"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quelque part au début des années 50, alors que le Sénégal est encore une colonie française, Oumar Faye revient au pays, dans sa Casamance natale. Âgé d’à peine 30 ans, il a passé plusieurs années en France, dont quatre à faire la guerre contre l’Allemagne, et le reste à fréquenter des cercles progressistes (lire : « bolcheviques », comme disaient certains à l’époque). Il y a rencontré Isabelle, jeune Française, qu’il a épousée.
Or donc, Oumar revient maintenant au pays pour s’y installer définitivement avec Isabelle. L’arrivée de ce couple mixte provoque rumeurs et réactions en tous genres, pas vraiment positives, et suscite surtout l’incompréhension générale. Un Noir qui épouse une Blanche, voilà qui est trop inédit pour l’entourage d’Oumar, baigné de traditions immuables et de religion.
Comme si cette défiance n’était pas suffisante, Oumar décide de bâtir sa propre maison à l’écart de celle de ses parents, et de se lancer dans l’agriculture. Son dynamisme heurte l’immobilisme ambiant, incompatible avec toute idée de développement et d’émancipation. Les aspirations au changement d’Oumar sont également mal vues par l’administration coloniale, à qui le statu quo convient parfaitement.
Cruel, ce roman raconte le combat d’un homme progressiste mais trop seul et trop en avance sur son temps, et dresse le portrait d’un pays qui commence très lentement à se sentir tiraillé entre fatalisme et besoin de changement, entre soumission aux colons et frémissement indépendantiste. Il est aussi question de racisme, de machisme, de religion, de conflits entre générations.
Publié en 1957 (soit trois ans avant l’indépendance du Sénégal), ce roman n’est donc pas une relecture a posteriori du processus de décolonisation. Malgré une narration qui m’a semblé parfois confuse, et des personnages peu incarnés, et même s’il parle d’une époque révolue, il reste intéressant sur les plans historique et sociologique.
Ce roman décrit parfaitement les dédales de l'administration qu'elle soit en France ou en Afrique...
Pour toucher son mandat sans carte d'identité, Ibrahima Dieng est le jouet de toutes les arnaques , manipulations des petits escrocs..la corruption, l'abus de pouvoir et de vulnérabilité qui gangrènent l'Afrique....
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !