"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Quelle surprise de découvrir que G. Bruno était Augustine Tuillerie qui a écrit le livre « Le Tour de France par deux enfants », livre ô combien célèbre. Et qu'elle surprise de découvrir la vie faite de pleure et de joie de cette femme volontaire, fragile et forte à la fois.
Comme vous le savez ou pas, j'avais adoré de l'auteur Femme de Robe qui relaté la vie de la première avocate en France. J'avais un peu moins aimé le livre sur l'amie de Renoir. Mais là, j'ai retrouvé le plaisir de ma lecture Femme de Robe pour découvrir la vie d'Augustine. Malgré les quelques passages en italique un peu fastidieux parfois.
Fidèle à sa recette, Michèle Dassas nous narre la vie de ses personnages en les refaisant vivre à travers des dialogues et un décor d'époque, glissant ça est là, quelques passages de la correspondance ou des écrits de nos personnages pour plus de réalisme et d'information. C'est ainsi qu'elle nous raconte le premier mariage malheureux d'Augustine, sa séparation de corps avec son taré de mari (le divorce n'étant pas encore autorisé), et la nécessité de vivre son véritable amour caché suite à cette séparation, car la morale exige que les femmes comme les hommes soient irréprochables. C'est ainsi encore, qu'elle nous raconte la ruine de ses parents, les vaches maigres qui suivent, sa vie familiale qui l'oblige à beaucoup voyager ou encore la vie intellectuelle de la maisonnée Guyau-Tuillerie-Foullié qui est très prolifique.
Mais vous vous en doutez sûrement, écrire la longue vie de Augustine Tuillerie, c'est aussi raconter la France de son époque. Ces gouvernements qui s'établissent et pour certains qui meurent, ces guerres qui viennent la chambouler, l'évolution des esprits où tout à coup tout semble possible, la laïcité naissante où toute allusion à dieu est interdite (la gauche a bien changé...), le droit au divorce par la loi Naquet (les combats féministes sont aussi masculins), etc. Bref, c'est toute une époque qui renaît et que l'on vit en même temps que notre Augustine nationale.
En résumé, c'était un livre agréable à lire pour découvrir la vie de cette femme qui a marqué l'histoire de l'éducation nationale et de France. En effet, quand on parle du patriotisme ou encore de 14-18, ce livre revient souvent.
Ce récit retrace l'histoire d'un succès en matière d'éducation. Augustine Tuillerie a marqué son époque avec l'édition d'un manuel scolaire dont se rappelleront des générations d'élèves. C'est son parcours argumenté et romancé qu'il nous est donné de suivre, un tourbillon de vie qui témoigne d'une conviction aussi discrète qu'affirmée.
Entourée de philosophes qui sont son fils et son compagnon, amoureuse de son pays, elle a à cœur de transmettre un enseignement fidèle à la société, entre racines et évolution. Cette femme marquée par les épreuves, les voyages, les divertissements et la culture qu'elle bénit, laisse une empreinte chronologique sous la Troisième République. Elle véhicule des valeurs fortes auxquelles elle croit et qui la définissent comme l'honnêteté, la citoyenneté, le courage et le sens du devoir.
Son ouvrage phare "Le Tour de la France par deux enfants" sera régulièrement réédité et mis à jour pour un souci de pertinence et de loyauté. Édité sous un pseudonyme masculin, traduit, vendu à des millions d'exemplaires, il fera même l'objet d'une adaptation cinématographique. Elle traverse les polémiques et l'actualité avec une dignité que l'on ne peut que souligner.
Michèle Dassas met en lumière ici le destin d'une femme qui a marqué l'Histoire et la vie des Français avec beaucoup de justesse et d'humilité. Laissez-vous guider !
