. Qu'on aurait envie de lire, relire et surtout partager au plus grand nombre.

Couverture du livre « Saison brune 2.0 : nos empreintes digitales » de Philippe Squarzoni aux éditions Delcourt

bulle.noire sur Saison brune 2.0 : nos empreintes digitales de Philippe Squarzoni

En 2012, Philippe Squarzoni sortait « Saison brune », qui posait la question du changement climatique, fruit de 6 ans de recherches. 10 ans plus tard (et après 5 tomes de l’excellente série « Homicide »), il est de retour pour évoquer le même sujet à la lumière de la révolution numérique.

L’auteur se met en scène au quotidien, pendant et après le confinement, et crée un dialogue avec le lecteur mais aussi et surtout avec sa fille, présente elle aussi dans l’album. De quel monde va-t-elle hériter ? Quel rôle le numérique va-t-il y jouer ? Et son rôle à elle, quel sera-t-il ?

Le récit est avant tout documentaire. Le travail préalable important permet à l’auteur d’avancer des faits et des chiffres implacables. Il nous met aussi en face de nos propres contradictions et forcément, ça fait réfléchir…

Le dessin accompagne le texte… il se veut discret et ne doit pas parasiter le message. Un message qui incite à faire un pas de côté. Chacun pourrait le faire mais en sommes-nous prêts ? Serions nous prêts à aller vers une sobriété numérique ? Est-ce seulement possible dans le contexte actuel du « toujours plus » ?

Philippe Squarzoni lance un nouveau pavé dans la mare. Un pavé très bien documenté, riche et qui amène à des réflexions incontournables. Comment ne pas se sentir concerné ?

Rédactrice sur Saison brune de Philippe Squarzoni

Je dois dire que cette BD qui parle d'écologie et plus précisément du réchauffement climatique, m'a secouée, j'ai été plus d'une fois en colère, frustrée, pour ne pas dire révoltée…

Bien sûr elle mériterait d'être complétée car il s'agit d'un livre daté de 2012, depuis la question du réchauffement climatique a encore fait quelques bonds…

Et puis, on peut dire aussi que la pandémie actuelle est une conséquence du changement climatique (pour vous en rendre compte, je vous invite à lire La fabrique des pandémies de Marie-Monique Robin).
Malgré tout il est toujours d'actualité, si ce n'est que nous nous sommes rapprochés encore un peu plus du point de rupture fatidique où tout cela semble nous mener.
Est-ce que quelque chose a été fait depuis ??? Des miettes, rien n'a changé, ou en pire.

L'homme vit dans un état schizophrénique : il aime se promener en forêt, passer ses vacances à la mer, découvrir toutes les merveilles de la nature et en même temps il ne peut s'empêcher de consommer et tout l'y encourage (y compris prendre l'avion pour partir en vacances… le moyen de transport qui génère le plus d'émissions).
Ces deux états ne sont malheureusement pas compatibles le second ruinant la beauté des premiers.
Que laisserons-nous à nos enfants ? Dans quel état sera la planète lorsqu'ils seront adultes ?
Philippe Squarzoni est parti à la découverte de sa propre dualité, c'est cinglant et le résultat est sans appel.

Sur la forme c'est un travail admirable : 6 années de travail condensé, encré en 480 pages… d'une minutie de fou !
Il s'agit bien d'une véritable enquête, ponctuée de références cinématographiques, d'instants plus personnels, d'interviews de scientifiques. Une référence dans le traitement du sujet.

L'urgence c'était hier…

« Une société vraiment libre, une société autonome, doit savoir s'autolimiter, savoir qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire ou qu'il ne faut même pas essayer de faire ou qu'il ne faut pas désirer. » Cornelius Castoriadis