"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce livre est comme un chuchotement...
"La Petite" nous raconte son histoire, simplement, nous dépeint sa famille, l'école, ses rares ami(e)s, et nous parle surtout de l'incompréhension qui règne autour d'elle et de cette extrême solitude dans laquelle elle se trouve. Ni belle, ni intelligente, ni remarquable, elle est un peu comme un meuble, posée là, bien à sa place. On l'apprécie pour sa discrétion, sa tranquillité, sa sagesse...
On ne voit pas que, petit à petit, elle grandit, et qu'elle peut être en âge de comprendre certaines choses, même les plus douloureuses, au lieu de les lui cacher dans le but, croit-on, de l'épargner.
Alors, quand son grand-père disparaît, c'est le monde qui s'écroule, lui la voyait, l'écoutait, la traitait d'égale à égal, et la connaissait.
Beaucoup d'émotion et de délicatesse dans ce court roman que j'aurais aimé un peu plus long, on écoute volontiers "La Petite" nous expliquer son mal-être avec sa voix d'enfant et son regard déjà bien aiguisé sur le monde qui l'entoure...
"La petite" est une jeune fille de 12 ans qui tente de se suicider en avalant les médicaments de la pharmacie familiale. Elle en ressort de justesse, mais lorsqu'elle apprend que son grand père, la personne qu'elle chérissait le plus au monde, est mort, elle sombre à nouveau...
Un très court roman assez prenant, qui livre les émotions de "la petite". La détresse d'une jeune fille, à la limite de devenir une ado, qui se sent vide, abandonnée et indifférente aux yeux des gens. Elle se crée une amie imaginaire parfaite : Laure, tout l'inverse d'elle. Puis, elle voue un culte sans faille à sa grande soeur. Pour avoir une amie, elle est prête à voler sa mère. Tout se bouscule pour la petite : l'isolement, la solitude, avoir l'impression d'être invisible...
L'auteure nous livre une histoire remplie d'émotions et assez prenante. La 4e de couverture est très accrocheuse : " J’ai 12 ans et ce soir je serai morte." Elle donne tout de suite le ton et pas de chichis, le livre commence réellement avec la tentative de suicide de la petite.
Le style est simple, bien choisi par rapport au personnage principal. L'histoire se passant dans les années 60, vous ne trouverez pas d'expressions de "djeun's" d'aujourd'hui.
J'ai eu l'occasion de lire ce livre grâce à ma participation au jury du prix Confidentielles. J'ai choisi de le lire en premier, tout d'abord parce qu'il était assez court et aussi pour sa 4e de couverture, qui en dit peu, mais en même temps beaucoup. J'ai beaucoup aimé être à la place de cette petite mal à l'aise dans un monde d'adulte, même si cela peut parfois déranger. Je suis admirative de l'auteure d'avoir réussi à parler d'un sujet aussi sérieux de cette manière.
C'est, je pense, un livre qui pourra aider les jeunes filles ou encore les parents qui connaissent ce genre de trouble au sein de leur famille.
A douze ans, la Petite a décidé de mourir... Sans doute un faible sourire se dessine sur vos lèvres car les enfants ont cette désagréable habitude d'attirer l'attention sur eux en proférant des menaces, en faisant des caprices, en refusant tout ce qui leur est proposé. En revanche, notre jeune protagoniste n'est pas l'une de ces comédiennes qui se voit tout accorder par papa et maman en deux mots et quelques larmes. Elle a pris sa décision et rien ne pourra la faire changer d'avis.
Pourquoi ? demanderez-vous. Qu'est-ce qui peut bien amener une petite fille à vouloir quitter la vie aussi prématurément ? Nous n'avons peut-être pas assez conscience de tous ces maux que subissent les enfants ou encore des mots qu'ils interprètent grossièrement. Elle a essayé pourtant, mais personne ne l'a aidé à vouloir vivre. Son seul réconfort est parti alors pourquoi ne pas le rejoindre ?
C'est dans le silence, ce mutisme qui l'habite depuis si longtemps, qu'elle met son plan à exécution et personne ne voit rien. Injustement mise à l'écart ou élue pour un chantage odieux, sa peine est incommensurable, mais la petite peut encore découvrir que tout le monde a le droit à une seconde chance.
C'est un roman à la fois bouleversant et émouvant que nous offre Michèle Halberstadt qui signe ici son quatrième roman aux éditions Albin Michel. Son personnage est doué d'une réflexion étonnante qui nous fait dire que la petite n'est pas si petite que cela en définitive. Ainsi, aurons-nous peut-être un regard différent sur ces enfants qui ont du mal à se confier...
Le roman est court (148 pages) et ne tombe pas dans la psychologie de comptoir -merci, merci. Il est bien écrit : les extraits que je cite sont assez représentatifs du style de l'auteure : clair, net, rapide, franc et direct. J'aime bien lorsque les écrivains vont au coeur des choses et de leurs personnages rapidement, sans tergiverser, même si parfois tergiverser n'est pas mal non plus.
A la lecture, j'ai eu l'impression du regard d'une adulte sur ce qu'elle eut pu être et ce qu'elle eut pu faire adolescente. Une sorte de mise au point sur une idée -ou un passage à l'acte- des années plus tôt. Pas forcément une autobiographie, mais une vieille pulsion enfouie depuis des années qui remonte à l'esprit, et qui loin d'inciter au passage à l'acte fatal, incite à l'acte de création artistique, littéraire pour le coup. (Ouah ! Là, je crois que je suis super bon sur ces dernières phrases, peut-être totalement à côté de la plaque -mais seule Michèle Halberstadt peut me contredire ou au contraire me dire que j'ai raison-, mais mon analyse -qui se rapproche très dangereusement de la psychologie de comptoir que je dénonçais juste au-dessus- me plait bien. Alors je la garde.)
Roman pas révolutionnaire mais sensible, juste, touchant avec une petite héroïne attachante à qui l'on aimerait dire qu'elle a encore plein de choses à dire et à accomplir et que la solution qu'elle choisit nous privera de sa charmante compagnie.
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