Aurélia a passé son enfance en Guadeloupe avec sa mère. Née esclave à Basse-Terre d'une métisse affranchie et du vice-consul des Etats-Unis en Guadeloupe, elle aura l'opportunité via son père et ensuite son mari d'embrasser une vie bourgeoise à Paris. Malheureusement à l'aube de l'exposition universelle, un scandale financier dont elle ignorait tout, l'oblige à fuir pour rejoindre son inculpé d'époux à Londres. Femme de tête, elle saura prendre part et faire face à toutes les péripéties qui jalonneront son existence...
Inspirée d'une histoire vraie, Michelle Dassas nous invite à une reconstruction historique intéressante avec ce roman. L'écriture est fluide et agréable pour des descriptions qui restent fidèles à l'époque. On participe à un voyage foisonnant entre la France, l'Angleterre et la Guadeloupe.
On fait la connaissance d'une femme attachée à ses origines et préoccupée par le bonheur et le maintien social des siens. Entre quête et reconstruction permanente, notre intérêt palpite pour ce parcours de vie hors du commun. C'est l'éveil effervescent des découvertes scientifiques qui viendront bientôt tout bouleverser, mais également les bains mondains et culturels qui nous fascinent.
En outre, on est entraîné dans un tourbillon qui s'articule entre romance, risque et impétuosité. Et même si j'ai pu être partagée par les choix invoqués, j'aurais été bien en mal de les juger.
J'ai pu être touchée par les liens d'affection, de pudeur entre titine et Aurélia, magnifiés par une tendre et fidèle correspondance. Le retour au pays est nostalgique et pénétrant.
Et l'aventure romanesque nous procure un réel plaisir de l'alchimie des horizons et de cultures, bien au-delà de ce qu'on aurait pu imaginer...
Le 3 juillet 1858, la jeune et jolie Aurélia se présente à la gare du Nord à Paris avec ses trois enfants, Elizabeth, Auril et Frédéric pour prendre le train en partance pour Calais. Elle compte ensuite prendre un bateau pour Londres où elle doit rejoindre Eugène, son mari. Celui-ci se cache dans la capitale britannique, car il a réussi à échapper à la justice française qui voulait lui infliger une forte peine de prison pour faillite frauduleuse et escroquerie caractérisée. Avocat de profession, il avait voulu se lancer dans les affaires en montant un restaurant de luxe dans la capitale, « le dîner de l’Exposition », basé sur un concept nouveau, le menu unique à prix fixe. Mais devant l’immensité de la dépense, il a émis de plus en plus d’actions, puis il a joué en Bourse l’argent des actionnaires, a perdu et a fini par filer avec une grande partie de la caisse avant que tout soit découvert. Aurélia, elle-même, quarteronne antillaise, non reconnue par son père, Charlemagne, vice-consul de son état, a aussi dû faire face à la justice qui l’accusait à tort de complicité et de recel. Finalement acquittée, la voilà en route vers Londres…
« Le dîner de l’Exposition » est un roman sentimental de facture tout à fait classique. Dotée d’une fort belle plume, Michèle Dassas dispose d’un style assez proche de celui des écrivains du XIXᵉ siècle. Le lecteur ne peut donc qu’être d’accord avec la dédicace en forme d’éloge apportée par l’historien guadeloupéen, Auguste Lacour : « J’y ai trouvé la manière de raconter de Gustave Flaubert, l’un de mes auteurs préférés ». Il ne peut également qu’être en empathie avec le beau personnage de femme incarné par Aurélia, cette belle métisse, fruit de l’amour d’une esclave noire et d’un notable blanc, qui, s’il ne la reconnut pas à la naissance, se rattrapa assez honorablement à la fin de sa vie. L’intrigue comporte pas mal de tribulations et de déceptions sentimentales avec cette existence un peu compliquée de femme hors norme, obsédée par l’apparence et la réussite sociale. On notera également le nombre important de décès dans cette histoire. Et en particulier celui du mari escroc qui aurait mérité plus amples développements ce qui aurait ajouté le piment d’un volet policier au récit. Au total, un ouvrage apprécié plus pour la forme que pour le fond même s’il est très axé sur les rapports sociaux et raciaux dans les îles il y a près de deux siècles.
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