Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Nealon vient de sortir de prison et rentre chez lui, à la nuit tombée. Sa femme Olwyn et son fils Cuan sont établis ailleurs, dans un lieu inconnu. À peine arrivé, un mystérieux et insistant interlocuteur l’appelle sur son Nokia.
De sa fenêtre, Nealon peut voir les Sheeffry Hills et le Mont Mweelrea (Comté de Mayo, en Irlande) Il y a bien longtemps, Nealon avait définitivement abandonné son statut d’artiste peintre en laissant ses pinceaux et ses rêves de côté pour devenir charpentier afin de faire vivre sa famille …
Jour après jour, l’interlocuteur obstiné va lui téléphoner et lui proposer un rendez-vous. Rendez-vous que Nealon s’acharne à refuser (bien qu’il continue – paradoxalement – à lui répondre …)
Un récit qui mêle passé et présent, tandis que le lecteur (un peu désarçonné …) tente de comprendre où veut le mener l’auteur. Il lui faudra pourtant s’armer de patience … Une courte intrigue « métaphysique », à la frontière entre littérature blanche et thriller. Qui nous laisse dans une légère brume (irlandaise) après lecture … En tout cas, il faut reconnaitre que c’est fort bien construit, et que – si le style est atypique – l’écriture n’en est pas moins belle !
Une « curieuse » parenthèse littéraire, qui ne me permet pas vraiment de me prononcer sur un ressenti tout à fait clair et net, encore moins sur mon degré d’appréciation … Je vous invite donc vivement à tenter l’expérience !
Après dix mois passés en prison, Nealon rentre chez lui. La maison est vide, sa femme et son fils de six ans ne l’y attendent pas. A peine a-t-il passé la porte que son téléphone sonne. Un homme s’adresse à lui. Nealon ne le connaît pas, mais l’inverse n’est pas vrai, l’inconnu au bout du fil semble au courant de tous ses faits et gestes, comme s’il l’observait à distance. Nealon coupe court à cette conversation insensée, mais les jours suivants, l’inconnu rappellera à plusieurs reprises, jusqu’à ce que Nealon accepte de le rencontrer, sans savoir ce qui l’attend.
Entretemps, Nealon erre dans la maison, essayant de se réapproprier les lieux, laissant surgir les souvenirs, se demandant où est sa femme, qu’il n’arrive pas à joindre.
Puis vient le jour du rendez-vous avec l’inconnu, une journée qui se déroule dans un climat inquiétant de menace terroriste diffuse mais imminente. Pendant que tout le pays attend une communication officielle des autorités à ce sujet, l’inconnu raconte à Nealon une mystérieuse histoire de détournement de capitaux d’assurance maladie, qui ont servi à financer divers projets humanitaires dans le tiers monde. Nealon est-il impliqué dans cette arnaque hyper complexe ? Quel en est le but, s’attaquer au Système en s’en prenant à des innocents pour secourir d’autres innocents? Y a-t-il un lien avec la mort de la mère de Nealon à sa naissance? Avec son récent procès avorté pour vice de procédure ? Avec cette menace qui plane sur l’Irlande ? Et où donc se trouvent sa femme et son fils ? Enlevés, disparus, cachés ?
Le roman ne donne pas de réponses définitives à ces questions et à beaucoup d’autres (pourquoi l’inconnu doit-il rappeler à Nealon comment rétablir le courant dans une maison que celui-ci connaît depuis l’enfance et dont il ne s’est absenté que quelques mois?). On ne peut que se perdre en conjectures et tenter de relier toutes les informations éparpillées tout au long de ce roman non chronologique, déroutant, atmosphérique, métaphysique, brumeux, incertain.
De Mike McCormack j’avais beaucoup aimé le premier roman, « D’os et de lumière ». Par comparaison, celui-ci m’a déçue. « La nuée des âmes » est un curieux mélange de suspense irrésolu et d’introspection quasi mystique. L’écriture est belle, mais le propos m’est resté insaisissable.
En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Lanuéedesâmes #NetGalleyFrance
Un roman complexe, qui nous entraîne dans un univers aux frontières de la réalité, bien que tous les éléments qui composent l’intrigue soient des plus ordinaires.
Nealon est seul chez lui, il reçoit un appel étrange d’un homme qui semble tout connaître de lui;.D’abord réticent, il finit par accepter la rencontre avec cet inconnu. Sur le trajet, Nealon est informé d’une menace plane sur le pays, sans que l’on en connaisse l’origine.
Malgré le nombre de non-dits sur lesquels se base l’intrigue, et après une période de déstabilisation, on finit par se prendre au jeu de la narration, ce qui permet malgré tout d’en savoir un peu plus sur ce personnage qui sort de prison et n’a plus de nouvelles de la mère de son enfant.
C’est un roman étonnant, original, poétique et intriguant. Une écriture assez envoutante ! Avec le risque malgré tout d’oublier assez vite le propos .
224 pages Grasset 15 janvier 2024
#Lanuéedesâmes #NetGalleyFrance
Ce qui m'a attirée dans le choix de ce livre, c'est LA phrase. La longue et unique phrase qui compose ce roman. Peut-on même parler de phrase d'ailleurs ? Pas de majuscule en début, ni de point final. Parlons plutôt d'un souffle. un long souffle, avec peu de virgule, mais heureusement quelques retours à la ligne pour reprendre sa respiration.
"clair comme de l'eau de roche sur les murs et dans le mouvement de chaque mot et de chaque ligne, j'étais la forme sous-jacente qui poussait le tout en vagues jusqu'au plafond"
Marcus Conway est assis à la table de sa cuisine, seul. On est le 2 novembre et c'est l'heure du bulletin d'information, à la radio. C'est l'occasion de se souvenir. de revenir sur sa jeunesse, son mariage, ses enfants. Mais c'est aussi le moment de parler politique, économie, vie locale.
Pendant plus de trois cents pages, on écoute Marcus partir dans ses divagations. Son esprit s'égare, il passe d'un sujet à un autre. Et il nous emmène avec lui. Au fil de ses digressions on apprend à le connaître. Mais aussi sa famille.
Malheureusement pour moi, j'ai vite perdu le fil, je me suis perdue dans cette longue et unique phrase. Enfin, j'ai surtout été désorientée quand Marcus s'éloignait de sa propre vie et de celle de sa famille. Les aspects économiques, politiques et le contexte social ont eu raison de moi. C'est vraiment dommage parce que tout ce qui se rapportait au contexte familial était très intéressant. Si je suis allée jusqu'au bout, je l'avoue, j'ai lu certains passages en diagonale. Mais pour la fin, je n'ai pas regretté d'avoir persévéré.
"voilà comment une fois encore je perds le fil
emporté par les souvenirs
balayé dans cette espèce de rêverie qui n'a qu'un rapport tangentiel avec les pensées précédentes"
Le style de Mike McCormack est très beau, sa plume est originale. S'il ne met jamais de point, ses propos sont fluides et coulent les uns après les autres. Et l'absence de point final interpelle beaucoup. Comme si les souvenirs de Marcus était un cycle sans fin. Comme si arrivé à la fin du récit, on pouvait recommencer le roman du début. A l'infini.
"voilà comment l'esprit s'effiloche et sombre dans l'idiotie et la bêtise
si on lui lâche la bride
l'esprit au repos se débobine à l'infini"
D'os et de lumière est un objet littéraire très particulier, et original. Un roman qui ne laisse pas indifférent ni par la forme ni par les mots. Un livre qui s'écoute plus qu'il ne se lit.
Merci aux éditions Grasset pour cette lecture.
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Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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