"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Prix Incipit 2017
Eglise Saint-Sulpice Paris octobre 2013, se déroulent les obsèques de Patrice Chéreau.
Un homme au fond de l’église, loin des peoples, pleure.
« On dit qu’il est mort à l’hôpital un lundi, qu’il s’y est rendu seul, la veille il était encore chez lui et travaillait, épuisé, prenait des notes pour sa prochaine mise en scène. On dit qu’il n’avait rien prévu rien préparé concernant la mort sa mort, pas de testament aucune dernière volonté. On dit beaucoup de choses. Le cercueil fait son entrée sur une marche de la Semaine Sainte à Séville, silence. »
Ce jeune homme est un provincial venu à Paris, qui vit une relation décousue mais puissante depuis six ans avec le grand Chéreau. Celui qui reste dans l’ombre.
Sa solitude est encore plus vive dans ces instants et son esprit refait le trajet de leur histoire.
Mais la solitude c’est son quotidien éclairé par les sms, lettres, surprises du grand homme. Ce n’est qu’un constat, outre une situation matérielle des plus précaires avec ce grand amour il va entrer dans une errance, qui peut le conduire du pire au meilleur.
Le pire il l’a vécu et le meilleur PC va lui montrer la route en lui faisant le cadeau de lui montrer son talent littéraire.
De cette relation nait un autre homme, car il y a des rencontres qui vous donnent la lumière et la force.
Mon regret c’est de ne pas avoir lu les deux opus qui précèdent car il s’agit d’un tryptique, et cela reste frustrant.
L’écriture est au rendez-vous, Olivier Steiner a trouvé sa voie et sa voix. Après avoir promené sa silhouette dans les théâtres et tous les lieux de culture qu’il a trouvé à Paris il est debout et peut avancer.
Il y a en filigrane de ce livre une autre figure qui m’est précieuse, c’est Annie Ernaux l’écrivain et la femme celle qui a su partir de l’intime pour aller à l’universel, avec une écriture qu’elle a su sculpter à sa mesure, en enlevant tout pathos et fioritures inutiles.
En conclusion, l’auteur écrit : « Est-ce que j’existais avant lui ? Le fait est que je me pose la question. »
Il est évident pour moi que la rencontre avec ce géant à effacer Jérôme au profit d’Olivier. Effacer mais il restera le terreau sur lequel il a pu s’épanouir.
Je souligne la beauté des pages sur la création ainsi que celle qui dit l’indicible sur l’ombre.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 3 mars 2017
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